c a s i o p é e | get me out of here - en cours

Elle était une femme. Une femme amoureuse. Une femme qui aurait voulu être une autre. Une femme dont les parents souhaitaient qu'elle en soit une. Des parents qui voulaient d'une femme au foyer qui leur offriraient des tas de petits enfants. De toute façon, que diraient les voisins? Ils ne pouvaient quand même pas leur dire que leur fille en aimait une autre. Cette femme, née à une époque où aimer une autre femme était un pêché grave, n'a jamais pu réaliser son plus grand fantasme: S'installer avec sa douce sur le bord de l'eau. Bien sûr, cela ne s'est pas passé ainsi. Emma, une femme légèrement plus âgée qu'elle, vivait seule et moins aisément que cette femme qui vivait avec ses parents financièrement aisés. Cette femme, appelée Elise Dejeufosse, avait finit son combat pour se contenir devant Emma. Elle avait laissée sa douce gagner. Pourtant, elle ne pouvait pas avouer cette passion à sa famille. Ils regardaient déjà les robes de mariage et cherchaient un gendre de bonne famille parmi toutes leurs connaissances. Emma lui avait conseillée de leur en parler, espérant qu'ils comprendraient. Son père cogna son poing contre la table en hurlant: « C'est pas vrai que mon unique fille va nous faire honte ainsi! Quelle ingrate! » Sa mère tenta de le contenir en le rassurant que c'était sûrement quelque chose sans importance, une passion passagère… Bien sûr, elle hocha docilement la tête et promis de ne plus jamais la revoir. Bien que terriblement amoureusement d'Emma, Elise ne se voyait pas faire face à ses parents. Fuir était plus réaliste. Oui, fuir avec elle. Si Emma était revenue de son périple avec les forces armées, Elisa aurait pu partir avec elle et ainsi changer de vie. Malheureusement, puisque celle-ci arrêta brusquement de lui envoyer des nouvelles, elle dût se résigner à se marier avec l'imbécile choisi par ses parents. Elle n'avait pas le choix et ses parents lui disaient avec indifférence qu'elle devait en avoir trouvé une autre. Emma lui manquait terriblement. Elle endurait ses soirées intimes avec son mari, ses sorties familiales avec ses quatre enfants et ces repas avec ses parents. Puis, en faisant le ménage dans la paperasse de ses vieux parents, elle découvrit deux lettres venant des forces militaires. La première était une lettre d'Emma qui lui annonçait qu'elle rentrait au bercail assez riche pour se payer un petit loyer. Une lettre qu'elle n'avait jamais reçue. La rage montant en elle, elle décida d'ouvrir la deuxième. C'était une lettre s'adressant à Elisa Dejeufosse, un proche d'Emma De la Fontaine. L'armée envoyait toutes ses sympathies pour la mort de leur jeune recrue. Elle perdu tout contrôle sur elle-même. La rage, la tristesse et la déception l'envahie. Si elle avait pu lui répondre, elle ne serait pas mariée à cet idiot et elle aurait pu vivre sa vie avec sa douce. Elle ne prit rien avec elle et partit. Ils n'entendirent plus jamais parler d'elle.

Capable de peindre n'importe quoi sans croquis, elle peint depuis qu'elle est toute petite et elle a toujours été très douée. Elle a une mémoire photographique impressionnante. Son expérience de réincarnation a fait d'elle une artiste exceptionnelle. Elle peut se rappeler d'une scène de son enfance et la peindre avec une précision incomparable. De plus, elle lui offre la créativité, la sensibilité et la passion des arts qui fait d'elle une personne unique. C'est malheureusement aussi cette passion qui la pousse à travailler encore plus à la boîte de nuit. Le matériel coûte cher et elle aimerait bien peindre plus et dessiner moins. Elle se contente de croquis et espère avoir une augmentation de salaire pour acheter des toiles.

Ce serait bien d'avoir une deuxième chance non? Même si elle n'est pas trop fervente des religions orientales, elle est intriguée par le phénomène de réincarnation. Elle croit en Dieu, mais pas à la bible, ni au coran, ni à tout autre livre religieux car ceux-ci ont étés écrit par des humains. En fait, c'est surtout qu'elle est consciente qu'ils ont été écrits il y a plus de mille ans. Ainsi, elle les voit plus comme des histoires, des métaphores pour expliquer ce qui était inexplicable que comme des guides de vie. Donc, pourquoi croirait-elle à la réincarnation? Et bien, si la situation avait été différente, elle l'aurait sûrement vu comme une autre métaphore. Pourtant, toutes ses visions, ses sentiments de déjà vu, la poussent à se demander vraiment si on peut avoir vécu plus d'une fois…

« C'était une belle journée de décembre. Bellanca, femme au début de la quarantaine avec un avenir plein de promesses, était étendue dans son lit, tâtant son ventre en souriant. Sa grossesse n'était pas prévue mais, après mûre réflexion, il n'était pas question de laisser partir ce petit bébé. Leandre et elle avaient prévus d'avoir plusieurs enfants, mais leurs chances de fécondation étaient minimes. Ils avaient donc décidés d'abandonner. L'adoption n'était pas un choix pour eux et après plusieurs années à essayer, ils finirent par se résigner. C'est pour cette raison qu'elle fut si surprise de porter un enfant en elle. Il n'avait fallut qu'une petite soirée enflammée pour qu'elle soit enceinte. C'est à ce moment là qu'elle sentit qu'elle pourrait bientôt tenir son bébé dans ses bras. Prise de violentes contractions, elle se rendit rapidement à l'hôpital pour donner naissance à sa petite chouette. Leandre arriva peu après et pu enfin tenir sa magnifique fille de 2kg. Ce fût de courte durée, mais ils en profitèrent au maximum. Bellanca, tout particulièrement. Même si elle n'avait que quelques mois, elle était déjà une fille à maman. Il n'y avait qu'elle pour la faire dormir et pour la faire rire. Pourtant, le 16 janvier l'année suivante, Casiopée faisait tout sauf rire. Depuis une semaine, elle n'avait pas vu ses parents. Des étrangers changeaient sa couche pendant qu'elle hurlait et pleurait à en crever le cœur. Elle ne comprenait pas pourquoi elle n'était plus la seule à pleurer. Pourquoi il y avait tant d'autres cris et que ces idiots se dépêchaient à la changer pour aller en voir un autre. Pourtant, cela ne dura pas longtemps. Peu après son arrivée dans sa famille d'accueil, elle fût adoptée par un homme nommé Alone Menethil. Elle n'a jamais sût quelles étaient ses réelles raisons quand il l'a adopté. Ça a beaucoup changé depuis. Ce bambin qui devait devenir cobaye est devenu sa propre fille. Elle n'a pas eu de démêlés avec la justice même si elle restait assez rebelle à l'école. Pas de crise d'adolescence apparente, juste une certaine rébellion par apport à tout. Elle était impulsive et finissait toujours par dire ce qu'elle pensait. Alors, pourquoi n'a-t-elle jamais su de quoi ses parents étaient morts? Elle ne l'a juste jamais demandé très clairement. Sa relation avec Alone reste assez simple. Si on n'a pas besoin de savoir, mieux vaut ne pas le savoir. C'est pour ça qu'elle n'en sait que peu sur ses parents biologiques. Elle se souvient de la première réelle conversation avec Alone. C'est aussi la première et dernière fois qu'il lui parla de ses parents.

« Alonee… Pourquoi j'ai pas de maman?
- Parce que je n'ai pas de femme.
- Bein, pour faire des bébés, il faut un homme et une femme qui s'aime et…
- Hep, Cassy, je sais très bien comment on fait les bébés.
- Ma maman est partie, alors?
- Oui, comme ton papa.
- Ben… T'es là non?
- Moi, je suis ton papa adoptif, ton vrai papa et ta vraie maman sont morts. »

Clair, net et précis. Elle n'en su jamais plus. Même si Alone était un bon père, il était maladroit et visiblement peu habitué aux enfants. Casiopée rêvait d'avoir une mère, mais elle avait parfois l'impression que cela ne servirait à rien. Elle n'est pas du genre à se plaindre pour rien. La vie n'avait pas voulu qu'elle ait une mère alors, pourquoi déranger toute la galerie pour répandre son malheur? Concentrons-nous sur autre chose à la place. Peut-être ce qui lui a permis de se calmer un peu? Toute cette colère qu'elle accumulait se retrouvait sur tableau. Ces beaux tableaux qu'elle peignait. Elle pouvait passer des heures à peindre. Pourtant, vers ses 17 ans, elle arrêta totalement de peindre. Manque de temps, d'inspiration. Le besoin de peindre n'y était plus. Il ne revint que plus tard.»

« Maintenant? Et bien, côté vie quotidienne, c'est plus compliqué. Ses études en techniques policières lui change les idées. Ce n'est pas tellement le métier de policière qui l'attire. Par contre, elle sait que c'est un passage obligé pour devenir enquêteuse. Elle est bien prête à être sur le terrain pendant quelques années pour réaliser sa destinée. De toute façon, ce sera toujours mieux que son job actuelle. Strip-teaseuse. Ce simple mot la dégoûte. Une vulgaire danseuse nue. Tout ça depuis qu'un homme l'a accosté au bon moment. Elle venait d'avoir une dispute avec Alone. Rien de très grave ni très inhabituel. Pourtant, cela lui avait confirmé qu'il était temps qu'elle quitte la maison familiale. Malheureusement, elle n'avait pas les moyens pour s'offrir un appartement, aussi miteux soit-il. Ainsi, elle réfléchit à la proposition qu'un étranger lui avait faite. La voilà maintenant prête à danser devant des vieux cinglés pour de l'argent. Elle veut montrer à Alone qu'elle est indépendante et qu'elle peut bien se débrouiller toute seule. Maintenant, avec toutes ces nuits où elle va plus loin, elle se demande si ravaler certaines de ses paroles ne serait pas mieux que de continuer à endurer ça. Sinon, côté inspiration, elle n'a jamais été aussi productive. Ses toiles seraient encore plus belles si elle avait du matériel de meilleure qualité. Pourtant, même avec de la gouache, du papier, des crayons et des fusains bas de gamme, elle réussi à faire de magnifiques dessins. Elle multiplie les tableaux dès qu'elle a le temps. Des scènes étranges lui viennent en tête. Plus elle en a, plus elle trouve qu'ils ont un rapport entre eux. Quand elle les a montrées à Alone, il l'a rapidement félicité et a insisté pour qu'elle les cache. Bizarre non? »

« Le véritable courage consiste à être courageux précisément quand on ne l'est pas. » La belle se garde de se vanter de cette grande qualité. Selon elle, elle est loin d'être courageuse. Rien d'héroïque dans ses archives. Juste des réactions impulsives. Pourtant, certaines étaient réfléchies. Pas longuement, mais réfléchies. Casiopée vit avec la peur. Elle la côtoie et la défit à chaque instant. Pendant que certaines peurs disparaissent, d'autres apparaissent. Une par une, elle les confronte et en revient le plus souvent vainqueur.

« Dans chaque enfant il y a un artiste. Le problème est de savoir comment rester un artiste en grandissant. » Une passion qu'elle nourrit depuis son plus jeune âge, la peinture et le dessin. Elle essaie de continuer à progresser dès qu'elle a le temps. Même si elle n'a pas un crayon ou un pinceau dans la main, elle a toujours ce sens artistique qui la suit partout. Elle pense toujours à une prochaine œuvre, à ce qu'elle pourrait illustrer. Même si elle ne connaît pas grand-chose aux autres arts, elle tente de cultiver sa créativité en fréquentant d'autres formes d'art.

« Ce que l'on nomme fermeté chez un roi s'appelle entêtement chez un âne. » Laissez-moi vous dire qu'il en connaît un rayon sur l'entêtement cet âne. Si elle est sûre à 100% que ce pourquoi elle lutte est juste, elle se battra pour l'éternité. Casiopée ne se résigne pas, elle s'éclipse temporairement pour ressurgir au bon moment. Il lui arrive même parfois de ne pas faire ce choix judicieux et de s'acharner sur un cas. Cela lui cause parfois des ennuis. Heureusement (ou malheureusement), c'est loin de la décourager. Je vous déconseille d'essayer de lui faire entendre raison à moins s'avoir du temps à perdre.

« Tous peuvent entendre mais seuls les êtres sensibles comprennent. » Tantôt indifférente et dure, tantôt sensible. Étrangement, elle est tout aussi forte que sensible. Sensible ne veut pas dire faible. Être sensible signifie qu'on est compréhensif face à la douleur des autres. Normalement, il faudrait aussi l'être avec la sienne, mais Casiopée ne répond pas à ce critère. Elle montre rarement sa faiblesse et passe à autre chose. Elle n'oublie pas, mais elle préfère garder sa sensibilité pour ceux qui ont besoins d'être compris. Elle ressemble un peu aux hommes sur ce point. Plutôt facile à vivre, positive et loin d'être geignarde. Ça dois être pour ça qu'elle s'entend relativement bien avec la gente masculine.

« La franchise ne consiste pas à dire tout ce que l'on pense mais à penser tout ce que l'on dit. » C'est sa devise! Manipuler, comploter, mentir… Quelle perte de temps. Aussi insultant pour l'autre que pour soi-même, le mensonge finit toujours par nous rattraper et ça fait encore plus mal. On ment pour cacher la réalité, celle qui nous montre plus laid que selon nos paroles. De toute façon, personne ne ment aussi mal qu'elle. Alors, Casiopée c'est juré de ne jamais mentir. Bon, si on oublie les bonbons volés dans un petit dépanneur quand elle avait 10 ans, le vase cassé dans le salon et son job, bien sûr.

Si on oublie sa fâcheuse manie de faire des mélanges alimentaires étranges, sa façon de ravaler trop souvent sa salive quand elle essaie de mentir, son sourire presque apeurant qu'elle affiche quand elle a une idée en tête et sa respiration exagérée et saccadée quand elle a peur, elle n'a aucune habitude particulière.

Elle garde toujours son bon vieux portefeuille dans ses poches avec son lecteur mp3, une vieille montre de poche qu'Alone lui avait donné et d'autres papiers oubliés. Elle ne jette jamais riens et parfois, malgré les nombreux lavages, certains papiers restent dans ses poches.

Se réveillant toujours très tôt, elle fait rapidement sa toilette matinale, prend son sac de sport qui contient aussi ses livres scolaires et sort de son appartement en vitesse. Elle se dépêche à enfourcher son vieux vélo pour aller au complexe sportif près de chez elle. Casiopée y reste pendant au moins 30 minutes et reprend son vélo pour aller à ses cours. Après des heures de délire avec ses amis, elle retourne à son appartement pour faire ses devoirs. Vers 20h, elle va à la Boîte de Pandore pour gagner un peu d'argent. On lui met perruques, maquillage et dessous affriolants selon des thématiques vulgaires. Elle joue le jeu assez docilement pour recevoir son du à la fin de la soirée. Quand d'autres danseuses prennent la relève, elle se rend chez elle pour s'écraser dans son lit. Parfois, quand elle n'arrive pas à dormir, la jeune femme prend un crayon et du papier puis dessine. Un peu du n'importe quoi, juste pour s'exprimer silencieusement et finir par s'endormir sur son œuvre.

Elle est bisexuelle. Je dirais même qu'elle est majoritairement attirée par les femmes, mais puisqu'elle a eu quelques relations sérieuses avec des hommes, elle ne peut négliger cette autre possibilité. Autre chose de très important. Elle est folle du nutella. En fait, elle adore tout ce qui mélange noisette et cacao. Puisqu'elle n'a pas les moyens de se payer des chocolats fins, elle se contente amplement de nutella. Elle mélange celui-ci avec du beurre d'arachide, de la confiture et des bananes. Mmmmmm! Si cela vous dégoûte, ne vous avisez pas de goûter à ses autres recettes. Elle ferait tout pour éviter de sortir casseroles et épices. Alors, elle se nourrit de truc vites faits et pas cher.