Il y a t-il quelqu'un de compétent ici ? [PV Adrian]

Charlie soupira pour au moins la trentième fois, elle était a la mairie depuis 7 heures au matin, avait bu 3 cafés et s’était déjà fait entendre au moins 15 fois « c’est a vous dans 15 minutes madame ». Mon œil ! Elle sortit son GSM, 13 heures, elle avait une faim de loup et son ventre criait famine, n’y tenant plus, elle se leva rageusement du banc inconfortable qu’on trouve dans n’importe quelle mairie. Elle rajusta nerveusement son décolleté et remonta légèrement son taille basse, coupa son Ipod, passa une main dans ses cheveux qui ne ressemblait plus a rien depuis ce matin et depuis le temps qu’elle le faisait. Elle alla droit au guichet qui venait d’ouvrir passant sans scrupule devant une petite vielle qui essaya de dire quelque chose mais qui n’avait malheureusement plus de dents, mais passons ce détail totalement inintéressant. Elle se planta devant une femme d’une quarantaine d’année, a qui, rien qu’en la voyant on n’avait qu’une seule envie lui donner une baffe, malheureusement il y avait une vitre entre les deux femmes.

-J’attends depuis maintenant bientôt six heures, je me doute que vous avez des choses hautement plus importantes a faire, mais moi aussi voyez-vous. Donc, si vous pouviez vous remuer le c… derrière un peu plus vite ce serait vraiment très agréable de votre part.

La quadragénaire la fixa sans comprendre pendant une bonne dizaine de minutes, avant de froncer les sourcils sans rien dire. La jolie blonde leva les yeux au ciel avant de le reposer sur la quadra’. Elle fit un vague mouvement de la tête signifiant clairement qu’elle était une idiote et qu’elle devrait se dépêcher un minimum.

- Je dois vous ré expliquer la chose où vous cessez d’être une statue ? n’ayant toujours aucune réaction elle se tourna vers la pièce Il y a t-il quelqu’un de compétent ici ?

Méchant me direz vous, vérité vous répondrais-je. Quand on ne comprend pas l’anglais on ne travaille pas dans une mairie, ça n’a aucun sens voyons. Elle sourit innocemment devant l’air outrée de la vielle, avant de lui sourire méchamment. Ne lui avait-on jamais dit que les filles de l’est avait un tempérament de feu ? Et bien comme ça elle le sait, en plus Charlie avait toujours été d’un naturel des plus impatient. Tout ça pour son visa, pour qu’elle puisse rester a Chatam en toute légalité au yeux de l’état, et après on se demande pourquoi il y a autant de sans-papier mais tout simplement parce que les faire prennent un temps fous ! elle soupira un énième fois quand –enfin- une personne arriva chez elle, si jamais on la faisait sortir d’ici, je vous préviens elle hurle.

La matinée avait été éreintante, assit à son bureau il avait consulter une foule de dossier sans vraiment y prêter attention. Parce qu'il fallait bien. Dehors, le soleil avait fait place à un temps grisâtre et morose qui annonçait déjà la fin du mois d'Aout. Les vacances semblaient se terminer et pourtant Chatam ne désemplissait pas, que du contraire. Vacances? Où aviez vous vu des vacances vous? Hors mis quelques jours retiré dans sa résidence secondaire il n'avait pas vraiment connu de vacances. Et ce qui allait se produire dans très peu de temps lui donnait encore davantage de boulot. Comment allait-il annoncer à l'île sa candidature à la mairie? C'était encore trop tôt pour y penser, mais paradoxalement il manquait de temps. Soit, la porte de son bureau s'ouvrit alors sur une jeune femme blonde aux yeux bleus vêtu d'un costume sobre mais classe, un sourire s'affichait alors sur ses lèvres.

« Monsieur Spencer du Chatam Weekly a appelé, il demande si vous seriez disponible pour une entrevue.
-Je ne suis pas disponible du tout » rétorqua-t-il, sans même lui lancer un regard.
«  Je sais, c'est pour cela que je lui ai dis que vous n'étiez pas disponible. » Il cessa alors la lecture de son dossier, levant les yeux sur celle-ci. Le sourire d'ange de la jeune femme l'apaisait un instant. Que serait son travail sans elle. Lui adressant un rapide clin d'oeil il ouvrit l'un des tiroirs de son bureau et y glissa le dossier, considérant sa montre.
« Je n'avais pas vu l'heure, on va déjeuner ? » lui demandait-il alors en se levant, saisissant au vol sa veste. Sortant de son bureau, ils prirent tout deux l'ascenseur, discutant de tout et de rien avant de débouler dans le couloir principal de la mairie où déjà une importante file d'attente s'agglutinait devant les guichets. Cependant, la voix aigue d'une jeune femme attira son attention, encore une cliente mal élevée qui s'en prenait à ses employés. De nature plutôt aimable en ce début d'après midi, Adrian fit signe à sa secrétaire de continuer, lui intimant qu'il la rejoindrait sous peu puis, s'avançant vers le guichet il ne pu entendre que la dernière réflexion de la jeune femme et la voix acide de l'employé municipale.

«  Y-a-t-il un problème? » Fit-il d'une voix monocorde, la jeune fille se tourna vers lui, elle devait avoir tout juste une quinzaine d'années et l'expression de son visage exprimait son mécontentement.
« Monsieur Clarkson, cette jeune femme refuse d'attendre son tour. » fit l'employée alors que le maire adjoint regardait la cliente d'un regard hautain.
« Voyez vous cela, votre manque de patience est-il une raison de vous en prendre à mes employés? » lui lança-t-il alors calmement avant de considérer une fois encore la vieille femme au guichet. «  Et quel est l'objet de sa venue ici? »
En simple réponse, il eut un haussement d'épaule ignorant, comprenant que la dame ne lui avait même pas demander la raison de sa visite, il se tourna alors vers la jeune blonde, un rictus amusé sur les lèvres.
« Vous venez pour..... » fit-il en attendant qu'elle lui réponde enfin. Ce genre de comportement avait le don de l'agacer, mais si en plus elle restait muette alors qu'enfin on prenait sa demande en considération il risquait de ne pas être de très bonne humeur.

Enfin, quelqu’un arriva vers elle. Elle se calma légèrement, mais en voyant le regard de la personne qui le lui lançait, elle se remit sur la défensive. Elle avait vaguement l’impression de l’avoir vu quelque part, mais elle ne savait plus où. Enfin, ça n’avait aucune importance. Si il y avait un problème ? et bien oui ! Sinon pourquoi aurait-elle fait un scandale ?

-Non, aucun, je m’ennuyais alors je me suis mise a hurler, la routine voyez-vous. Ironisa Charlie.

Attendre son tour, Charlie avait toujours détesté cette expression. Attendre, pour quoi faire ? Elle n’avait pas attendu sa chance, elle était venue ici directement sans rien et avait apprit a vivre comme bon lui semblait. Alors, nan, elle n’allait pas attendre 6heure pour une signature.

-attendre pendant 6 heures, j’appelle ça de la patience moi.

Mais avouez, elle avait raison non. 6 heures d’attente, et en plus personne ne parle dans une mairie, il n’y avait pas a boire, pas de musique, pas d’ambiance, bon elle ne s’attendait pas a une super fête mais elle ne savait pas, quelque chose d’un peu plus chic.

On la questionna enfin sur la raison de sa venue, elle sortit le papier, son visa et sa carte d’identité de son sac.

-Il me faudrait un nouveau visa, ça ne prendrait que 10 minutes. Juste changer la date.

C’était pas la lune tout de même ! Elle reporta son attention sur le jeune homme. Il était en costumes cravate, le tout assorti, chaussures noires mais pas de chaussette blanches pas de protège poche ou ranger ses bics, il avait l’air tout a fait normal. Elle était persuadée de l’avoir vue quelque part, mais où ? Enfin, passons.

-Vous croyez que quelqu’un pourrait vite le faire, j’ai un rendez vous important dans peu de temps.

Ce n’était que balivernes, elle n’avait rien a faire a part regarder la famille Addams avec des amis, mais c’était important une sorte de rituel du samedi. Et au soir il regarderait un film d’horreur, avec un peu de chance Luka serait là et elle pourrait aller dans ses bras.