Rebelious Cabaret ll Estel S. Allen

•• Introduce; Myself.

Ladies and Gentlemen;
presenting sensation, rhythm and sensuality .

© Deezer

Rebelious Cabaret ll Estel S. Allen 15nvers

« Les Filles Modèles vont au Paradis ;
mais les Filles Rebelles vont Partout »

Nom: Allen
Prénom(s): Estel, Sylvia
Âge: 18 ans
Née à: Hambourg
Occupation: Etudiante

•• Who; I Am.

5 Traits de caractères :

•

Lunatique;

Si vous ne savez pas comment la prendre, alors mieux vaut éviter, et essayer quand vous serez tout à fait sûr, car cette fille est une créature imprévisible ! Estel est une véritable girouette, alliant douceur et agressivité avec la rapidité d'un éclair, fusillant son entourage d'un regard soit plein de joie, soit plein de haine. Si cette caractéristique fait d'elle une jeune fille des plus fascinantes, elle n'en est pas moins une des plus redoutées.
Dans ses moments de bonne humeur, Estel est quelqu'un d'adorable; sous les traits de la jolie rebelle se cache un cœur en or et une fois sa confiance gagnée, soyez sûrs que son amitié vous restera à vie. Dans la douceur, elle sait être sensuelle et féline, caressante voir même passionnée. Mais dans son agressivité, elle est plus tranchante qu'un couteau fraîchement aiguisé, ses répliques cinglantes vous atteignant en plein cœur de sorte que vous ayez peine à vous en relever; elle n'hésite pas à en venir au mains pour se défendre, ses gifles d'une violence rare sont à redouter fortement car elles vous laisseront une marque rouge pendant plusieurs jours. Non, Estel n'est pas une fille facile, et même ses proches et ses amis la prennent avec des pincettes, de peu de subir ses sautes d'humeur ! 

•

Décontractée;

S'il y a bien un mot qu'elle ne peut souffrir et qu'elle a d'ailleurs rayé de son vocabulaire, alors c'est bien le mot "Autorité". Rebelle dans l'âme et garçon manqué de pure souche, elle ne se préoccupe jamais d'aucune règle, n'écoute pas les consignes et ne répond généralement qu'à une seule loi, la sienne. Assez nonchalante malgré son caractère bien trempé, Estel est l'archétype même du cliché rependu auprès des autres Facultés qui considèrent les étudiants en Lettres comme des touristes. C'est vrai qu'avec son sourire défiant, à la limite de la provocation, ses vêtements plus ou moins débraillés et ses objets personnels relevant plus de l'établissement gothique que d'une aussi prestigieuse institution telle que Stanford, Estel paraît être le genre de fille qui vient en cours pour passer le temps. Mais sous sa coquille de prétendue glandeuse se cache un esprit vif et très éveillé, et son parcours scolaire brillant a été une des raisons fondamentales de son acceptation à Stanford. Mais comme à son habitude, elle préfère ne pas le montrer, offrant un large sourire à ceux qui la sous estiment en croisant ses jambes sur la table. Elle ne s'est jamais souciée de l'avis des autres alors pourquoi commencer maintenant ?  

•

Déconneuse;

Et comment ! Avec son humour décapant et ses instants de pure folie, on dirait qu'Estel a été programmée pour savoir faire la fête comme il s'entend, c'est à dire sans limites et en faisant péter toutes les bouteilles qui se trouvent sur son chemin. Excellente danseuse, c'est son naturel entraînant qui, une fois bien échauffé par trois ou quatre verres d'alcool, qui invite tous ceux qui l'entourent à se joindre dans sa farandole de délire. Comme elle adore repousser les limites, une fête ne serait pas réussit sans qu'elle lance un de ses renommés défis. Qu'ils soient de nature physique ou morale, tout y passe; grâce à elle, la réputation rigide que l'on donne aux allemands s'évapore en une seconde, tout comme les tentatives de drague qu'elle collectionne de plus en plus régulièrement. Pourtant, si elle aime jouer, Estel a horreur de bafouer les sentiments d'autrui; elle n'est pas cruelle ou froide, et c'est avec un gentil sourire et un clin d'œil amical qu'elle vous demandera de bine vouloir chercher satisfaction ailleurs. Il n'est pas près d'arriver celui qui lui volerait son petit muscle sentimental soigneusement enfoui dans un masque aux effluves humoristiques et toujours prête à décoiffer !

•

Têtue;

Quand elle a raison, elle a raison. Pas la peine d'essayer de trouver un compromis entre ce qu'elle avance et ce que vous voulez qu'elle reconsidère. De plus, Estel ne se laisse pas duper ou escagacer par une belle figure ou une allure imposante. Avec son sale caractère et son attitude proche de l'insolence sans toute fois en passer la frontière, elle serait capable de tenir tête à une montagne ou au vent qui souffle trop fort. Elle sait que sa franchise est le meilleur remède à la vanité de la plupart de ses congénères qui ont vu leurs chevilles enflées depuis qu'ils ont passé le concours d'entrée avec succès; et elle ne se gène pas pour leur rappeler que l'étape la plus importante dans la vie, c'est l'affirmation de sa personnalité. Sur ce chapitre, ils peuvent tous en prendre de la graine et suivre celle qui est passée maître en la matière. Pourtant, à force de faire passer la vérité avant tout, elle peut être très injuste et de ce fait, gâcher sa prise de parole au nom de la bonne volonté pour le simple principe de ne pas s'accorder à l'opinion de masse. De plus, lorsqu'elle veut quelque chose, elle l'obtiendra, même si elle doit mordre et détruire les réputations autours d'elle pour y parvenir. Qui a dit que les ambitieux étaient seulement ceux qui rongeait les bottes de supérieures et grimpaient vers le succès dans l'ombre ? 

•

Protectrice;

Un trait de caractère qui lui est tout particulier. Aînée de trois frères, elle s'est très vite attachée à eux, et si ils ne se sont pas gênés pour lui réserver une série de catastrophes pour lesquelles elle a de nombreuses fois du porter le chapeau. Mais la vérité, c'est qu' Estel voue un amour de grande sœur à faire déborder les esprits de mère poule ! Edvard, Zechiel et Oën sont ses trois petits monstres qu'elle protégera toujours contre les plus grands, les plus méchants et tout autre leur causant des misères. C'est comme ça. Pareil pour ses amis; une fois que vous pouvez vous compter parmi ceux de son cercle très fermé et exclusif, Estel sera la lionne aux griffes pointues chargée de défendre les intérêts de sa meute. En amour, elle sera fidèle et très jalouse, considérant son homme comme sa propriété à quel aucune autre n'a droit. Une véritable Némésis mais qui cache par là un fond sensible: elle ne veut pas que ses proches souffrent... 

Habitudes:

• Elle a de très longs cheveux qu'elle ne peut pas s'empêcher de mâchouiller, de tourner entre ses doigts ou de rejeter en arrière avec son petit air provoquant.
• Elle adore tapoter de ses ongles noirs les tables en plastique de sorte que les cours se déroulent avec en arrière font le petit clapotis qui traduit la rencontre entre l'objet et la main.
• Il n'est pas rare de la voir adossée sur une balustrade, les jambes étirées et une main derrière sa nuque, pendant que l'autre tient un essai, un roman, une encyclopédie ou une chronique historique.

Ce qu’elle garde toujours dans ses poches:

Elle n'en a pas l'air, mais Estel Allen est une personne des plus organisées et qui sait exactement classer ses priorités; aussi, les poches de la jeune fille sont l'exacte représentation de sa personnalité... que personne ne pourrait supposer :

• son IPhone; son indispensable petit gadget, le seul à vrai dire car contrairement à ce que l'on pourrait croire, la jeune fille n'est pas vraiment du genre à étaler sa richesse à tout va. Son portable, c'est son outils d'organisation de prédilection; tout s'y trouve à sa place, depuis ses numéros raccourcis triés avec soin jusqu'à ses petits jeux auxquels elle s'adonne quand elle s'ennuie en cours.
• sa carte de crédit; quand on est une progéniture Allen, l'argent n'est jamais un problème et la jolie brune n'en manque d'ailleurs pas. Depuis sa majorité, elle jouit d'une importante petite fortune sans pourtant s'en vanter. Elle gère raisonnablement son budget et si il lui arrive de dégainer l'objet magique, c'est généralement pour faire plaisir...
• sa poudre Terracota Guerlain; sous ses airs de garçon manqué, Estel est une vraie fille. Son teint de pêche dorée a beau lui avoir été conféré par la nature, il n'empêche qu'elle aime retoucher ça et là les quelques imperfections qui se présentent sur son nez et ses joues. Et puis, la France a toujours été un de ses pays préférés !
• son baume à lèvres Crabtree & Evelyne; auréolée d'une réputation de négligée, Estel prend grand soin d'elle. Sa mère a beau être désespérée à l'idée que la couleur de sa fille soit le noir, cette dernière s'est néanmoins inspirée de son aînée en ce qui concerne ses préférences en matières de produits de beauté. Même si elle cherche toujours à se munir à moitié prix et de matières naturelles.
• son bloc notes et un stylo; sa famille a beau être engagée et reconnue sur la scène politique, Estel, vous l'aurez compris, n'en fait qu'à sa tête. Décidée à devenir écrivain, son petit calepin la suit où elle va car l'inspiration peut la prendre n'importe quand. Rien n'échappe à son œil vif entraîné à l'art de remarquer le détail qui fait toute la différence... d'autant plus qu'elle adore commenter ce qu'elle voit, ce qu'elle entend... et surtout ce qu'on pense d'elle !

Comment elle commence et termine sa journée:

Estel n'est pas quelqu'un du matin; c'est simple, elle a beau posséder un radio-réveil capable de pousser le cri de guerre de Tarzan mais quand on a l'habitude de transgresser les règles, même celles qu'elle s'est elle-même fixées, on ne se laisse pas déranger par un cris sauvage de virilité cachée par un manchon de peau ! En claire, Estel ne se lève pas au son de son réveil: elle l'éteint et se rendors avant d'émerger une demi heure avant le début des cours. Et comme elle se lève toujours en retard, elle n'échappe jamais à la douche glacée. Ben oui ! Quand on arrive la dernière dans la salle de bains, on en reste avec l'eau chaude déjà utilisée ! Résultat ? La jeune fille est de mauvaise humeur avant même d'avoir commencé la journée. Le planning de cette dernière varie souvent; elle est toujours là où on ne l'attend pas, et souvent avec des idées plus farfelues les unes que les autres. Une virée à la plage, une journée studieuse à la bibliothèque ou encore un déjeuné tranquille, aucune journée ne se ressemble sur son calendrier, à tel point que le mot quotidien ne prend pas de sens dans sa bouche. Ses soirées sont rythmées par ses envies de danse ou de défis; très populaire malgré son caractère de cochon, la fête n'est pas complète sans la petite brune.

Autres choses à savoir:

Elle déteste tout ce qui se rapporte aux Sciences et elles le lui rendent bien !
Elle joue de la guitare depuis l'âge de douze ans.
Elle n'aime que le sucré; n'essayez pas de lui faire avaler de la viande ou des légumes... et tout ça en gardant sa taille de sylphide !

Célébrité sur l'avatar:

Emma Roberts

•• Born; To Be Alive.

Enfance & Adolescence:

J'ai un passé... très passé !

Le nom "Allen" vous parle ? Évidemment, comment pourrait-il en être autrement ? Swen Allen, président du conseil de Hambourg de 1978 à 1981, puis de 1990 à 1993, puis de 1993 à 1996, et pour finir de 1996 à 1999. L'un des plus grands, des plus respectés, de tous les présidents du conseil ! Ce grand homme, c'était son grand père. La famille Allen a toujours profité d'une large notoriété à Hambourg, et les fils de Swen, entamèrent eux aussi, des études de Droit, avant d'embrasser, comme papa, une carrière politique. Aucun, cependant, ne parvint à égaler leur fameux père, l'homme aux 5 mandats, se contentant souvent, de présider des Conseils locaux. La deuxième génération des Allen ne brillant pas vraiment, on porta tous les espoirs dans la troisième génération, Notamment Verty Allen. Quel choix judicieux ! A l'âge de 22 ans, à peine son diplôme en poche, il entra au parlement allemand. Il excellait dans tout ce qu'il entreprenait, devenant le conseiller personnel du Dirigeant allemand. On se l'arrachait, en politique, comme en société. Plutôt bel homme, il devint rapidement un des meilleurs partis de Hambourg ! Il ne s'en plaignait pas, abusant de son statut pour multiplier les conquêtes, avant de tomber sur une jeune apprentie mannequin, apprentie actrice, apprentie chanteuse aussi, mais essentiellement serveuse. Elle ne serait probablement jamais ressortie du lot si elle n'avait pas eu l'excellente idée de tomber enceinte. Acte volontaire ou non, la carrière du jeune Verty était bien trop prometteuse pour l'entacher avec une sordide histoire de secret de polichinelle. La famille, presque une mafia, incita fortement Verty à épouser la demoiselle, histoire d'étouffer dans l'œuf tout scandale, ce qu'il fit. Un mois après leur rencontre, la jeune serveuse devint la nouvelle Madame Allen, et quelques mois plus tard, elle mit au monde une belle petite fille. Malgré une batterie de tests de paternité, Verty ne pouvait pas renier sa fille. Elle avait son visage, ses yeux, sa bouche, et les mêmes boucles brunes. A croire que sa mère n'avait servit qu'à l'abriter pendant 9 mois. D'ailleurs elle ne fut guère étouffée par son instinct maternel. A peine la petite fille née, elle la reposa dans le berceau, et ne la toucha, pour ainsi dire, quasiment plus. Estel, Sylvia, Allen. C'est Verty qui avait insisté pour que sa fille porte en deuxième prénom; inspiré de l'ange Salvie, messagère des passions. Tout compte fait, il aurait mieux valut qu'il s'abstienne...

1999

« Où est-elle ? »

« A l'Opéra, Monsieur. »

« Et elle laisse ses enfants tous seuls ? »

« Estel s'occupe d'elle-même comme elle s'occupe de ses frères, Monsieur. »

« Comme d'habitude... ! »

Elle avait 8 ans, et depuis sa chambre, elle entendait son père faire les cent pas dans le grand hall d'entrée. En tendant l'oreille, elle pouvait savoir exactement ce qu'il faisait. Un bruit d'étoffes, c'était son manteau qu'il retirait et confiait au majordome. Un bruit sec, reprit en écho par le marbre du sol, c'était sa sacoche en cuir qu'il venait de poser par terre. Pendant ce temps, je tentais de donner le biberon à Zechiel. Mais à vrai dire, elle voulait son papa, et si elle ne donnerait pas tout à son frère, il n'en ferait pas une jaunisse ! Avec vivacité, elle s'extirpa du bébé et se faufilait par la porte ouverte jusque dans le couloir sombre de la grande demeure. Elle n'avait aucun mérite, elle s'était occupée très tôt de ses cadets, surtout depuis que leur mère s'était résolument désintéressée d'eux. Estel ne voyait pas souvent son papa, juste le soir, après son travail, quand il venait dans sa chambre pour déposer un baiser sur son front, et bien souvent un énième petit cadeau sur son petit lit. Elle se moquait bien de ses présents, seul son bisou comptait, mais à ses yeux cela ne semblait pas suffire. Ce soir là, il passa devant elle sans la voir. Assise en haut de l'escalier, il ne lui prêta pas le moindre regard, et ses grandes enjambées le conduire loin d'elle, vers son bureau, cette pièce secrète où elle avait interdiction d'entrer...

« Chuuuuut, jolie poupée. Ton papa est très fatigué, il te fera ton bisou tout à l'heure, quand tu seras au royaume des rêves. »

Cette nuit là, elle veillait jusqu'à très tard, ne voulant pas être au royaume des rêves quand son papa viendrait. Mais le sommeil finit par la vaincre, et ses yeux se fermèrent sans qu'elle aie eu le droit à son bisou de bonne nuit.

2006

« Oh! Estel ! Qu'est-ce que tu as fait à ta jolie robe ?! Et tes yeux !! Tes jolies yeux sont tout noirs... »

« J'ai changé de look; c'était vraiment trop ennuyeux. Je prépare pas un noviciat non plus ! »

« Mais ma chérie... Ah! Non, les garçons, dehors ! »

La pauvre maman aurait du mal à contenir les trois tornades qui s'ajoutaient au carnage qu'il fallait bien qu'elle appelle sa fille. En effet, Edvard et Zechiel s'étaient emparé de leur sœur par chacun de ses bras, la tirant vers le bas pendant que le benjamin du groupe, identifié aussi sous le nom de code " Terreur " s'agrippait à ses épaules, la faisant basculer en avant et s'écraser sur le lit. Et une formidable partie de guilis commença sous les yeux effarés d'une mère qui avait passé toute la semaine dans un établissement pour jeunes filles dans l'espoir de faire intégrer Estel dans la communauté des Fleurs de Rose comme on nommait la centaine de petites pensionnaires. Mais en entrant dans la chambre de la jeune fille, elle comprit vite que cet espoir n'était qu'illusion: les draps en désordre, parsemés de miettes de gâteaux et de vernis à ongle, des posters de guitaristes torse nus braillant elle ne savait qu'elles infamies sans oublier le boa qui gisait dans le terrarium près de la fenêtre, voilà de quoi se composait la sphère privée de sa gamine de 15 ans. Encore heureux qu'elle n'avait pas à se plaindre de ses notes au lycées qui étaient plus qu'excellentes; enfin à part dans les matières scientifiques. Mais comme elle n'allait pas faire des mathématiques ou de la physique ses matières à plus haut coefficient l'an prochain, Estel décrocherait un Bac prestigieux qui aurait les félicitations de ses professeurs ou rien. Mais que faire de son caractère, de cette nature rebelle dont elle ne voulait pas se défaire et pire, qu'elle revendiquait. Finalement, ça n'avait pas été une si bonne idée d'essayer de lui faire comprendre la responsabilité en lui laissant la garde de ses trois frères: ils en avaient fait tout le contraire d'une lady ! Estel savait parfaitement ce que pensait sa mère; elle n'était pas devenue ce qu'elle avait espéré qu'elle devienne, une jeune fille du monde qui comme elle, se marierait en robe blanche et avec un millionnaire si possible pour jouir de sa vie de femme comme elle l'avait fait elle-même. Dans son fond intérieur, l'adolescente avait haït sa mère pendant longtemps; elle ne s'était pas occupée de ses enfants, les laissant seules face à un père qui ne savait qu'en faire. Elle refusait ce mode de vie. La vie, c'était maintenant, pas après le mariage et surtout pas en dépendance d'un homme qui pourrait lui couper les vivres. Tout chambouler, croquer à pleine dents la jeunesse qu'elle se voulait radieuse.

Vie actuelle:

31 mars 2009

« Oën ! Finis tes tartines au lieu de les réduire en pâté; on ne joue pas avec la nourriture ! »

« Oui, Oën, sois bien sage ou sinon, le grand méchant fantôme de Frieden Allen viendra cette nuit et c'est toi qui sera réduit en pâté ! »

Sur ce, Estel bondit sur son benjamin, telle une sorcière et affichant une horrible grimace tout en murmurant de fausses incantations sataniques. Le garçon se mit alors à rire de toutes ses forces car dans l'instant qui avait suivi la mise en scène, sa sœur s'était emparée de ses côtes pour le chatouiller sans miséricordes. Ils roulèrent ainsi sur le sol, leur chute ponctuée des petits cris secoués de rires du frère et des grognements dramatiquement rauques de la jeune fille qui se montrait, comme à son habitude lorsqu'elle avait choisi de le taquiner, sans merci. Et si Sybille Allen ne les avaient pas retenus, ses deux autres fils, Edvard et Zechiel, se seraient sans doute mêlé à leur jeu ! Ainsi commençait chaque matinée dans le manoir familial, alors que toute la maisonnée était assise à l'imposante table de la salle à manger qui aurait tout aussi bien pu servir de salle de bal à une grande réception, ou de sale du trône à un quelconque monarque ! Mais qu'attendre d'une bâtisse construite aux alentours du XVIIIe siècle ? Même si sur certains côtés, le travail de l'architecte de l'époque se flétrissait de jours en jours, le propriétaire des lieux, Tenoïn Allen, était particulièrement fier de ce qu'il considérait comme une des dernières traces de feu son aïeux, Frieden Allen, qui s'en était allé des contrées fraiches de Norvège pour s'installer sur des terres plus au sud de la Mer Noire. A l'époque, Hambourg était déjà prospère et forte de son statut de ville-état, réunissait tous les connétables du pays, sur le plan politique comme culturel, mais aussi scientifique. L'arrivée d'un norvégiens aux abords de la ville avait causé quelques questionnements : on le disait fort riche et aux cœurs des changements e devenir depuis la Révolution de 1848. Pourtant, sa discrétion et son train de vie mené là-bas, sur les bords de l'Elbe le laissait à l'écart de toute vie en communauté, si bien que la propriété Allen devint peu à peu un endroit qu'on ne nommait qu'en chuchotant, sur laquelle on s'amusait à raconter des histoires et qu'on se gardait de ce fait d'approcher lorsque les promenades de l'après-midi guidait les randonneurs vers le nord de la ville. Et c'est ainsi que le mythe de la famille Allen traversa les années, les générations et enfin les siècles jusqu'à aujourd'hui. Estel avait appris à cultiver ce mythe, même si dans son fond intérieur, elle trouvait ridicule d'effrayer les enfants en bas âge avec des légendes abracadabrantes et un manoir tombant en ruines ! Et si elle continuait à jeter des regards énigmatiques aux passants lorsqu'elle se rendait en ville, c'était uniquement parce que son grand-père le lui avait demandé. Estel prêtait très peu d'attention aux consignes familiale; seule celle-ci avait été inculquée avec succès !

« Ça suffit maintenant, Estel ! Revenez à table, nous n'avons pas fini...ou sinon, j'enlève ses tartines à ton frère. »

« Et dire que tu t'abaisses au chantage avec tes propres enfants, Sybille. Vraiment, quel exemple ! »

Ramenant son frère de dessous la table, la jeune fille lança un regard bref mais pétillant en direction de sa mère avant de se rassoir et de prendre une gorgée de son café, le petit doigt à l'ongle noir de son vernis fétiche levé comme une mondaine. Sybille ne savait que trop que l'expression de défi qu'elle avait lu dans le regard de sa fille n'était pas à prendre à la légère mais, fière comme elle était, elle fit mine de ne pas y prêter attention, se replongeant dans la lecture de son planning quotidien, telle la grande dame qu'elle était. Et Estel éructa un petit rire moqueur. Sa mère ne changerait jamais ! Trop fière pour admettre l'emprise qu'elle avait sur elle, Sybille préférait fuir toute confrontation. La jeune fille chercha alors le regard de son grand-père qui, de l'autre côté de la table, lui souriait de son petit rictus qui n'étirait q'un côté de ses lèves minces et blanches. Ce sourire ne traduisait que trop le fort qui unissait le patriarche et sa petite-fille; le même tempérament de feu sous une pellicule de noblesse. Et encore ! Estel semblait avoir poussé les caractéristiques Allen vers leur paroxysme depuis son adolescence et à 18 ans, la jeune fille était plus redoutable qu'une lame bien entraînée. Et le faux silence de sa mère ne ferait que l'exaspérer ! Tout à coup, la double porte de chêne qui menait du vestibule à la salle à mangé fut ouverte et Agate, la gouvernante et gardienne des clés du domaine fit son entrée dans un frou frou de jupes noires et blanches dont le tablier au blason de la famille avait peine à cacher la corpulence. Après un salut très digne à l'adresse de Tetoïn puis du reste des attablés, elle s'avança vers Estel qui entre temps, avait reposé sa tasse et grignotait sur un flocon d'avoine. Levant les yeux vers la nouvelle arrivée, elle arqua un sourcil de surprise lorsque la gouvernante lui tendis une enveloppe à son nom. Mais se remettant vite de sa surprise, Estel la remercia d'un signe de tête et décacheta l'enveloppe sous le regard intrigué de la mère et le regard étincelant du grand-père. Plus tard, elle saurait que ce courrier contenait sa lettre d'admission à la célèbre Stanford University pour laquelle elle avait mis tant d'ardeur à travailler ces derniers mois.

•• Dead; To The World.

•• Chapter I; All That Jazz

Berlin, 1929

Alors que sur la capitale allemande s’étend de plus en plus le voile d’une menace qui, dix ans plus tard, devait hanter l’Europe entière, les années folles n’en finissent pas de créer euphorie et rêveries là où la populace se réunit pour esquisser quelques pas de danse, boire à la liberté qui semble tout à coup s’être offerte à eux et commencer la fidèle tradition des histoires d’un soir. Dans les rues aux apparences désertes se cachent ça et là des établissements en tout genre, spécialisés dans l’art de révéler le grain de folie qui sommeille en chaque berlinois qui se respecte. Grande mode à cette époque ? Le cabaret bien sûr, là où les filles sont à moitié nues, où la musique ne s’arrête jamais et où la nuit devient le petit coin du Paradis qui garde un arrière goût sulfureux.

Vice et folie régnaient en maîtres au Hidden Skirt; branché et monté dans les sous-sols d'une vieille église datant du XVe siècle, ce cabaret était le seul à être ouvert aux étrangers anglophones. De ce fait, il n'était connu que d'un petit nombre d'habitués, souvent expatriés pour collecter des informations sur la situation politique et culturelle que les médias ne laissaient pas transpirer de peur d'être supprimés. Faire partie du groupe très fermé du Hidden Skirt, s'était s'ouvrir au monde, là où la censure naissante n'avait aucun pouvoir et où les intellectuels s'adonnaient à leur sujets de prédilection : leur génie... et les muses de leur génie. Car ce n'était ni le propriétaire des lieux, ni le barman qui faisaient la loi entre tables et verres de vin. Mais bel et bien les reines des revues présentées devant un public plus déchainé que chaque soir précédent. Être reine demandait bon nombres de sacrifices, du talent et une sacrée dose de confiance en soit. Un rêve en somme, détenu et dirigé par la sublime et charismatique Velma Kelly. Un rêve que nombreuses de ses danseuses nourrissait. Un rêve qu'une d'entre elles en particulier voulait s'approprier. La benjamine du groupe, une crinière brune constamment emmêlée et des yeux de biche dont le feu donnait une expression de chaton fâché. Cette petite danseuse avait 26 ans; mariée depuis trois ans, l'homme dont elle portait le nom lui avait promis de lui offrir un numéro qui ferait le tour de Berlin. Au lieu de cela, elle était exploitée et forcée à se mouvoir dans l'ombre d'une femme qui la traitait comme une Cendrillon de mauvais conte de fée. Cette petite danseuse allait pourtant se rebeller. Et son nom était Roxanna; Roxie, pour les intimes...

•• Chapter II; Roxie

Un soir d'août particulièrement chaud, et où la populace rebelle de la ville semblait s'être donnée le mot pour passer la soirée au Hidden Skirt, Roxanna faillit rater son entrée. Le souffle court, perché sur des hauts talons et un simple châle de soie rouge couvrant ses frêles épaules, elle s'était frayée un chemin dans les sous-terrains obscurs, gravit les marches une à une qui menaient à l'entrée de service du cabaret, une mallette noire dans la main. Il lui fallut dix minutes avant d'arriver à la loge commune des danseuses, saluer tout le monde d'un signe de la main rageur alors qu'électriciens et manageur lui brayait qu'elle était en retard, et la belle s'enferma à double tour dans la minuscule salle de bains. Là, elle rabattit le couvercle des toilettes, posa la mallette dessus et fit claquer les fermetures rectangulaires et métalliques. Les mains légèrement tremblantes, elle en sortit une chemise tâchée de sang, ainsi qu'un révolver déchargé. Elle envoya la chemise par dessus sa tête en direction d'une petite lucarne qui donnait sur les égouts; quand au revolver, elle donna un coup de pieds dans le sol, et le fragile carrelage céda sous la violence du coup. Elle creusa dans la terre un trou et dissimula l'arme avant de replacer tel un couvercle, le carrelage à son emplacement initial. Après quoi elle ouvrit le robinet du lavabo et entreprit d'enlever le sang coagulé de ses mains et de ses ongles, passa quelques gouttes sur son visage et, après un dernier coup d'œil à sa cachette de fortune, ouvrit la porte qu'elle claqua derrière elle. Dans quelques secondes, le show allait commencer. Et elle prendrait sa place. Velma Kelly ne serait pas reine ce soir-là, et ne le serait plus jamais. Parce qu'on ne pouvait pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Prendre pour amant le mari d'une des ses danseuses, soit. Mais obtenir de celui-ci que ladite danseuse ne puisse jamais faire son propre show, ça, c'était trop. D'où le chargeur vide du revolver. Les deux seules balles qu'il contenait avait servit à loger une balle dans chacun des deux corps. Bang, Bang.
Il ne faut jamais provoquer une femme amoureuse, conseil d'ami. Il ne faut jamais décevoir une femme ambitieuse non plus d'ailleurs. Et surtout, si on commet ces deux erreurs, il faut s'attendre à une revanche sans merci. Et éliminant les deux cailloux qu'elle portait depuis trop longtemps déjà dans sa chaussure, Roxanna pu enfin accomplir son rêve. Oh bien sûr, rien n'avait été plus difficile; il avait même fallut coucher avec le manager et passer du "bon temps" avec toutes les larves qui dirigeaient le Hidden Skirt pour enfin obtenir la place de Velma. Mais au fond, la fin justifie les moyens non ? Et que risquait-elle ? Elle avait le monde à ses pieds et si un jour ça devait mal tourner, autant qu'elle finisse sa vie sur la scène, et en beauté....

•• Chapter III; Nowadays/Hot Honey

Tout compte fait, j'aurai mieux fait de ne pas trop faire la maligne; parce que finalement, j'ai vite rejoins Velma et Marlon. Ironie du sort, je songeais à finir mes jours sur scène, et c'est ce qui s'est produit. J'ai peut-être vécu quelque chose de similaire... vous connaissez le phénomène de déjà vu ?

Comme tous les soirs depuis trois mois, Roxanna, surnommée Roxie, présentait sa revue. Un show tout en sensualité, tout en sourires provocant et au rythme plutôt décapant. Au début, le brusque changement de casting en avait étonné plus d'un. C'était peut-être trop tôt pour commencer quelque chose de si nouveau après la découverte macabre du cadavre de l'ancienne star du cabaret, dans un hôtel miteux mais situé en plein centre ville ? Et puis cette jeune danseuse avait trop peu d'expérience de la scène en temps que leader, jamais elle ne tiendrait la pression. Quelle surprise se fut lorsqu'au fur et à mesure que les soirées se succédaient, la clientèle affluait et que l'on se pressait à la loge de la nouvelle chanteuse pour déposer fleurs, chocolats et mots doux. Elle avait beau tout repousser avec un charmant sourire, refermant doucement et avec un clin d'œil la porte derrière elle, les admirateurs ne se lassaient jamais d'espérer que peut-être, un soir, elle serait plus clémente et qu'elle daignerait accepter l'invitation à dîner de l'un d'eux...

Jamais ce ne fut le cas. Jusqu'au soir où la jeune femme fit la connaissance d'un certain Max Derbicher. Beau comme un dieu grecque, ayant la moitié de Berlin à ses pieds mais dégageant cette espèce d'aura froide et arrogante qui en faisait un amant trop rare et carrément sortie de vos plus belles fantaisies, Roxie fut étonnée qu'il trouvait intérêt chez elle. Car enfin, pourquoi se comporter en véritable cavalier, à commencer à la courtiser pour finir d'obtenir, non sans peines, une invitation dans un des meilleurs restaurants de la capitale ? La jeune femme n'avait jamais vraiment été amoureuse... elle ne connaissait pas la vraie valeur de ce sentiment, et se demandait bien pourquoi à chaque fois qu'elle voyait Max, une sorte de multitude de petites bulles internes se mettaient à exploser dans son ventre. Comme une horde de papillons bataillant frénétiquement afin d'être laissés à l'air libre. C'était trop étrange, trop soudain; d'autant plus qu'il restait bien trop mystérieux sur lui-même. Mais une femme fascinée par un homme peut faire de grandes bêtises. Leur première soirée fut suivie de beaucoup d'autres, et la première fois qu'elle goûta au plaisir de se retrouver nue dans ses bras et qu'elle partait dans un tourbillon de sensations fut le commencement d'une idylle de trois mois. Passion, complicité & rêves...

Qui eut cru que de la main de celui-même qui avait fait de Roxanna une femme viendrait un coup fatal ? Trop de confiance, trop d'aveuglement peut-être auraient fait que ce soir-là, alors qu'elle était sur scène et esquissait les derniers pas de danse qui au grand final exploseraient de partout, elle pose une regard coquin sur son amant. Le temps de lui offrir un clin d'œil, de se retourner pour la pose, une main sur ses cheveux, l'autre traçant la courbe de ses hanches avant de remonter tout le long pour accompagner l'autre main. Déployer les bras, rejeter la tête en arrière, illuminée des projecteurs de sorte que de dos au public, on ne distingue que sa silhouette noire. Bang.Bang. Le premier coup de feu était parti se loger droit dans sa colonne vertébrale, l'immobilisant à jamais. Pétrifiée de douleur, elle se retourne, la bouche ouverte en forme de "o" et la deuxième se loge dans sa cuisse. Elle essaye de toucher la blessure mais déjà, tout craque, tout s'abime et dans un cri de stupeur, elle s'écroule. Non loin de la scène, Max sourit. Il l'a fait ! Il a buté celle qui avait sa sœur sur la conscience... et lui seul le savait, témoin de la scène, caché dans l'armoire du fond de la chambre de l'hôtel miteux.

Ce que lui a apporté sa vie antérieur:

• une connaissance parfaite de l'anglais dès son plus jeune âge; personne ne sait d'où lui est venue cette capacité. Alors qu'elle n'était pas plus haute que trois pommes, elle s'entretenait couramment avec le majordome britannique et lisait Shakespeare et Walter Scott en version originale avec une fluidité digne des langues maternelles.
• une grâce et un sens du rythme hors du commun; on ne peut le nier, la jeune fille a réel talent pour la danse. Très imaginative et d'une oreille fine, elle allie élégance et mouvements du corps avec une précision quasi minutieuse que c'est presque une œuvre d'art que de la regarder. Même quand elle marche dans la rue, sous ses airs rebelles, on ne peut que s'émerveiller devant sa présence. Un réel aimant à fascination. Et elle ne le sait pas... enfin, pas toujours !
• une provocation alliant sensualité et perversité; son jeu favori ? Déstabiliser son entourage, et ce par des moyens pas toujours orthodoxes. Par moment, elle ne se rend même pas compte l'effet qu'elle peut avoir sur autrui, et elle s'est déjà mise dans pas mal de situations délicates à cause de cela. Mais elle adore jouer avec les nerfs, c'est si facile de les faire exploser !
• une haine profonde contre les hommes ; non, Estel n'est pas frigide. Estel trouve même en l'amour entre les femmes et les hommes quelque chose de magique qu'il faut préserver du quotidien alarmant d'ennui. Mais elle hait profondément les attitudes supérieures et dévalorisantes, les signes du mâle qui croit que toute jupe est prête à se soulever pour lui. Rares sont ceux qui ont pu la toucher, même chastement. Et seulement si elle le veut ! Autrement, attendez-vous à une giffle désarçonnante.

Ce qu'elle pense de la réincarnation:

Pas grand chose... pas vraiment croyante ni superstitieuse, la théorie d'une ou plusieurs vie lui semble assez floue, et surtout sans véritables preuves. Pourtant, ces incessants flash-backs qui la perturbent depuis son adolescence ne la laissent pas indifférente. Comment expliquer le sentiment d'avoir déjà rencontré quelqu'un ? Ou de savoir des choses alors que ça n'a aucun sens avec le reste ? Une énigme en somme, mais qu'elle s'est jurée de résoudre !

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