Carnet d'Abygael

Monstre. Nom masculin et adjectif.
1. Être, animal fantastique et terrible (des légendes, mythologies). Animal réel gigantesque et effrayant.

Belial ne ressemble pas à un vulgaire humain. Sa peau ne peut être brisée, elle possède une couleur d’un violet sombre. On croirait qu’il est taillé dans une roche mystérieuse, qu’il est la statue d’un ancien temps à qui on a insufflé la vie. Toutefois sous cet épiderme bat un cœur. Je l’ai senti battre à la place du mien, pulsant tout le sang de mon corps, se répercutant dans mes oreilles à mon réveil. Rien que son cœur est construit pour mener des batailles épiques. Son corps n’en est pas en reste. Ses griffes pourraient percer n’importe quelle armure. Il n’a aucunement besoin d’une arme, elle se tordrait sous la pression de ses doigts.

Belial mériterait d’être un dieu. La mythologie nordique lui convient parfaitement; je l’imagine siéger aux côtés d’Odin, passant sa vie à se battre et à boire des tonneaux de bière.

2. Être vivant ou organisme de conformation anormale (par excès, défaut ou position anormale des parties du corps).
3. Personne d’une laideur effrayante.

Il est vrai que le physique de Belial peut rebuter. On peut avoir peur d’être embroché par ses cornes qui se tournent vers le ciel avec un cri de supplicié. Ou de finir vider de ses tripes après qu’il nous est ouvert en deux avec une de ses griffes. Je ne risque rien de sa part. Il est moi, je suis lui. Nous partageons nos corps, seuls nos esprits diffèrent. Je le vois comme l’émanation d’un rêve enfoui. Mais pour lui, qui suis-je ?


4. Personne effrayante par son caractère, son comportement (surtout sa méchanceté).

Enfant, je dessinais souvent Belial. Mes professeurs s’étonnaient qu’une jeune fille comme moi préfèrent dessiner des monstres que des maisons, des champs de fleurs ou mieux, un prince en collants et une princesse enfermée dans une tour. Belial vaut mieux qu’une armée de princes. Il combat pour le plaisir, non pour le profit. Il sent la sueur et le sang. Il s’enivre de bière jusqu’à plus de raison et connaît aucun précepte de politesse et de bonne manière. Quiconque le contredit meurt dans les secondes qui suivent. Il est terrifiant. Tout comme j’aimerais l’être.