Un briefing indispensable [ Cassy]

Il était tard ce soir là, la chaleur persistante de l'été l'avait forcé à ouvrir les grandes fenêtres de son appartement laissant ainsi libre passage au vacarme de l'extérieur. Le centre ville était bondé ce vendredi soir, précurseur d'un week end comme il y en a souvent à Chatam. Le charme de la nuit était brisé par les lueurs des néons au loin, reflétant la proximité du grand quartier étudiant et des bars divers et varié. De temps à autre, il pouvait entendre des gens discuter en passant sur le trottoir en dessous de l'immeuble, le vieux quartier de Chatam avait le charme qu'il méritait, un petit coin de paradis dans une île désormais devenue métropole internationale. Les fleurs aux façades accentuaient le charme fou du vieux quartier et si on se penchait davantage sans prêter attention au boucan du centre on pouvait entendre des musiciens jouer à la terrasse d'un café huppé à quelques rues de chez lui.
Tout cela, le maire adjoint s'en fichait bien, affalé sur son sofa depuis déjà une bonne dizaine de minutes il était pensif, observant le cadran de son iphone avec un intérêt étrange. La requête du maire trottait toujours dans sa tête et le hantais. Il lui était strictement impossible de garder constamment un oeil sur la fille de ce dernier sans éveiller quelconque soupçons et si ce soir ses yeux noisettes étaient rivés sur son téléphone portable c'est qu'il avait peut être trouvé la solution en la personne de sa secrétaire.
Un musique d'ambiance inondait l'appartement, souvent Adrian aimait réfléchir sous un air de musique classique et ce soir le baroque était à l'honneur, une note de Haendel passait dans sa chaîne hifi, il avait bradé un programme télé médiocre contre une note de quiétude, son ordi portable sur les genoux et ses lunettes à épaisse monture sur le nez. Qu'importe, Cassy était une jeune femme de confiance, depuis combien de temps déjà travaillaient-ils ensemble? Des années qui avaient semblé passer si vite à ses yeux qu'il lui était parfois difficile de s'en souvenir, pourtant c'était désormais depuis trois longue années que la jeune femme et lui entretenait une complicité digne de ce nom au point de rassembler leur efforts pour réaliser un travail exceptionnel au nom du maire. Mais là aussi ce n'était pas important, il appuya sur le bouton répertoire, lettre C, deuxième dans la colonne et laissa le téléphone sonner un bref instant.

« Cassy, bonsoir » il savait qu'elle reconnaîtrait sa voix, posant l'ordi à côté de lui il se leva pour se diriger vers les fenêtres. «  Pardon de vous dérangez si tard, vous n'étiez pas occupé j'espère? » il attendit la réponse de cette dernière avant de poursuivre. «  Je viens de me rappeler que je devais vous parler d'une chose importante, je ne peux rien vous dire de plus pour l'instant » son naturelle méfiant reprit rapidement le dessus et il savait que la jeune femme comprendrait. «  Cela ne vous ennuierait pas de passer un instant? Vous savez toujours où j'habite? »
Il espérait une réponse positive, puis, lorsqu'il fut fixé il l'a salua en la remerciant. En vérité, Adrian avait toujours vouvoyé sa secrétaire et ce malgré leur trois années de coopération. C'était sans doute l'une des seules femmes qu'il considérait comme son égale, ils avaient, au fond, toujours été pareils et avait toujours compris ce que l'autre voulait faire et le pourquoi. C'est la raison pour laquelle il lui témoignait un profond respect, comme il en témoignait rarement vis à vis de quelqu'un.

Il se servit un verre de scotch avec deux glaçons et se posa à nouveau sur son canapé, l'envie soudaine de consulter ses mails, il pu notamment lire un message de Lorenzo qui lui signalait que tout était en ordre et fin prêt pour le gala, un sourire s'esquissait alors sur ses lèvres alors que déjà, on frappait à sa porte.
Le moment était venu de mettre Cassy dans la confidence, de lui expliquer quel rôle elle allait devoir jouer prochainement au sein de la mairie, mais aussi dans l'ombre, comme ils l'avaient toujours fait.
« Bonsoir Cassy, pardonnez encore mon impolitesse. »
Il s'écarta légèrement de la porte.
« Entrez, faites comme chez vous. Vous voulez quelque chose à boire? »

Elle était arrivée à l'heure, une chose qu'il appréciait chez elle était sa ponctualité. Après s'être excusé de l'avoir dérange si tard, il lui proposa un verre et c'est naturellement qu'elle demanda la même chose que lui. Décision qui en soit, l'étonnait. Il se tourna alors vers la jeune femme avec un grand sourire avant de lui lancer.
"Je ne vous savais pas amateur d'alcool fort." Et tandis qu'il pris un verre dans son bar il ajouta. " Nous voilà avec un nouveau point commun, j'avoue avoir arrêté de les compter depuis bien longtemps." Le scotch ruisselait dans son verre, il y ajouta un glaçon et le lui tendis. " Vous m'en direz des nouvelles, c'est sans doute le meilleur de l'île."
Il pris alors place dans le grand canapé noir et fit signe à Cassy de faire de même dans le fauteuil en face. " Faites comme chez vous." ajouta-t-il simplement avec un grand sourire. Il était désormais temps de discuter affaire avec sa secrétaire, elle devait désormais avoir l'habitude de ce genre de discussion mais ici, c'était bien plus délicat que ce qu'elle avait jusqu'alors pu faire et voir.

"Je ne vous ai pas fait venir jusqu'ici pour rien, je vous rassure." commença-t-il alors. " Mais cette fois le sujet dont je vais vous parler est bien différent de ce que nous avons pu faire jusqu'alors, et bien plus grave. J'ai profondément confiance en vous, vous le savez." conclut-il alors en plongeant ses yeux noisettes dans ceux de sa secrétaire. " Avant de poursuivre, sachez une chose. Rien ne devra sortir de cet appartement, aucune informations que je vous dirai ici et rien de ce que je vais vous demander ne devra circuler, même auprès de vos plus proches amis. M'en donnez vous la promesse?"

Il attendit un instant le temps que la jeune femme lui confirme qu'il avait raison de lui accorder sa confiance. Ce n'était pas la première fois qu'ils faisaient du sale boulot ensemble, souvent ils avaient du agir dans l'ombre pour le bien de la mairie, mais cette fois ci tout ça était différent, dans le simple fait que l'une de leur connaissance commune intervenait dans leur mission. Il pris alors son attaché caisse et sortit un dossier de celui-ci avant de le poser sur la table. Il portait le titre de "dépenses annuelles de la mairie - Stanford" . Lançant un regard à Cassy il l'invita à l'ouvrir et à le consulter, elle pourrait ainsi constater par elle même la situation, le fait que Stanford semblait abusé des subsides que lui accordait la mairie.
"Jetez-y en oeil, vous constaterez par vous même où le bas blesse." la laissant regarder il ajouta ensuite. " Vous avez du remarquer que chaque année Stanford réclamais davantage de subside...A votre avis, quelle en serait la raison?"
Il aimait lui poser des questions avant de lui expliquer tout dans les détails, il avait toujours été comme ça, il aurait pu simplement lui expliquer que Stanford détournait des fonds pour des raisons inconnues et qu'ils avaient fini par trouver le responsable, mais non, ça aurait été trop simple et trop vite. Aussi laissa-t- il le temps à la jeune femme de réfléchir, s'appuyant sur le dossier du sofa, un bras sur celui-ci, sirotant à nouveau son verre de scotch.

Il eut un rictus avant de tendre le verre à la jeune femme, surtout lorsque celle-ci lui fit part de son appréciation pour ce genre d'alcool. Allait-elle le choquer? Bien sur que non.
"Me choquer? Cassy, si vous auriez du me choquer un jour vous l'auriez fait il y a bien longtemps non?" Fit-il alors, finalement il offrit le verre à la jeune femme qui se hâta d'en gouter et de confirmer son jugement au sujet de ce scotch. Il lui sourit, ajoutant un clin d'oeil complice à son rictus amusé. Les choses sérieuses commençaient enfin, ils prirent place face à face dans le salon de cuir noir du maire adjoint et celui-ci présenta à sa collègue le dossier concernant Stanford, la laissant d'abord réfléchir avant de lui expliquer ce qui se passait réellement. Si il connaissait la réponse? Bien sur, qu'il la connaissait. Un court silence suivit la question de la secrétaire et il bu une gorgée de scotch avant de commencer son explication.
"Oui, je la connais." fit-il d'abord sèchement. " Cela fait déjà quelques années que nous constatons une demande accrue de subsides de la part de Stanford, le maire et moi même avions d'abord mis ça sur le dos du développement. Une université en plein essors à besoin de davantage d'argent pour sa publicité, ses chercheurs et son matériel. Normal si on peut dire." il marque une pause se levant du canapé pour se dirigé vers la fenêtre ouverte de son appartement, il la ferma sentant le vent se lever puis se tourna à nouveau vers Cassy, marchant d'un pas lent vers le salon. " Michael Jensen, notre responsable des finances a tiré la sonnette d'alarme l'année dernière. Sans dramatiser bien sur, mais après réflexion nous avons autorisé le maire et moi même l'ouverture d'une enquête."
Les explications de bases étaient désormais terminée, il allait en venir au fait.
"Nous avons découvert que quelqu'un détournait des fonds à Stanford, d'abord surpris, nous avons cherché le responsable. D'abord en pensant qu'il pouvait s'agir d'un employé modeste de Stanford qui, attiré par l'appât du gain, aurait détourné contre le gré de la directrice des subsides. Ce n'était pas le cas. Tournez donc la page."

La page suivante tenait la photo d'un homme aux cheveux grisonnant, les traits caractéristiques de l'écossais pur souche jalonnaient son visage. "Dallian Mcadams" fit-il en considérant le portrait. "Son fils est au conseil municipal et représente l'opposition, une petite enflure que j'ai bien envie d'écraser avec le talon. Qu'importe, voici l'homme qui a détourné des fonds de Stanford, la cinquantaine, bonne situation familiale et financière, il est l'un de grand confident de la directrice et ça, je peux te le confirmer de source sur. Nous avons donc écarté la thèse du détournement anodin pour en conclure que l'université nous fait des cachoteries."
Il avait reprit place sur le canapé, prenant à nouveau une gorgée de son verre. Il considéra alors sa jeune secrétaire, la fixant droit dans les yeux. Il voulait s'assurer que cette dernière suivait ses explications.
"Ca va?" demanda-t-il " Vous me suiviez toujours? Je dois admettre que pour quelqu'un qui n'est pas au courant depuis le départ cela doit être...Difficile, surtout que là, nous n'en somme qu'au début."

" C'est exactement ça" fit-il pour répondre à la première question de la jeune femme. " Stanford détourne délibérément des fonds. Pourquoi? On l'ignore encore, mais une chose est sur, c'est que ce n'est pas bon signe concernant notre alliance."
Il lança un bref regard à l'extérieur la nuit était définitivement tombée sur Chatam et seul les lueurs de la rue se reflétait dans les vitres de son appartement. Il écoutait d'une oreille la suite de déclaration de Cassy.

"Oui, tout s'est parfaitement avéré. Nous avons d'ailleurs pris des mesures concernant McAdams, Lorenzo Bianchi s'est chargé de nous trouver une tête brûlée qui s'occupera très prochainement de son cas." il marque une pause. Il n'avait plus à présenter Bianchi à la jeune femme qui l'avait vu à nombreuse reprises défiler devant elle lorsque ce dernier venait rendre visite à Adrian. Gérant du casino, charismatique et richissime, il faisait partie des hommes les plus convoité de l'île, mais aussi et surtout des plus proches amis d'Adrian et de la mairie. C'était grâce à la mairie que son casino avait vu le jour et il vouait une fidélité sans faille au maire, mais aussi à son ami le maire adjoint. Il fricotait avec des organisations pas claires de la ville et jouait le porte parole à de nombreuse reprises auprès d'eux. C'était lui qui avait décoté l'homme qui tuerait McAdams, et Adrian n'était jamais déçu de ses services. Soit, il était temps pour Cassy de tout savoir, tout dans les moindres détails concernant la suite des évènements.

"McAdams va être assassiné le soir du gala." il marque une pause. " Il sera poussé du troisième étage de Stanford ce qui incitera l'assemblé à penser au suicide. Car naturellement nous allons lui révéler que la mairie est au courant de ce qu'il fait. "
Il bu une gorgée de son verre de scotch, regardant sa table de salon comme si ses pensées étaient rivées sur elle. " Mais vous vous doutez que le maire ne compte pas en rester à cela, aussi a-t-il décidé de savoir ce que faisait Stanford de son argent et qu'est-ce qui peuvent caché de si énorme pour nous demander de telle sommes d'argents." il sourit. " Vous connaissez le maire, plus l'âge est là et plus il s'obstine, mais je dois bien vous avouez qu'il n'a pas tord, tout ce qui se trame pourrait devenir inquiétant. " continue-t-il avec calme. " C'est ici que vous intervenez Cassy" il se tait, ne sachant comment aborder le sujet avec elle. Il se penche alors et pause ses avant bras sur ses genoux, comme pour réfléchir puis, il lance un regard à sa jeune secrétaire.

"Cassy, quelle relation entretenez vous avec la fille de maire? Avec Anna." il préférait bien confirmé de quelle personne ils parlaient avant de poursuivre.

Il poussa un profond soupir, assit sur le rebord du canapé, le verre de scotch en main, Cassy avait fini par lui poser l'ultime question. Quel était le rapport entre sa relation avec Anna et sa future demande? Simple, il allait se servir de ce lien pour arriver à ses fins. Anna était une femme trop insupportable et garder sans cesse un oeil sur elle lui était impossible, par manque de temps d'un part mais aussi pour préserver ses nerfs d'une crise certaine si il persistait à côtoyer cette fille au caractère de cochon.
«  Vous savez comme moi, que Anna à eut la chance d'être acceptée comme psychologue à l'université de Stanford. Un rôle qui n'est absolument pas négligeable compte tenu de la situation. » il marque une pause, un lourd silence s'abat alors sur l'entièreté du salon, ne laissant en bruit de fond que la circulation de l'extérieur et le rire des gens marchant dans la rue. «  Son père, compte sur ce rôle pour mener à bien ses investigations. En d'autre terme, il compte sur Anna pour découvrir réellement ce que prépare Stanford. » un silence, mais face au regard de sa secrétaire il reprit. «  Elle n'est pas au courant naturellement, elle aime trop Stanford pour que le maire lui dise clairement ce qu'il attends d'elle, elle espionnera à son insu. »
Et c'est là que tout se corçait, le maire l'avait chargé de garder un oeil sur sa fille, coute que coute, car malgré la dimension égoiste de sa décision il n'oubliait pas qu'il s'agissait là de sa fille, fille unique de surcroît et qu'ayant déjà perdu sa femme, perdre sa fille serait pour lui l'équivalent de la perte de ce qui lui reste d'âme. Il le lui avait clairement confessé.

« Le maire souhaite que je veille sur elle, coûte que coûte et quelqu'en soit les moyens. » il ne pu s'empêcher d'ajouter alors. «  Rassurez vous, cela ne m'enchante guère. A peine ai-je passer quelque instant en sa compagnie qu'elle m'a laisser un souvenir aussi impérissable que désagréable. Je me demande d'ailleurs comment vous arrivez à entretenir une amitié avec elle. » il bu à nouveau un gorgée de son verre de scotch que semblait devenir de plus en plus vide à son grand désarroi. «  Qu'importe, l'impression que m'a laissé mademoiselle Feguson n'est pas le sujet de votre venue ici, venons en au fait. C'est là que vous intervenez Cassy. » il lui sourit alors avec amabilité.
« J'aimerais que vous m'aidiez à garder un oeil sur elle. Mais pas seulement en la protégeant. Mais aussi et surtout en essayant de lui faire dire ce qu'elle ne risque pas de me dire de si tôt. D'user de votre amitié pour lui faire parler de ce qu'elle découvrira au fur et à mesure – du moins je l'espère- de son emploi à Stanford. Qui d'autre que vous pourrait me récolter ses informations? »

Bien sur, qui d'autre? Il ne connaissait aucune autre connaissances d'Anna, Cassy était la seule personne qu'ils avaient en commun et il avait suffisamment confiance en la jeune femme pour lui fournir cette tâche épineuse. Il connaissait les talents de sa jeune secrétaire et savait que l'idée de la meler à ça n'était finalement pas si mauvaise que cela. Aussi, lançant un regard à la secrétaire il poursuivit sa demande.

« Je comprendrais votre refus, mais sachez que si je vous demande une telle chose c'est avant tout pour le bien de la mairie, et surtout de l'île elle même. Nous ignorons réellement ce que peut préparer Stanford. Cela peut être ridicule comme potentiellement dangereux, c'est pour cela que nous devons mettre tout les moyens que nous avons dans la découverte de ce secret, même si parfois, ils ne sont pas les meilleurs, mais ça, nous savons tout les deux que la sécurité ne se récolte pas avec des gants de soies. »

Il se doutait que Cassy serait réticente, malgré son passé difficile elle avait réussit à conserver un bon fond et cela était tant mieux. Aussi écouta-t-il son point de vue et était bien forcé d'admettre qu'il n'avait rien à dire contre ses arguments. Bien sur qu'il était difficile de trahir un ami, c'était normal, surtout lorsque celui-ci est l'un des seuls à l'avoir intégré comme il se devait à la mairie mais aussi dans la nouvelle vie qui s'ouvrait alors à elle. Plus un mot, le silence le plus complet, mais Cassy reprit. Cela se voyait qu'elle connaissait Anna et il ne pu s'empêcher d'afficher un petit rictus d'amusement lors de ses dernières paroles. Oui, elle tenait à son boulot et à son école, ça il en avait déjà fait amplement les frais alors qu'ils ne commençaient qu'à se connaître uniquement.

Elle se leva alors soudainement, faisant le tour de son salon elle se dirigea alors vers la fenêtre, comme si une soudaine bouffée de chaleur venait de la surprendre en pleine réflexion. Il se tut, la laissant réfléchir à sa requête, après tout, il ne s'attendait pas à lui faire accepter facilement sa mission. Une brise fraîche s'engouffra alors dans le salon et le fit lègérement frémir. Si les journées étaient relativement chaude, les nuits elles, demeuraient toujours fraîche, suffisamment pour que tous passe des nuits sans la lourdeur d'un air d'été. Finalement, la jeune femme se tourna vers lui pour lui donner sa réponse. Elle acceptait. Mais à une condition. Une condition? Laquelle? Elle venait d'éveiller la curiosité de son patron et après avoir vider son verre de scotch, il le posa sur la table et s'avança vers elle pour se tenir en face à face.

« Je suis ravi que vous acceptiez Cassy. En vérité, votre choix quant à l'idée d'accepter ou non cette mission était limité, sachez le. La mairie passe avant tout. » il marque une pause, un sourire sur les lèvres. Bien sur qu'elle n'avait pas vraiment le choix, le maire lui avait ordonné de veillez sur sa fille et ce par tout les moyens. «  Comprenez que si je fais appel à vos services c'est car la vie de mademoiselle Feguson est en jeu. » se permettait-il de rappeler. Mais que pouvais donc être cette requête qu'elle avait à lui soumettre?

«  Je vous doit bien ça non? » fit-il alors avant de marquer une courte pause, comme si il hésitait encore à lui accorder sa requête. Car une fois qu'elle le lui aura demander il pourra difficilement refuser et ça, il ne le savait que trop bien.
« Allez-y, qu'avez vous à me demander... » dit-il alors avec gentillesse. «  Vous avez un soucis ? » osait-il demander par simple hypothèse.

Il se sentait presque soulager d'entendre la requête de la jeune femme. Il s'attendait bien sur à quelque chose de pire, bien pire, seulement, Cassy se contenta de lui demander de ne rien dire de son implication à Anna. Comme si il aurait l'occasion de le faire un jour. Le maire adjoint sourit alors, s'appuyant à nouveau sur le dossier du canapé il pris une gorgée de scotche et acquiesça la requête de sa secrétaire en fermant les yeux. Bien sur qu'il allait accepté, avait-il une raison de ne pas le faire? D'autant plus que l'aide de Cassy dans cette mission était simplement indispensable.

« Elle n'en saura rien, je vous donne ma parole. » et cette fois ce n'était pas une promesse en l'air. Ce n'était d'ailleurs pas le genre du maire adjoint. A ses proches collaborateurs il promettait et tenait toujours tout ses engagements jusqu'aux derniers, c'est sans doute grâce à ce côté très honorable de sa personnalité qu'il avait réussit à se faire une telle réputation dans la ville et à l'abri de certains regards trop indiscrets, il marque alors un pause et souriant à sa secrétaire. Il était logique qu'elle craigne pour son amitié avec Anna dans cette situation.

« Il est normal que vous souhaitiez le lui dire vous même, mais choisissez le bon moment, vous connaissez mademoiselle Feguson, elle risquerait de mal le prendre si vous veniez à le lui révéler trop vite. Mais je ne veux pas vous influencer sur vos choix » fit-il simplement. S'en suivit une question tout à fait naturelle, il resta cependant un instant avant de répondre.

« Soyez spontanée, tout d'abord. Mais en vérité nous soupçonnons que quelques choses se trame à Stanford sans que nous en soyons au courant. Anna devra le savoir un jour où l'autre. Ne vous sentez pas obligée de lui poser des questions, si un jour elle vous confie quelque chose sur ce qui se trame à Stanford, il vous suffira de m'en faire part. Idem si vous voyez qu'elle semble vous cacher quelque chose, essayez d'user de votre amitié pour la faire parler. Après tout, l'amitié ça sert à ça non? » fit-il finalement. « Bref, fait ce qu'il faut pour obtenir le maximum d'information sur Stanford dans la plus grande des discrétions. Si on découvre par malheur qu'Anna vous divulgue des informations, et pire, que vous me les transmettez, alors il faudra craindre pour vos vies respectives car je pense qu'ils ne seront pas à deux morts prêt. »

Il n'y avait pas été par quatre chemins, bien sûr qu'elles risquaient leur vies, toutes les deux, mais rien n'était trop dangereux pour la prospérité de la mairie. Rien ne pouvait l'arrêter dans ses objectifs, dans leur missions. Mais c'était un fait qu'il se faisait du soucis pour sa collègue.

« J'ai également une requête à vous faire. » fit-il alors, rajoutant rapidement « je vous rassure, rien d'aussi grave que ce que je vous ai déjà demandé. » il marque alors une pause, plongeant son regard noisette dans les yeux de sa secrétaire. « Si quelqu'un tente quelque chose contre vous, ou si vous avez un doute sur votre sécurité, promettez moi de m'en faire part, coûte que coûte. D'accord? »

Le temps passait à une allure folle et déjà il était presque minuit lorsqu'il lui fit cette demande, deux heures étaient déjà passée depuis que Cassy était chez lui, depuis qu'elle avait été mise au courant de sa mission. Désormais, les dés étaient lancé, il fallait jouer certes, mais surtout, bien jouer.