Petit malin [PV Sebastian]

Quel match époustouflant ! La main du sportif se tord vers l’arrière, bras cassé en action ! Il s’agissait là du point décisif, tous les regards étaient coincés sur elle, c’est elle qui avait la balle. Tous les spectateurs retinrent leur souffle lors du lancer. Elle donna un coup bref, une simple pression, et la balle partie… Tous suivaient avidement des yeux ce magnifique projectile, la tension montait et le stress était à son comble. Le temps avait semblé ralentir pour ne rien perdre du spectacle. Le panier se rapprochait à grands pas, jusqu’à ce que l’objet pénètre dans le cercle ! Panier !

La jeune femme s’étira, toujours assise sur sa chaise en cuir noir. Elle se leva, puis partit récupérer la boulette de papier qu’elle venait de lancer dans sa corbeille. Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Il fallait bien s’occuper lorsqu’on avait rien d’autre à faire ! Elle ne pouvait pas quitter son cabinet au risque qu’un étudiant vienne taper à sa porte, et qu’elle le rate. Sacrilège, diableries ! Anna préféra laisser finalement sa balle dans la poubelle. Il fallait quand même se trouver une autre occupation. Et si elle téléphonait à Mia ? Non, peut-être que cette dernière était en train de travailler, qui sait ? À Cassy alors ? Et si cette dernière travaillait aussi à la mairie ? Et si par le plus grand des hasards, Adrian répondait à sa place ? Ahhh quelle horreur, ne pas appeler Cassy. Ils étaient rares les jours où la psychologue n’avait rien à faire, enfin les après midi plutôt, cependant ils existaient toujours, pour la plus grande déception de la fille du maire. Trois étudiants seulement étaient venus la voir ce matin, et deux cette après midi. Comment cela c’était beaucoup ? Pas pour elle en tout cas. Elle avait connu ses meilleurs jours où elle n’avait pas une minute de repos. Peut-être parce qu’elle allait elle-même voir les étudiants qui en avaient besoin… Il est vrai que cela faisait parti de ses méthodes, se promener dans la cour afin de repérer les éventuelles personnes qu’elle pourrait aider. La jeune femme regarda sa montre. Déjà Dix-neuf heures trente ? Même en s’ennuyant, elle ne voyait pas le temps passer ! Elle se leva donc de sa chaise, pendant à quitter son cabinet. À cette heure, les élèves rentraient pour la plupart chez eux. Elle n’en recevra plus maintenant. Au pire son numéro de téléphone était affiché, donc elle se déplacerait si l’on avait besoin d’elle.
Habillée d’un petit polo rose et d’un jean bleu clair, elle ferma la porte de son cabiner à clé et mit son sac à main sur son épaule. Elle longea le couloir dans le silence, il n’y avait pas grand monde à cette heure. Quelques secondes plus tard, elle traversait la cour de l’université. Toujours aussi vaste, belle, si impressionnante que la psychologue était plus que fière de travailler à Stanford. Alors qu’elle sortait les clés de sa voiture, elle aperçut un groupe d’amis qui discutaient encore. Et parmi eux… Un des petits protégés de la fille du maire. Ni une ni deux, Anna rangea ses clés et pris la direction de ce groupe. Elle adressa un simple sourire en guise de bonjour à ceux qui l’aperçurent, puis elle se plaça à coté de sa ‘cible’. Son bras passa le long du dos du garçon pour se poser sur l’épaule la plus éloigner.

- « Bonsoir tous le monde. » - Et oui, aujourd'hui, c'était l'incruste. Elle le faisait rarement, donc elle avait bien le droit ! Elle tourna la tête vers l’étudiant qu’elle ‘tenait’ en quelque sorte, qui était Sebastian, puis lui adressa un sourire. - « La pêche ? »

Voilà, voilà comment Anna se comportait avec ses petits protégés. Souriante, d’une allure confiante et surtout réconfortante, elle possédait assez de charisme pour attirer la confiance. Et puis elle devait avouer qu’elle offrait certains privilèges à quelques étudiants. Sebastian par exemple, elle aimait le taquiner gentiment, comme par exemple lui prendre l’épaule de cette manière, avec affection. Elle n’était là que pour les aider à régler leurs problèmes, pas pour leur attirer des ennuis ou leur faire du mal. Puisqu’elle n’avait rien à leur cacher, au contraire elle gardait leurs secrets, il était plus que facile pour elle de se comporter d’une manière naturelle. Oui, avec les étudiants, Anna était adorable. Elle prenait son travail bien trop au sérieux. Mais à Stanford, il le fallait, si l’on ne voulait pas être laissé en retrait à cause de certaines révélations…