I Shall Remember
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 Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire]

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MessageSujet: Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire]   Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire] EmptyMar 14 Juil - 17:09

Save me. Oui, c'est niais, je sais, mais j'ai pas pu résister ^^



C'est difficile à croire. Mais essayez quand même, d'accord? Alors voilà, à côté du poste police, il y a ce genre de ruelles sombres, où même les chats hésitent à s'aventurer. Et vue qu'en plus, c'est à côté du repaire flictaire de Chatam, personne ne s'y aventure, connaissant leur.. moralité. Enfin. Personne, à part Kitty et quelques badauds -euphémisme pour toxicos de bas étage. Seulement voilà, la jeune suédoise n'est pas de ce genre. Non, elle, c'est chez elle ou à la Boîte à Pandore, à la rigueur, mais pas ici. Erk. C'est quoi ce truc par terre? .. Mieux vaut ne pas savoir. Non, si elle était là, c'était pour étudier en paix, à l'abris de toute distraction. Il y avait un ramdam pas possible à Topeka, allez savoir pourquoi; la bibliothèque était fermée; elle n'osait tout de même pas s'incruster chez Mrs.Ages rien que pour ça; il y avait du monde dans les bars -et elle se ferait racoler par les junkies en manque d'idole pour un peu de farine euphorisante.. Bref, il lui fallait un endroit calme. Cette ruelle, par exemple. Remarquez, la majorité des ruelles sombres sont rarement fréquentées, mais avec celle-ci, elle avait moins de risque de tomber sur les quelques tarés de Chatam. Adossée au mur, elle n'entendait qu'un vague murmure provenant du commissariat, sans plus. Son livre de chimie avancée en main, elle s'évertuait à comprendre le pourquoi du comment.. elle connaissait déjà la matière. Elle ne se souvenait pas l'avoir abordée en cours l'an passé, pourtant? Enfin, ça lui arrivait souvent. Peut-être la drogue avait-elle fini par lui ronger complètement la mémoire? Elle entendait presque ses synapses crier à l'absurdité en y pensant, riant toute seule à cette idée.

« Eh, Jake! .. »

Ça y est. On ne pouvait même pas se trouver un coin tranquille dans cette ville. C'était mission impossible. Déjà, il fallait que deux idiots viennent s'incruster dans ce qu'ils pensaient être un dialogue..

« Mise-moi un peu ça! »

Quoi? 'ça'? Depuis quand est-ce qu'elle était reléguée, elle, Kitty Fergas, au rang de 'ça'?! Fermant brutalement son livre de chimie et levant deux iris courroucées vers les deux.. incrustes? Toxicos? Crétins? Que venaient-ils faire ici d'ailleurs? - elle les interrogea du regard.

« Hhmm.. Salut toi; ça révise dur on dirait? »
« Eh bien avant que vous ne veniez troubler ma quiétude, oui. »
« Quiéquoi? »
« Quiétude oui. Bon, vous m'excuserez, mais j'ai du travail. » dit-elle aussi poliment que possible, un petit sourire des plus hypocrite aux lèvres, se décollant du mur pour partir.
« Eh, pas si vite! Tu veux pas rester un moment avec nous, hein? »
« Euh.. Sincèrement? Non, sans aucune façon. Désolée. »

Le dénommé Jake lui agrippa le bras. Pas suffisamment violemment pour lui faire mal, mais assez pour l'inquiéter un minimum, néanmoins.

« On pourrait peut-être discuter, hum? »
« Non mais c'est que.. Il faut vraiment que j'y aille là. Une autre fois peut-être? »
Sourire crispé et panique dans la voix. On essaye naïvement de se débattre, d'arracher son bras à l'envahisseur, mais sans succès. Et là, on panique vraiment.

« Ouah! Les principes de la chimie organique? Qu'est-ce que c'est que ce truc? »
Là, c'en était trop.

« Ce 'truc', espèce de demeuré, c'est un livre, un chef d'oeuvre de littérature scientifique que tu ne seras jamais à même de comprendre, trop étroit d'esprit que tu es. Alors si tu veux bien me rendre mon 'truc' -elle arrive étonnamment à le lui arracher des mains- et me laisser tranquille: j'ai à faire. »

Kitty tourna les talons, faisant de son mieux pour contenir sa rage et ne pas déverser son courroux sur ces deux malheureux, et se dirigea d'un pas décidé vers la rue principale. C'était incroyable ça! On ne pouvait même plus réviser en paix sans que.. BAM! Elle venait de tomber à plat ventre contre le bitume froid, son livre atterrissant quant à lui quelques mètres plus loin -ces crétins allaient vraiment le payer. Le plus grand des deux l'avait attrapée par la cheville, lui faisant perdre l'équilibre et l'écrasant de tout son poids -déjà que Miss Fergas n'était pas bien volumineuse.. Sous la surprise, elle laissa échapper un cri que son assaillant s'empressa d'étouffer, la main sur sa bouche.

« Demeurés hein? Demeurés? T'entends ça, Mike? Des demeurés! » dit-il avec un rire goguenard qui sonnait incroyablement faux. « Tu sais ce qu'ils vont te faire, les demeurés? » murmura-t-il à l'oreille de la Suédoise qui, malgré la panique, essayait de se défendre de manière intelligente.

Une baffe. Pas une simple petite claque, mais une bonne baffe. Elle avait fusée dans l'air pour cingler sa joue et laisser un mince filet de sang sur la commissure de ses lèvres. Sur les lèvres de Kitty, malheureusement..


Bon je te laisse intervenir, môsieur le Maire xD. Promis on va se sniffer un rail après ^^
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Dorian G. Feguson

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MessageSujet: Re: Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire]   Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire] EmptyMar 14 Juil - 22:35

"Vous pouvez rentrer Helena, la journée est finie"
Et quelle journée. Quelle heure était-il au juste? Il l'ignorait, depuis toujours Dorian avait été un bourreau du travail dormant peu, bossant terriblement longtemps. Mais ce soir il avait décidé de mettre rapidement un terme à sa journée de travail, il songeait à aller prendre un verre à l'algue qui pleure puis à rentrer simplement chez lui. Il avait l'habitude de traîner dans la ville le soir, généralement personnes n'osaient lui porter préjudices dans les rues bondées de l'île alors que risquait-il au fond?
Il ne fallut pas longtemps à Helena, sa secrétaire pour prendre ses affaires et partir en lui souhaitant une bonne soirée, c'était une dame sympathique et efficace dans son rôle de secrétaire, il n'avait d'ailleurs jamais eut à se plaindre d'elle, toujours fidèle au poste malgré le second travail qu'elle cumule pour boucler ses fins de mois.
Sans attendre que la solitude de son bureau complètement vide ne lui pèse, il prit sa veste – en sachant qu'il n'en aurait pas besoin – et pris la porte, descendit les nombreux étages qui le séparait de la sortie via l'ascenseur et enfin, fut libre de marché avec ses concitoyens.
Chatam, l'île qu'il avait conquise, l'île qui lui avait accorder sa confiance. Certains le saluait, d'autres le regardaient en souriant ou l'ignorait simplement. Parfois, il regrettait sa vie de parias inconnu de tous, mais il ne voudrait retourner à ce statut pour rien au monde.

Dehors la température atteignait facilement les 20° alors que le soleil semblait déjà vouloir quitter l'horizon, la crépuscule pointait le bout de son nez et il appréciait cet instant, rare était les fois où il poussait les portes de la mairie avant la nuit, la vie Chatam à cette heure avait d'ailleurs quelque chose de féerique, en arpentant les rues en soirée c'était comme si il re découvrait son île.
Après une courte marche il arrivait au quartier du vieux Chatam, sa résidence s'y trouvait, comme celles de nombreux hommes d'affaires. C'était un quartier qui était relativement huppé et où rares étaient ceux qui avaient les moyens de s'y trouver, c'était également là que se trouvait les principales structures de Chatam, comme par exemple le poste de police, devant lequel il passait chaque jour.
Sauf qu'aujourd'hui c'était différent.

Un cri s'échappa de la ruelle juste à côté de celui-ci, le cri aigus d'une femme, visiblement en mauvaise passe. La question était, de savoir comment la sortir de là? Certes il était influent, mais âgé comme il l'était il ne pourrait pas grand chose si, en plus, ils étaient deux. La stratégie sera donc de mise cette fois-ci, même si il détestait jouer les héros au sens propre du terme.

« Veillez m'excuser, mais je pense que la police va arriver d'une minute à l'autre » avait-il alors déclaré en se raclant la gorge, un regard bleu et de fer, si jamais ces types ne le croyait pas il ignorait ce qu'il pourrait faire, si ce n'est que de , vraiment, appeler la police.
Comble de chance, les deux gars semblaient être réceptif, surtout qu'ils se trouvaient face au maire, lâchant la jeune femme ils la laissèrent tomber au sol et prirent la fuite. Seul avec la demoiselle, il s'avança et pris le livre qu'elle semblait avoir fait tomber.
« Traiter de chimie organique... Drôle d'endroit pour réviser ses nomenclatures » avait-il commencé. Il la considéra, elle était jeune, très jeune, peut être la vingtaine et même moins, ses longs cheveux bruns étaient très fins et raide. Elle se remit lentement de ses émotions.
« Vous avez de la chance, ils ont faillit abîmer mon costume, et autre chose par la même occasion » fit-il en faisant référence à la jeune femme. «  Qu'importe, comment vous sentez vous? »
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MessageSujet: Re: Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire]   Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire] EmptyMar 14 Juil - 23:23

En quelques secondes, son assaillant la libéra, fichant le camp à grande vitesse avec son complice. Kitty en était surprise, encore un peu sous le coup, pour être honnête. Soulagée, bien sûr, mais l'amertume que lui laissait le fait de n'avoir pas pu se débrouiller seule, tout comme ce goût ferrugineux, était détestable. Elle savait qu'elle était en mesure de les tuer. Elle savait qu'en temps normal, elle aurait pu se défendre. C'était dans ses gènes, c'était inné. Seulement, elle n'avait pas été assez rapide. Il lui manquait juste la pratique. Hum. Se relevant rapidement, vaguement sonnée, elle se retourna vers celui qui lui avait permis de se tirer de ce mauvais pas. .. Le Maire. .. Le Maire?! Elle resta un instant, un bref instant, bouche-bée. « Traité de chimie organique.. Drôle d'endroit pour réviser ses nomenclatures.. » Elle haussa vaguement les épaules, reprenant son livre si précieux d'une main encore tremblante.

« La bibliothèque était fermée et j'avais besoin de calme. Généralement il n'y a personne ici, vous savez? Les toxicos ont trop peur de la police pour venir ici, et les autres. .. Et bien je suppose qu'ils ont trop peur de faire de mauvaises rencontres. Avec raison, visiblement. » dit-elle avec un mince sourire en époussetant son pavé de papier.

« Vous avez de la chance ils ont failli abîmer mon costume, et autre chose par la même occasion. » Elle le regarda avec un léger froncement de sourcil, essuyant le sang sur ses lèvres avec un mouchoir. Il était impressionnant dans son costard de marque, certes; oui, il avait de la prestance, bien sûr. Mais pas suffisamment pour la faire ciller. Ce n'était pas le genre de Kitty, si frêle puisse-t-elle paraître.. « Qu'importe, comment vous sentez-vous? »

« Ça va. »

Enfin, elle ne savait pas trop, n'en était pas vraiment sûre. Elle se sentait nulle; cet échec faisait remonter en elle de sombres échecs, inconnus, mais bien là. La jeune femme n'aurait su les définir précisément, mais en gardait un certain malaise..

« Je veux dire.. Oui, ça va. .. Merci, monsieur. C'est juste un peu.. embarrassant; j'aurais dû réagir plus vite »


Toussotements gênés. On sentait une certaine honte supplanter tout sentiments de peur. La déception d'un échec. La honte de n'avoir pas su se sortir de là elle-même. Parfois, les anciens sentiments, ceux de l'agent, se mêlaient à ceux de la jeune femme pour former un ensemble confus et déstabilisant. Comment expliquer les réactions qu'elle avait? Comment expliquer cette certitude d'être capable de quelque chose qu'elle n'avait vu que dans les films d'action, et encore..?

« Mais mon livre est entier, heureusement; ces idiots n'ont pas eu le temps d'abîmer la couverture. » ajouta-t-elle avec un sourire lumineux. « Merci encore, en tout cas. C'était très.. chevaleresque? C'est comme ça qu'on dit, non? »

Ah, les subtilités de l'Anglais! Un monde truffé d'ornières et autres nids de poules dans lequel elle n'était pas encore à l'aise. Elle avait vaguement appris l'Anglais avant de venir ici, mais c'était de loin Chatam le meilleur enseignant en la matière. Même si les expressions se mélangeaient parfois pour former.. du n'importe quoi xD.


Mille excuses pour mon piètre poste --' Je me rattrape au prochain, promis ^^
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Dorian G. Feguson

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MessageSujet: Re: Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire]   Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire] EmptyJeu 16 Juil - 11:48

Il eut un rictus amusé, c'était un fait que ce genre de ruelle était trop proche du poste de police pour y voir traîner les éléments les plus dangereux de Chatam, cependant, cette fois-ci la demoiselle avait échapper de peu à une agression banale que ce genre d'individus n'avait guère peur de faire même à côté du poste de police. Elle semblait sur d'elle, mais encore vacillante du coup qu'elle avait pris, sortant un mouchoir de sa poche elle tamponna sa lèvre de manière à en faire partir le sang aussi rouge que son rouge à lèvres. La jeune fille semblait embarrassée, le remerciant encore pour le geste qu'il avait fait à son égard. Réagir plus vite? Il cru rire un instant, elle était si frêle, qu'aurait-elle pu faire face à ces deux colosses? Sans doute une gifle, un coup de dent avant de finalement être assommée et emmenée on ne sait où, il se contentait de sourire discrètement afin de ne pas offensé son interlocutrice.

« Je me demande vraiment ce que vous auriez pu faire face à eux, jeune fille. »
fit-il alors, puis, la conversation embraya sur son livre, un livre épais dont la couverture ne comportait effectivement aucune égratignures. C'était étrange de tenir tant à un livre de chimie organique. Mais sans doute pensait-il ça car il avait toujours détesté les sciences et avait, dés qu'il en eut l'occasion quitter définitivement la filière pour se tourner vers la politique.
« Ce livre a du vous coûter une fortune de surcroît, ça aurait été regrettable, vraiment. » fit-il alors à la jeune femme comme pour confirmer ses dire, après tout, il n'allait pas commencer à débattre de son mépris de la chimie organique avec une inconnue, même si il avait toujours été sociable et avait la parole très facile ( n'est-ce pas pour cela qu'il est maire?). Puis, elle le remercia encore une fois, employant le terme de chevaleresque. Ce fut un grand mot, à vrai dire il n'avait pas fait grand chose si ce n'est qu'être intervenu de manière calme et posée, si bien qu'il avait fait fuir les deux colosses qui, à défaut d'être intelligents, avaient quand même une masse musculaire non négligeable.

« Je vous en prie, c'est normale, et ça n'a rien de «  chevaleresque » comme vous dites." Puis finalement, il réfléchit. Allait-il la laisser partir seule avec ce qui s'était passé? C'était risqué, bien sur il n'aurait pas été d'un grand secours en cas d'agression, mais sa présence était suffisante pour faire fuir ceux qui voulaient s'approcher des personnes autour de lui. Qui donc serait assez fou pour attaquer le maire en personne sans penser une seule seconde aux conséquences qui s'en suivraient? Et si il utilisait cette notoriété pour rendre service? Qui sait ce qui pouvait l'attendre après tout.

« Je vais vous paraître protecteur, mais je dois vous avouer que je ne serais pas rassuré de vous voir partir seule dans la rue après ce qui s'est produit. Où habitez vous que je vous raccompagne? » Avait-il proposé, il s'attendait à ce que la jeune femme refuse, mais il insisterait, ou éveillerait suffisamment la conversation pour qu'elle n'ait plus envie de rentrer seule. Et si jamais elle habitait à l'autre bout de Chatam dans ce cas, il prendrait sa voiture pour l'y emmener. Ce côté serviable l'avait poursuivit depuis sa tendre jeunesse, une chose qu'il avait hérité de sa défunte mère et que son épouse n'avait cessé de vanter. Jusqu'à son décès.

« J'ai cru comprendre que l'anglais n'était pas votre langue d'origine » fit-il en référence à la question qu'elle s'était posée en employant le terme «  chevaleresque », "d'où venez vous donc? C'est vrai qu'à vous voir vous ne semblez pas avoir une tête d'américaine ni d'anglaise. » autant engager la conversation, et vite, il sortit alors les clefs de sa voiture au cas où il en aurait besoin et se mit lentement à marcher, sans vraiment attendre que la jeune femme ne se décide à le suivre, car il le sait, ou du moins il l'espérait, elle le suivrait.
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MessageSujet: Re: Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire]   Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire] EmptyJeu 16 Juil - 12:46

Oui, bien sûr, elle s'attendait à ce qu'il soit un brin surpris de sa remarque. A voir une jeune femme aussi fine, que le vent semblait capable de faire s'envoler, il y avait de quoi. On l'imaginait assez mal en un Jet Li suédois de cinquante-deux kilos. Et pourtant.. elle s'en rapprochait plus qu'on ne pourrait le croire. Certes, elle n'aurait jamais eu autant de force que les deux lascars qui l'avaient attaquée, mais une technique infaillible, tout en souplesse et en réflexion. Mot que, ces deux-là n'avaient visiblement jamais utilisé, par ailleurs. Qu'aurait-elle pu faire face à ces idiots? Regardant le Maire avec un mince sourire énigmatique, elle se contenta de rétorquer, avec un calme impassible:

« Vous étonner, sans doute. »

Il enchaîna sur le prix du livre, plus pour meubler qu'autre chose, au goût de la jeune femme. Elle n'en fit pas cas et haussa simplement les épaules. Ni un vrai oui, ni un vrai non. A vrai dire, elle se fichait un peu du prix des choses. Elle achetait ce qu'il lui plaisait. Si elle avait assez de billets pour ça, tant mieux, sinon.. Eh bien elle attendait les soldes, ou économisait suffisamment ^^. « Je vous en prie, c'est normal, ça n'a rien de 'chevaleresque' comme vous dîtes. » Elle esquissa un sourire, se retenant de lui dire que, pour un homme de son âge, se permettre d'aller affronter deux jeunes délinquants avait tout de chevaleresque. Son regard se faisait amusé aux dires du Maire qui, visiblement, semblait être d'une rare modestie pour un politicien.

« Trop de modestie tue l'action, vous savez? » répondit-elle simplement, avec tout le sérieux du monde.

Puis il enchaîna, pas rassuré disait-il, de la voir rentrer seule chez elle. .. Vide. Elle se dut se répéter une fois dans sa tête ce qu'il venait de dire pour être sûre d'avoir bien compris. Lui, le Maire, la plus haute autorité de la ville, perdre son temps à la raccompagner chez elle? C'était pour le moins.. inattendu. Certes, mais aimant l'inhabituel, et rien que pour ça, la jeune suédoise accepta, non sans dévoiler une certaine surprise.

« Hum. J'habite à la résidence Nairn.. Mais si vous avez autre chose à faire, vous n'êtes pas obligé, monsieur.. ? »

« J'ai cru comprendre que l'anglais n'était pas votre langue d'origine. » poursuivit-il, ce qu'elle confirma d'un signe de tête timoré. « D'où venez vous donc? C'est vrai qu'à vous voir vous ne semblez pas avoir une tête d'américaine ni d'anglaise. » Une tête de.. ? Kitty laissa échapper un bref rire, très doux, pur, à cette remarque. Elle-même n'étant pas très physionomiste, pour ne pas dire 'pas du tout', avait un certain mal à reconnaître les différentes nationalités qu'elle croisait. Certaines, oui, mais de là à faire de telles différences..

« Non, en effet. Je viens du Suède, monsieur. Ma mère était allemande.. J'ai vaguement appris l'Anglais là-bas, avant de venir ici.. Alors du coup, les expressions me font encore un peu défaut. » répondit-elle simplement, les yeux rieurs, suivant le pas à son propre étonnement, elle qui, habituellement, aurait tout de même marqué un temps d'arrêt, d'hésitation. « Et vous, si je peux me permettre..? Vous avez toujours vécu à Chatam? »

Elle se demanda un instant si c'était le genre de questions que l'on posait à un Maire. Sans doute les gens ne faisaient attention qu'au poste qu'il occupait, à son statut de Maire qui, avec le temps, remplaçait sa réelle identité dans les esprits. .. Kitty ne pouvait décidément, jamais rien faire comme tout le monde..
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Dorian G. Feguson

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MessageSujet: Re: Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire]   Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire] EmptySam 18 Juil - 11:55

« Allons allons, cessez de m'appeler « Monsieur » appelez moi «  Dorian », aujourd'hui est un jour spécial n'est-ce pas? » fit-il alors qu'elle avait prononcer plusieurs fois ce mot pour le remercier ou pour lui adresser la parole. Elle était donc d'accord pour qu'il la raccompagne, parfait.
Elle lui expliqua alors ses origines, une jeune femme suédoise ici? Décidément, Chatam attirait toutes sortes de nationalité, et dire qu'à une certaine époque celle les résidants de la Nouvelle-Zélande connaissant les vertus de cette île, aujourd'hui, il n'y avait plus rien d'étonnant, croiser des américains, des irlandais et même, des suédois, la preuve était devant lui.
« Ah, la Suède, j'ai du m'y rendre en vacance lorsque j'étais encore jeune, j'imagine que l'image que j'en ai ne doit absolument plus être la même. » Fit-il. Tous deux marchaient désormais vers le parking où le maire avait mis sa voiture, la quartier où habitait la jeune femme n'était pas la porte à côté, c'était raison de plus pour lui proposer sa voiture. Chatam la nuit, et surtout certains quartiers avaient des airs effrayants, et le secteur du poste de police en faisait partie, même si c'était très bien situé dans le quartier bourgeois de l'île l'argent attirait souvent les vautours et surtout la nuit.

Si il avait toujours vécut à Chatam? Oui, et non en vérité. Car si il y était né c'était vrai il avait quitté l'île à l'âge de dix-huit ans pour faire ses études de politique aux états-unis, car à l'époque on pouvait rêver de trouver une université à Chatam, seul quelques bateaux et domaines touristiques étaient affrétée à l'usage des habitants, Chatam était une île de repos où on aimait venir conclure son existence. Ses parents s'y était installé peu avant sa naissance pour finalement y rester, tombé sous le charme de l'île ils ne purent la quitter. Ainsi il fut né à Chatam et ainsi il fit la connaissance de l'île qui était désormais la sienne.
« C'est vrai, je suis né à Chatam, mais vous rassure je n'y ai pas vécu toute ma vie. A l'époque l'île n'était rien de plus qu'une petit archipel touristique sans grandes distractions pour les jeunes, le travaille y était rare sauf en pleine saison et la plupart du temps l'île était déserte. Je suis parti étudier aux états unis et je suis revenu après mon doctorat. L'île à bien changé depuis." 

fit-il alors avec un naturelle déconcertant. Il appréciait la manière dont la jeune femme lui posait des questions sans être trop gênée par son statut, c'était devenu rare désormais après huit ans de pratique à la mairie, désormais, il ne pouvait plus espérer que quelqu'un sur l'île ne le connaissent pas, que du contraire et si certains se contentait simplement de le regarder et de le saluer d'un signe de tête, d'autres plus sociables venaient carrément discuter avec lui avec toutes les formules de politesse possible et imaginable, ça lui faisait du bien de parler enfin à quelqu'un qu'il ne connaissait pas comme si il était un inconnu, car même si cette célébrité il l'avait convoiter et la garderait précieusement, parfois cette sensation lui faisait du bien.

« Et vous, que pensez vous de cette île? Je suppose que vous ne l'avez jamais connue avant mes mandats, à moins que vous ne soyez ici depuis plus de huit ans. » il marque une pause, réalisant qu'il avait oublié un détail important. «  Mais dites moi, à force j'en oublie les politesses, je vous donne mon nom et je ne vous demande même pas le votre, c'est un oubli de ma part, à force mon métier prends le dessus. Comment vous appelez vous? »
Ils venaient d'entrer dans le parking couvert entre le commissariat de police et la mairie, encore une dizaine de voitures étaient entreposées là dont la sienne, une jaguar couleur crème sans aucun égratignures, il sortit alors ses clefs pour désactiver l'anti-vol et laissa Kitty embarquer avant de prendre place au volant.
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MessageSujet: Re: Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire]   Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire] EmptyDim 19 Juil - 0:53

Que.. Quoi? L'appeler..? Dorian. Hum. C'était un joli prénom, après tout. Si la jeune femme laissa transparaître une seconde d'embarras, de malaise, elle obéit avec un petit sourire aux coins des lèvres en guise de courbette, tandis qu'il enchaînait sur la Suède, pays qu'il avait visité le temps de vacances. L'image ne devait plus être exactement la même, certes, mais contrairement à bon nombre de nations, la Suède prenait le temps de se développer, allant à son rythme. Du moins, ainsi en était-il pour le petit village dont elle était issue: Arkösund. Ses maisons de bois peintes de bleu fort ou de bordeaux restaient les mêmes, malgré les années qui passaient. Atemporelles, elles n'étaient ni design, ni démodées. Elle subsistaient, résistaient à la fatale échéance par laquelle nombres se laissaient emporter.. Kitty repensa un instant à son pays natal, si différent de celui-ci. Les mentalités, les traditions, sa famille et ses amis.. des choses qui, même si elle faisait l'indifférente, lui manquaient atrocement par moment. La majorité du temps, elle était capable d'oublier ce qu'elle avait quitté, de mettre cette partie de sa vie entre parenthèses. Seulement là.. Tout lui revenait en mémoire. Sa mère qui racontait aussi bien qu'elle écrivait des histoires. Les lutins, elfes et gnomes, car dans le Nord, ils étaient au coeur du mythe. Son père, son cinéma, ces vieux films. Cette mer glacée, frigide, qui semblait la séparer du reste du monde, la préserver des dangers de celui-ci. .. Elle n'y avait pas échappé, au final, pensa-t-elle avec amertume.

« Les grandes villes ont peut-être changées, oui.. Mais c'est les idées des gens, qu'il faut regarder. C'est un peuple qui fait évoluer une nation. .. Là d'où je viens, les gens sont très attachés aux traditions, aux mythes, au rêve. Nous vivons dans un autre univers. C'est un autre monde, moins lumineux que Chatam, certes -elle jeta un bref coup d'oeil aux néons de magasins et fast food- mais tout aussi beau, si l'on sait où regarder. » murmura-t-elle, l'air ailleurs.

L'île avait changée, en proie à une mondialisation ravageuse, semblait-il. Peut-être était-ce aussi son regard sur le pâté de sable touristique, qui avait changé. Quand on a vu, quand on a vécu grand, comment revenir à ce qui, en comparaison, rivalise avec l'ordre de l'infiniment petit? « Et vous, que pensez vous de cette île? Je suppose que vous ne l'avez jamais connue avant mes mandats, à moins que vous ne soyez ici depuis plus de huit ans. » Elle se retourna vers lui, plongeant son regard dans le bleu glacé des iris du Maire avec un mince sourire, aussi énigmatique que troublant.

« Non, en effet, je ne suis jamais venue ici avant l'an passé. » commença-t-elle, en repensant à la première fois qu'elle avait mis les pieds ici, exténuée et complètement perdue, incapable de trouver sa tante et la fameuse bibliothèque où elle travaillait. « Je ne connais encore pas tout de Chatam, mais j'aime bien ce côté très attaché à l'indigène, tout en côtoyant des lieux aussi cosmopolites que Nairn. Il y a de tout, ce qui m'a étonné lors de mon arrivée, d'ailleurs. C'est une ville très accueillante, mais qui n'a pas vraiment de centre, qui se perd parfois un peu dans ce conflit entre indigène et étranger. Allier les deux doit être un sacré défi, je suppose. .. Et vous, que pensez-vous de votre île? » ajouta-t-elle en le fixant avec le sérieux de ces gens sages à qui l'on ne peut donner d'âge.

Il lui demanda alors comment elle s'appelait, s'excusant de cette faute, son métier prenant parfois le dessus, disait-il. Ses lèvres rougies s'entrouvrirent pour laisser échapper un bref rire, amusé.

« La politique ne serait donc qu'une façade de politesses, de mots sans profondeur réelle? » demanda-t-elle avec un calme des plus déstabilisant, sans le quitter des yeux. « Les gens ont pris pour habitude de m'appeler Kitty. » ajouta-t-elle suffisamment rapidement pour éviter un terrible malaise, mais assez lentement néanmoins pour laisser un arrière goût d'appréhension mystérieuse. « Je m'appelle Kitty Fergas. Allez savoir ce que ce prénom a de suédois. » dit-elle avec un doux rire.

Kitty? Pourquoi Kitty? C'était très doux, paisible. Quelque chose qui allait bien avec elle, au fond, tout comme pouvait grossièrement déparailler face à sa personnalité pour le moins.. atypique. Arrivée devant la Jaguar, elle esquissa un mince sourire, s'asseyant à la place passager avec un étrange sentiment. Une certaine nostalgie, sans doute. La vieille voiture de son père. Son amour pour les choses rares, de collection. Ses manies, ses tics. L'univers onirique qu'il avait su crée dans la famille Fergas.

« Jaguar. » murmura-t-elle avec un fort accent allemand. « La 'Swallow Sidecar Compagny', en 1922.. Ils ont changé le nom en 45, évoquant trop les SS d'Hitler. Séparée par Tatcher en 84, reprise par Ford en 90 avant de finir dans les mains de Tata Motors, l'an dernier. Je suppose que cette histoire en vaut le prix, ma foi.. J'ai toujours eu un faible pour les italiennes, personnellement. »
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Dorian G. Feguson

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Date d'inscription : 20/06/2009

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MessageSujet: Re: Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire]   Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire] EmptyJeu 6 Aoû - 23:27

Cette jeune femme parlait de son pays comme s’il ne s’agissait pas de sa terre natale. Elle donnait des détails parfaitement subjectifs, et savait l’étudier d’un regard extérieur. Pour preuve, elle le comparait à Chatam. Il est clair que les légendes qui animaient cette île étaient pour le moins très différentes des légendes suédoises. Il approuva en comprenant parfaitement ce qu’elle voulait dire. Mais tous les lieux étaient ainsi. Toute région possédait sa beauté, aussi cachée soit-elle. Comme le disait la dénommé Kitty, il suffisait de savoir bien regarder. Et d’après ce qu’en déduisait le maire, l’étudiante savait où regarder. Elle répondait à sa précédente question, expliquant qu’elle était à Chatam depuis peu de temps, et qu’elle n’avait jamais vu les couleurs de l’île avant le premier mandat de Dorian. Elle voyait la ville d’une lanière tout à fait originale, qui surpris quelques peu le maire, sans pour autant que ce dernier ne laisse transparaître une émotion sur son visage. Elle lui demanda ensuite ce qu’il pensait de l’île. Question difficile, puisque c’était lui-même qui avait effectué tant de changements lors de son premier mandat. C’est lui qui avait fait de cette île au simple attrait touristique, une mine d’or immense. Les deux clous de sa réussite étant le casino, et surtout l’université de Stanford. Il esquissa un petit sourire modeste pour précéder ses paroles.

« Il ne s’agit pas de ‘mon’ île, mais pour répondre à votre question, je pense qu’elle n’a pas fini d’évoluer, et que les années qui vont suivre seront encore plus riches que les précédentes. » Répondit-il en faisant disparaître son sourire pour regarder la jeune fille.

Le maire eut un air amusé lors de la constatation de Kitty sur la politique.

« La politique est un art rempli de promesses qui, aux yeux des gens, paraissent bien profondes. » Répliqua-t-il sur un même ton.

Elle le fixait, comme peu de gens osaient le faire. Le maire avait l’impression de revenir quelques années en arrière, avant qu’il n’obtienne sa notoriété. Cela ne lui déplaisait pas pour autant, mais il n’en était pour le moins pas déstabilisé du tout.

« Kitty Fergas.. » répéta-t-il, « Effectivement, ce prénom a une consonance plus américaine que suédoise. Comme quoi, les apparences sont toujours trompeuses. » Ajouta l’homme avec un petit sourire mystérieux.

Lorsqu’ils entrèrent dans la voiture, le maire laissa un court instant à la jeune femme pour découvrir la voiture, puis il rentra les clés dans la fente. Au moment de les tourner, il écouta les paroles de Kitty. Cette fois, il était vraiment surpris, et tourna la tête vers elle pour l’observer.

« Quelle culture, » fit-il sur un ton amuse, bien qu’il était impressionné par ce que venait de dire la suédoise. Étrange, après la science elle s’intéressait aussi aux voitures ? Le maire se demandait comment elle pouvait sortir ce genre de connaissance, alors qu’elle ne paraissait pas du tout impliquée dans ce genre de passion. Comme lorsqu’elle lui avait affirmé pouvoir se débrouiller seule si elle avait été plus rapide, contre ces deux énergumènes loin maintenant. Elle paraissait si sérieuse, qu’elle devait cacher quelque chose. Était-ce là une sorte de don ? Quoiqu’il en soit, Dorian avait maintenant envie d’en savoir plus, et de garder contact avec elle. Alors qu’il démarrait la voiture, il répondit à nouveau.

"Il est rare que des jeunes gens s'intéresse ainsi au belle carrosserie, de surcroît lorsqu'il s'agit d'une fille. Vous ferais-je rire si je vous disais que vous êtes exceptionnelle?"
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MessageSujet: Re: Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire]   Les principes de la chimie organique. [Mr. Le Maire] EmptyVen 7 Aoû - 14:08

« La politique est un art rempli de promesses qui, aux yeux des gens, paraissent bien profondes. » Kitty le regarda un instant, silencieuse, muette, et pourtant, son silence valait bien plus que des mots. Esquissant prudemment un mince sourire, amusement pudique flânant sur ses lèvres, elle ne fit aucun commentaire. A quoi bon? Sans doute -sûrement même- était-il meilleur en rhétorique qu'elle ne l'ait jamais été. Et elle détestait perdre pied dans des débats sans fin où, dès le début, elle savait qu'elle n'aurait pas le dernier mot. Et là.. Là, elle aurait pu espérer, certes, mais n'en avait pas envie. Sans doute parce que Dorian l'impressionnait, envers et contre tout. Il en imposait, par sa stature, sa présence, son tact. Un vrai chat de la politique, retombant toujours sur ses pattes, semblait-il. Les promesses donc. Kitty en savait long sur le sujet, puisqu'elle ne tenait pas celles qu'elles se faisait à elle-même. Tout avouer à son père, lui faire par de son désarroi, arrêter tout ce cirque.. Non, elle n'y parvenait pas. Par mauvaise volonté? Pas vraiment, mais elle ne s'impliquait pas plus que ça, à vrai dire, et le reconnaissait bien. Les drogues. Elle ne s'en passait pas. Elle était dépendante, horriblement dépendante. Ce cirque-là la détruisait. Chaque jour, elle mourrait un peu plus, attendant paisiblement le jour où, dans une fabuleuse overdose, elle s'en irait, retrouvée trois heures plus tard par un client de la Boîte à Pandore dans les toilettes du pub. Son destin lui apparaissait clairement comme celui d'une personne qui, de toute évidence, ne connaîtra le grand amour qu'en fantasme, ne vivra vraiment que dans le passé, et n'aura qu'un futur proche, et éphémère. Il fallait bien s'y résoudre, après tout. Et elle était trop fière pour demander de l'aide à quiconque. D'ailleurs, pour l'accepter aussi. C'était même la fille du grand bonhomme à côté d'elle, qui se démenait le plus pour la sortir de là. La psy de l'école. Comme un rite de passage, on l'avait obliger à aller la consulter, simplement pour se présenter -soit disant. .. Et madame la Freudomane avait tout de suite cerné le problème, au grand damne de Kitty. Elle savait, ou du moins, se doutait de quelque chose. De grave. .. Foutues promesses qui nous amènent si loin..
Elle s'était présentée, Kitty, magnifique prénom dont elle ne savait trop d'où il sortait, et qui lui allait pourtant à ravir. Il y avait quelque chose de très doux, qui allait de paire avec son air innocent, fragile.. Mais derrière ce masque se cachaient bien des choses, comme Dorian semblait l'avoir compris. Les apparences sont toujours trompeuses. Qui était-il, dans ce cas, derrière son propre masque? Une midinette qui se renie, fan de pop-corn, pom-pom girl et séries télé spéciales pré-pubères? La Suédoise sourit en guise de réponse, amusée par toutes les propositions qui lui venaient soudain à l'esprit, concernant le vieil homme. Lui, embraya sur sa culture, vantant ses mérites. « Il est rare que des jeunes gens s'intéresse ainsi au belle carrosserie, de surcroît lorsqu'il s'agit d'une fille. Vous ferais-je rire si je vous disais que vous êtes exceptionnelle? » Elle-même ne savait pas d'où elle savait ça. Et, en y réfléchissant plus attentivement, elle remarqua que ça lui arrivait de plus en plus souvent. Sortir des trucs, comme ça, sans savoir d'où elle tenait ça. Et pourtant, les informations étaient pertinentes. D'accord, elle aimait les belles voitures, mais n'y connaissait, en soit, pas grand chose. Elle avait du goût pour l'esthétique, les courbes, le choix des teintes, couleurs, cuirs.. Mais l'histoire automobile? Elle ne se souvenait pas avoir jamais appris cela nulle part. C'était un peu comme si, parfois, quelqu'un d'autre parlait à sa place. Etrange, non?

« Rougir, peut-être. » avoua-t-elle avec un léger rire. « Mais vous vous trompez: je ne suis pas quelqu'un d'exceptionnel. Du moins, pas pour les bonnes raisons. »

Pourquoi lui déballait-elle ça?! Elle n'allait pas non plus commencer à échanger des recettes de cuisine et raconter des souvenirs d'enfance, l'oeil larmoyant de nostalgie en plus? Se maudissant intérieurement, les dents serrées et les yeux levés, elle se passa une main lasse, d'une pâle quasi cadavérique, sur le visage. Qu'importe, la mort, c'est si beau, non?

« Oubliez ce que je viens de dire; je.. »

Elle était partie sur l'idée « Je ne réfléchis pas assez, parfois », mais ç'aurait laissé sous-entendre que chaque mot était le fruit de mûr réflexion et qu'il n'y avait, dans ses discutions, plus rien de naturel. Et en plus, c'était faux. Elle réfléchissait souvent trop, justement.

« Je ne suis pas quelqu'un d'exceptionnel. Vraiment. » se contenta-t-elle de dire, la tête appuyée tristement contre la fenêtre latérale de la Jaguar. Elle qui semblait si sûre d'elle, par moment, chavirait bien vite pour ne devenir qu'une petite humaine fragile.. « Vous, en revanche, êtes quelqu'un de particulièrement charmant. » ajouta Kitty après un vague silence. « J'aime beaucoup votre compagnie. »
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