Entrée en Gloire - Alexander

[ Hop, je poste ici vu qu'il s'agit de l'entrée du maître )

Il était naturelle, tout à fait naturelle qui je l'accompagne à ce gala, je suis son assistante, et une proche collègue, il aurait été plus anormale de nous voir arriver séparément que de nous voir arriver au bras l'un de l'autre. Mais c'était étrange comme sensation, vous savez, ce mélange de crainte et d'excitation, la peur de faire une bourde et de rayer définitivement mes ambitions avec l'excitation d'arriver au bras du patron, d'un mettre plein la figure à une certaine mademoiselle Youngblood et à l'assemblée par la même occasion. Soit, je devais être parfaite simplement, comme d'habitude, ne pas flancher devant l'adversité, les regards, les messes basses. Juste simplement être moi-même. Rien de plus.
Sur mon lit, une série de robe sont étalés, dégâts d'une interminable fouille dans ma chambre à la recherche de la robe parfaite. Et interminable était bien le cas de le dire depuis le début de l'après midi, j'essayais, réessayais, jetais avec négligence certaines de mes acquisitions, où était cette fichue robe?? Et tandis que l'heure passait j'allais enfin remettre la main dessus.
C'était une jolie robe, ni trop longue ni trop courte et surtout agréable pour la météo actuelle, couleur crème, blanche à paillettes je la trouvais sublime et parfaite pour ce soir, je pousse un soupir de soulagement, la première épreuve de cette soirée était réussie avec brillo, il ne me restait plus qu'à me préparer en attendant le venue d'Alexander. Une heure tout au plus et j'étais prête.

Et voilà le moment fatidique, l'heure h, fin prête et à peine eus-je le temps de poser ma dernière touche de maquillage que déjà on vint sonner à ma porte, mon cavalier était-il déjà là? Ni une ni deux je vais lui ouvrir la porte, lui demandant encore cinq petites minutes le temps de récupérer mon sac puis, je sors enfin de chez moi fermant la porte à double tours, le saluant en lui faisant la bise, même si je sais à quel point il n'aimait pas ça.
« Bonsoir, Boss, vous avez la classe ce soir, plus que d'habitude je dirais. »

Le trajet nous menant à Stanford fut discussions sur les affaires et sur Hope, un sujet qu'on abordait rarement sauf lorsque nous étions entre nous dans un endroit relativement hors d'écoute, sa voiture correspondait à ces critères. La nuit tombait désormais sur l'île et les rues se remplissaient de plus en plus de l'effervescence nocturne de son habitude, sauf que cette fois, toutes les attentions étaient tournée vers Stanford et le fameux gala organisé par la mairie. Dehors, prêt de l'université une file de personnes qui attendaient leur tour pour entrer dans la salle de réception, nous, on avait pas besoin de ça, en tant qu'employer de Stanford nous avions une entrée spéciale sans file d'attente infernale.

« Pas de bavures ce soir monsieur, sinon je serai obligée de vous défendre » fis-je avec humour lorsqu'Alexander et moi sortons de la voiture. Bien sur, je faisais référence à ma profession, je me voyais très mal, moi, Malika Stormwind, un mètre 65, défendre le grand bonhomme qui me servait de patron. Soit, je lui attrape le bras alors que nous entrons dans la salle de réception.

« Alors, vous avez une bonne impression de ce gala où va-t-il falloir s'attendre à quelque chose d'inhabituel? » je marque une pause. « J'espère au moins avoir l'occasion de danser avec vous, Boss. »

Le directeur adjoint de Stanford s'était présenté à l'appartement de celle qu'il avait désignée pour être sa cavalière lors du gala. Quelqu'un de son importance ne devait pas se rendre seul à un tel événement, aussi Alexander avait songé à Malika, qui avait accepté sans la moindre hésitation sa proposition. Un quart d'heure avant le début de la cérémonie, il s'était présenté devant son appartement, et avait frappé à la porte, après avoir chassé d'un revers de l'index un grain de poussière qui tronait sur l'une de ses manchettes. Elle ouvrit, puis tourna aussitôt les talons pour aller chercher son sac. Les femmes : toujours avec leur sac à main au poignet. Alexander avait toujours été surpris par tout ce qu'elles étaient capables d'y mettre parfois. Son assistante lui fit la bise avant qu'il n'ait le temps de dire le moindre mot, puis s'écria :

- Bonsoir, Boss, vous avez la classe ce soir, plus que d'habitude je dirais.
- Plus que d'habitude ? Sous-entendez-vous que le style me fait défaut le reste du temps, miss Stormwind ?

Mankind afficha un sourire entendu, puis lui tendit un bras solide. C'était un fait, son costume faisait toujours de l'effet à ses collaboratrices, ce qui ne l'aidait pas à faire dégonfler son ego démesuré. La fougue de son assistante était la raison pour laquelle il l'avait engagée si rapidement. Elle savait vendre son discours, et ne manquait pas de charme, ce qui était parfois utile lors d'un éventuel procès. Mais pour l'instant, la question d'un procès ne se posait pas. Le secret de l'existence de Hope était particulièrement bien gardé, et il le resterait sans doute pour longtemps encore. Mais il y avait quelque chose de pourri au royaume de Stanford, et Alexander ne savait pas pourquoi il pensait cela. Quelque chose lui échappait. Avait-il oublié de prendre une mesure nécessaire pour assurer l'incognito de la société ? Peu importe, il aurait tout le temps de songer à la question durant la soirée et la journée du lendemain. La soirée allait certainement être agréable, et Alexander l'espérait, fructueuse d'un point de vue financier. Stanford avait besoin d'argent, et pas que pour l'entretien des bâtiments. La limousine noire du maître de Hope attendait devant la résidence, et un chauffeur en uniforme de majordome leur ouvrit la porte arrière du véhicule. Le directeur et son acolyte s'assirent, et commencèrent à parler affaires. Mankind ne lui révéla pas ses doutes, son mauvais pressentiment, car il n'était pas fondé. Mais il ne pouvait s'empêcher d'y penser. Et si il avait laissé quelque chose de côté ? Rien ne pouvait le préparer à ce qui allait se dérouler plus tard dans la soirée, de toute façon. A travers les vitres teintées du véhicule, Alexander observait les boulevards de Chatam. Encombrés de monde, comme d'habitude, et la plupart des voitures amenaient des hôtes de marque vers l'université Stanford, centre de l'attention depuis plusieurs semaines déjà. Et il y avait de quoi, les galas étaient toujours exceptionnels. Le feu d'artifice final était censé décoiffer toute la haute société de l'île, ce qui n'était pas un mince exploit. Il n'y avait qu'à espérer qu'il ne se mette pas à pleuvoir.

Quelques minutes plus tard, et Alexander aidait sa cavalière à descendre de la limousine :

- Pas de bavures ce soir monsieur, sinon je serai obligée de vous défendre.
Un faux sourire narquois sur le visage, Alexander rétorqua, le timbre de voix hautain :
- Que deviendrai-je si vous n'étiez pas à mes côtés pour réparer la casse ?

Et sur ces mots il claqua la porte de la limousine et heurta d'un revers de l'épaule son chauffeur par mégarde, ce dernier faisant un faux pas, manquant de s'écraser contre la voiture. Sans accorder la moindre attention à l'homme, Alexander guida son assistante, tous deux traversant l'allée principale à une allure ni trop lente, ni trop rapide, juste ce qu'il fallait pour que le peuple puisse admirer ses hôtes et son futur maître. Les gens de pouvoir ne devaient jamais refuser un bain de foule, ce qui incommodait tout de même Alexander. Il faisait excessivement chaud au milieu de tous ces gens, mais heureusement, ils disposaient de leur passe-droit qui leur permettait de rejoindre les officiels sans devoir attendre comme un vulgaire invité. Ils entrèrent dans la salle de réception, où quelques invités de marque dont la directrice Evangéline Coulter ou le maire Dorian Feguson se trouvaient déjà. Mankind leur adressa à chacun un signe chaleureux de la tête, chaleureux car des caméras se trouvaient embusquées dans un coin.

- Alors, vous avez une bonne impression de ce gala où va-t-il falloir s'attendre à quelque chose d'inhabituel ?

La question fit légèrement tressaillir le directeur adjoint qui arrangea brusquement le noeud de sa cravate avant de répondre, baissant les yeux pour regarder sa cavalière :

- Tous les galas de Stanford sont exceptionnels. Il n'y a aucune raison pour que celui-ci échappe à la règle. Je suppose que le feu d'artifice sera inhabituel. A en croire les organisateurs, ils se sont surpassés.

Il avait pronconcé ces quelques phrases comme s'il tenait un discours, sans s'en apercevoir vraiment. Quelque chose ne lui plaisait pas, mais quoi donc ? Malika ajouta, le tirant de ces quelques réflexions :

- J'espère au moins avoir l'occasion de danser avec vous, Boss.

Il eut un rire amusé, avant de soupirer puis de répondre :
- Ce que je vais vous dire vous surprendra peut-être, mais je suis un bien piètre danseur.

Et sur ces mots il fit signe à Malika de l'attendre, et se dirigea vers le buffet où il prit deux coupes de champagne. Faisant demi-tour, il tendit une flûte à son assistante :

- Pour un monde meilleur et une nouvelle année universitaire.

[Mille excuse pour le retard, je n'avais pas d 'inspiration]

Je connaissais son côté bourru, il en avait toujours été ainsi avec lui. Froid, impitoyable, il était l'opposé de la directrice de Stanford, discret autant qu'elle n'était mondaine, intelligent et méfiant autant qu'il arrivait à mademoiselle Coulter de paraître naïve aux yeux des requins qui tournent autours d'elle. C'était le directeur de Hope après tout, il avait appris à ses dépends à être discret, froid et impitoyable. Aussi, même si il pouvait parfois s'avérer blessant et cruel il m'amusait plus qu'autre chose. Il est mon patron, je n'ai qu'un droit, me taire et ne surtout pas signaler qu'il est brusque avec moi lorsqu'il m'adresse la parole.

"De style je ne dis pas, mais il est vrai que parfois vous devriez y réfléchir à deux fois en choisissant votre cravate." Je marque une pause, je ne veux nullement qu'il soit offusqué par ce que je lui ai dit, je me rattrape. " Je plaisantais monsieur, vous manqueriez de style je ne serais assurément pas votre assistante." je lui souris, mettant l'accent sur le fait que là aussi, je n'étais pas tout à fait sérieuse. Voyagez en limousine était un luxe que je ne m'accordais jamais, et il était difficile pour moi - même si cela faisait un bail que je travaillais pour Stanford et pour Hope- de cacher mon air stupéfait face au faste de cette voiture.
Je repensais à ce gala, allez savoir pourquoi j'avais cette terrible impression que cette année tout serait différent, et que ce gala était la clef. Mon estomac se nouait soudainement alors qu'au loin nous pouvions déjà apercevoir les lumières de l'université, elle était merveilleuse ce soir, tout en lumière, et un étrange sentiment de fierté s'éprit de moi à l'idée que c'était mon lieu de travail principal. Partie dans ma rêverie j'en oubliais presque que j'accompagnais le patron à ce dit gala, honteuse à cette idée je fus prise d'un sursaut me ramenant directement sur terre. Ce gala, j'avais l'impression qu'il allait changer ma vie, et pas seulement la mienne, celle de l'île toute entière.

Nous y étions, il sortit le premier, tendant sa main pour m'aider à descendre, main que je saisis sans l'ombre d'une hésitation posant un pied incertain sur le trottoir mes talons commençant déjà à me faire souffrir, mais qu'importe, aujourd'hui devait primer l'apparence à l'intellectuel. Je lui fis à nouveau une petite remarque à laquelle il répondit de manière hautaine, me tournant vers lui je lui lançait un regard perçant avant d'ajouter.
"Sans mes talents d'avocates peut être n'aurions nous pas pu mener nos projets à bien." fis-je alors avec une référence on ne peut plus discrète sur nos projets communs. L'heure était venue pour nous de pénétrer dans la grande salle et de nous submerger dans la foule en effervescence. Des saluts de la tête, des petits mots de soutient, tout cela s'était du vu et du déjà vu, le train train quotidien de mon patron qui ne semblait pourtant nullement affecté par cette routine presque quotidienne, à croire que le pouvoir peut aussi lasser au bout d'un moment.

Nous nous poussions enfin quelque part, là où la foule semblait moins nombreuse, même si il est vrai qu'il était difficile de trouver le calme ici, pour discuter, je lui demandais ces impressions sur ce gala en partie pour me rassurer sur les miennes. Mais ces mots ne semblèrent pas assez convaincants, pour moi en tout cas.
"Patron, si je puis me permettre vous n'êtes pas obligé de me parler comme si vous discouriez autours de personne à convaincre." je marque une pause. " Je dois vous avouer que je sens ce gala exceptionnel et pas seulement dans le bon sens du terme." je jette de vif coup d'oeil autours de nous afin de nous assurer que des oreilles indiscrète ne captent notre discussion. Mais qu'importe, je l'invite à danser, toute assistante que je suis a bien le droit à une danse avec son patron. Sa confidence me laisse patois mais je lui souris alors avec réconfort.

"Je vous rassure, côté danse je ne suis pas spécialement une experte, nous serons sur un même pied d'estale." fis-je alors. Et tandis qu'il me tendit un verre pour que nous trinquions à une nouvelle année et à un nouveau monde, c'est le cas de le dire pensais-je alors, car ce gala pour moi allait ouvrir les portes d'une nouvelle ère.

"Oui..." fis-je peu convaincue. " en espérant que ce nouveau monde soit le notre."