Sur une note d'alcool || Alone

Cassy se leva de son siège avec un cri de joie tonitruant. Son chiffre venait de sortir à la roulette triplant ainsi sa mise de départ, la moitié de son salaire lui tombait sous le nez en moins de dix minutes, d’accord elle avait aussi perdu aux machines à sous et un peu au black jack mais finalement la soirée était bonne dans l’ensemble. Il y avait encore deux heures la blonde s’ennuyait ferme dans son appartement avec rien d’autre à faire qu’avancer un dossier administratif pour la mairie lorsqu’une de ses amies l’avait appelé pour qu’elle vienne la rejoindre au Casino. D’abord réticente la secrétaire avait fini par accepter histoire de se détendre un peu, de toute façon elle ne travaillait pas le lendemain et même si Adrian l’appelait, elle ne comptait pas se déchirer ce soir, simplement profiter un peu.

La jeune femme s’était présentée dans une robe bustier gris perle lui arrivant aux genoux, les cheveux noués dans un chignon et des chaussures blanches assorties à sa pochette. Maquillée sobrement et sans aucun bijou Cassy avait obtenu un regard appréciateur du portier avant de retrouver son amie qu’elle avait depuis perdu entre deux pièces aux machines à sous. Ainsi après pas mal de pièces sans Jackpot et un détour par la table de jeu de carte la blonde avait atterris à une table de roulette et voilà qu’après cinq mises elle remportait enfin quelque chose. Forte de ses gains encore sous formes de jetons Cassy décida de se payer un verre. D’une démarche nonchalante la secrétaire se dirigea vers le bar et prit un siège au comptoir. Il n’y avait pas beaucoup de monde pour un vendredi, mais nombreux étaient ceux en train de perdre beaucoup sur les tables. Si à l’ouverture les gens se prenaient un petit quelque chose à cette heure-ci il n’y avait que se qui noyait leur chagrin et augmentait ainsi leur dette ou ceux qui comme elle fêtait une victoire.

« Une Vodka Melon s’il vous plait. »

Demanda la blonde avec un sourire joyeux lorsque le barman s’approcha. L’heure aurait pu être au champagne mais c’était une boisson que Cassy aimait à partager avec d’autre et non seule. Peut-être proposerait-elle à Eliphas de venir ici lors de leur prochain diner, différentes critiques avaient fait de nombreux compliments au restaurant qui se trouvait dans les étages du Casino. L’homme lui apporta son verre ainsi que quelques amuse-bouche qu’il annonça être pour la maison. La jeune femme le remercia et leva son verre à son honneur puis prit une gorgée. Comme l’employé se tenait toujours prêt d’elle surement enclin à faire un brin de conversation, la blonde se sentit un peu mal à l’aise. Si elle aimait faire du charme pour s’amuser, il fallait tout de même que sa victime l’intéresse un minimum et se pauvre garçon n’était pas du tout son type d’homme et surtout en tant que serveur son porte monnaie n’entrait clairement pas dans la catégorie d’homme que Cassy chassait généralement. Cependant elle ne souhaitait pas pour autant se montrer désagréable mais trop polie et il la collerait le reste de la soirée.

« Je pourrais avoir quelques glaçon en plus ? »

Demanda la secrétaire sur une impulsion, c’était un moyen comme un autre de se débarrasser de lui pendant un petit moment. Il reviendrait mais cela lui laissait un petit temps de réflexion pour trouver comment le rembarrer gentiment.

Code:

[ Pour la première partie du rp, j'ai discuté avec le membre concerné -qui est actuellement débordée de boulot et qui vous embrasse- , mais si cela ne convient pas aux admins je changerai. Idem pour Cassy, si un truc te plaît pas...]

« Ce n'est pas l'endroit pour discuter, êtes-vous consciente de ce qu'on risque?
Je me fiche de l'endroit, c'est important ! »

Tapis dans un étroit couloir du casino, appuyé contre un mur il regardait d'un air sévère la jeune femme brune aux yeux noisettes qui lui faisait face, sa robe blanche était davantage mise en valeur par les spots leds du petit couloir. Ils ne s'échangèrent mots lorsqu'un vigile passait devant eux avant de reprendre de plus belle.

«  Si c'est encore une affaire, laissez tomber, je n'ai pas la tête à cela, dites à Alexander que je m'en occuperai plus tard. »

Et c'était vrai. Cela faisait quelques temps qu'il était sans nouvelles de Casiopée, sa fille avait disparut sans crier gare. Certes, il arrivait parfois à la jeune fille de prendre ses libertés, mais pas sans donner signe de vie, aujourd'hui, c'était le silence radio et il lui arrivait de temps à autre. Lui parler à mi voix l'agaçait mais il n'avait pas le choix. Se trouver là, avec elle dans le lieu sacré de lord Lorenzo Bianchi qui ne cachait pas son affection pour le maire était un risque presque mortel et il leur fallait peut de chose encore pour être trahit.

« Car tu penses sincèrement que c'est Alexander qui m'envoie? Et si je te disais que je t'ai donné rendez vous ici de mon propre chef? »

Il restait incrédule devant l'expression triomphante de la jeune femme, qu'est-ce qui avait bien pu la pousser à le voir de manière si urgente. En simple réponse, abdiquant finalement face à sa curiosité, il fit un signe de tête à son interlocutrice pour qu'elle vide définitivement son sac, il n'avait pas de temps à perdre.

«  Les bruits de couloirs à Hope disent que la Killmaster à flairé un lièvre au plus grand bonheur de son frère » fit-elle doucement en faisait référence à Lilith et Roy. «  J'ai cru comprendre que ta fille avait disparut n'est-ce pas? »

Son coeur s'était arrêter de battre un quart de seconde. Se pourrait-il qu'elle soit...? Bien sur, il y avait pensé mais l'idée lui était tellement inconcevable qu'il l'avait sans cesse chassé de sa tête à chaque fois qu'elle pointait le bout de son nez. Qu'est-ce que cette peste avait-elle bien pu encore faire? Il émettait cependant une certaine réticence, Malika Stormwind avait beau être sa supérieure hiérarchique, il se méfiait d'elle comme de la peste. Pourquoi cette femme avait-elle décider de balancer sa collègue comme cela alors que, si c'était effectivement le cas elle aurait du au contraire couvrir l'affaire du mieux qu'elle pouvait. Tentant de cacher la moindre émotion qui lui traversait l'esprit et l'envie irrésistible d'aller sur place vérifier, Alone lui lançait un regard noir.

« Qui me dit que vous n'êtes pas en train de me mentir? De plus il me semble que vous vous entendez très bien avec Lilith.
-Je m'entends avec qui je veux et quand je veux, chéri! Et si ce qu'on entends s'avère ce n'est pas bon pour mon business! »

se contenta-t-elle de dire d'une voix acide. C'était l'argument de taille. Toujours il s'était douté que la co-directrice était le genre de femme à retourner sa veste et si cette fois elle semblait jouer en la faveur de l'agent, qui sait dans quel camp elle se trouvera demain. Le désir de partir vérifier était plus fort que lui et il s'apprêtait déjà à quitter les lieux sans même saluer sa supérieure, sauf que celle-ci, d'une poigne de fer, lui pris le poignet pour l'attirer à elle.

« Alors ça n'y compte même pas ! N'éveille aucun soupçons ! Si jamais tu accours à Stanford de suite ils se douteront d'un coup fourré, bois un verre, joue aux machine à sous et marre toi un bon coup, les murs ont des oreilles n'oublie pas. Et c'est un ordre Menethil ! »

Frustré et incrédule, il était presque choqué d'entendre cette femme lui demander de rester ici alors que sa fille courrait peut être une grave danger, jamais il n'avait songé à son sort d'avoir dissimulé le secret de cette enfant trop longtemps. Ce qui comptait, c'était l'arracher de ce guet-apens dés qu'il le pouvait. Cette putain de Lilith Killmaster allait le payer très cher pensait-il alors qu'il voyait déjà Malika partir d'un pas vif vers la salle de jeu, le laissant seul dans ses songes. Quelques minutes seulement et il reprenait ses esprits, d'un pas lent à son tour il reprit place dans la grande salle lumineuse, noyé dans le tintamarre incessant des machines à sous, ses pensées allaient toutes vers Casiopée et ce qu'elle était sans doute en train de subir et le tout lui inhibait toute envie de jouer, il avait juste envie...D'un verre, oui, d'un simple verre, las, il se traînait alors vers le bar où le seul tabouret libre lui était presque destiné. Tandis que le serveur amenait des glaçons supplémentaires à sa voisine de droite, il en profita pour prendre commande. Une vodka avec double portion de classe lui suffirait, c'est alors que son regard croisa presque accidentellement celui de sa dites voisine et il en eut le souffle coupé. Voilà qu'il se trouvait en face de Cassy Anderson, le souffle coupé il se souvenait de la jeune femme, son patron était l'homme qu'il méprisait le plus au monde, à cause de qui il avait déjà frôlé la mort à de nombreuse reprises. Que faisait-elle là? Seule de surcroît?

« Tiens donc, on n'est pas accompagnée de son patron? »

lui lança-t-il d'une voix posée et presque moqueuse. Il attendait sa réaction, bien que même discuter avec l'ennemi ne lui changerait certainement pas les idées. Et presque par réflexe il porta à nouveau sa main – et son regard- vers son téléphone portable, dans l'espoir d'avoir reçu des nouvelles de sa fille qui lui assurait finalement que tout allait bien et qui mettrait par la même occasion un terme à toutes ses macabres pensées. Un espoir bien vain que ce cadran désespérément vide venait balayer une fois de plus.

Cassy était concentrée sur son verre et ne vit que vaguement qu’un client vint s’asseoir sur le siège juste à côté du sien. Finalement le serveur lui apporta ses glaçons et demanda à l’homme ce qu’il désirait. La voix lui disait quelque chose et donc la blonde tourna la tête pour regarder plus en détail qui était son voisin. Ses yeux s’écarquillèrent de surprise lorsqu’elle découvrir là, assit juste à côté Alone Menethil, une personne qu’il plairait à Adrian de voir allongé dans un cercueil. La secrétaire ignorait toutes les subtilités de leur relations mais elle savait l’essentiel : les deux hommes ne pouvaient pas se sentir et il allait probablement s’en prendre à elle. Cela ne tarda pas et une remarque ambigüe fusa rapidement.

La jeune femme esquissa un sourire amuser et prit une gorgée de vodka comme si de rien était. Puis elle croisa les jambes et se tourna de trois quart vers le grec. Le bout de son pied frôla la jambe de son interlocuteur. Cela aurait pu paraître accidentel mais avec Cassy rien ne l’était jamais vraiment, même si elle n’avait évidement pas pu prévoir qu’en venant ici sur un coup de tête elle y trouverait un ennemi de taille. Avec le sourire charmeur et un clin d’œil elle lui répondit.

« Allons, Alone, avouez que vous me préférez ainsi… »

Cassy agissait toujours de façon aguicheuse avec les hommes, déjà avant qu’elle ne connaisse l’enfer de la rue elle avait comprit qu’il suffisait d’un sourire ou un petit geste pour entrer dans leurs bonnes grâces. Bien sur jamais la blonde ne s’était imaginée en train de faire une conversation polie et encore moins un petit numéro de séduction mais si après tout cela pouvait détendre un peu l’atmosphère. Ils étaient deux adultes civilisés, rien ne le empêchaient de passer une bonne soirée malgré leurs différents. D’un geste de la main la blonde fit signe au serveur et lui demanda quelques amuse-gueule et lui tendit une carte de crédit. Il ne s’agissait pas de la carte personnelle de Cassy mais de celle allouée par son travail.

« Servez-vous c’est Adrian qui offre. »

Fit-elle avec un clin d’œil lorsqu’il lui apporta un petit plateau avec divers gâteaux et autres apéritifs contemporains et sophistiqués d’aujourd’hui. Lentement elle prit une gorge d’alcool et prit entre ses doigts délicats un morceau de carotte crue, marinée dans une huile aux épices exotiques, c’était ce qu’elle préférait dans ce casino, avec le champagne mais pour le moment les légumes lui suffiraient. Une douce mélodie monta soudain dans le bar, le pianiste venait de faire son entrée et jouait un morceau très lent et qui évoquait la romance. Cassy sourit intérieurement, n’importe quel autre homme et tout ceci aurait été un cadre idéal pour une aventure d’un soir mais Alone n’était pas n’importe qui. La blonde pouvait faire preuve de toute la légèreté qu’elle voulait, il y aurait toujours un côté sérieux à cette conversation et une méfiance, enfin surtout de son côté à lui.

« Alors, Alone, avez-vos le vice du jeu ou une quelconque affaire vous mène jusque dans ce bar ? »

La secrétaire n’espérait pas vraiment avoir une réponse mais elle se plaisait à faire la conversation. Durant tout ce temps, elle bougeait régulièrement le bout de son pied qui frottait à chaque fois sur la jambe d’Alone. Ce jeu l’amusait particulièrement et si on lui ôtait le côté trop sérieux et le fait qu’il était censé être l’ennemi, il n’en restait pas moins un bel homme.