"Quand on est pas douée, c'est pour la vie" [libre]

Aujourd’hui est un grand jour, mes amis. J’emménage avec mes dernières affaires, celle qui ne prenait pas beaucoup de place. En attendant je les avais stockée dans un coffre a la banque, un peu comme dans les films américains qui passait quand j’étais petite en Hongrie, et après je hurlais a mon frère que plus tard j’habiterai en Amérique, il soupirait en levant les yeux au ciel et me disais de faire mes devoirs, a ce moment là, je lui obéissais encore. J’ai un léger sourire nostalgique en repensant a tout ça, la Hongrie ça me manque tellement…Enfin, il est temps de passer a autre chose, je m’arrête quelques instants en pleine rue rien que pour mettre mon Ipod dans les oreilles, je ne peux pas vivre sans ma musique, c’est quelque chose d’impossible, invivable, épouvantable, catastrophique limite apocalyptique.

Je me remets en route, regardant les gens se foutre ouvertement de moi, pourquoi ? je suis une gamine de 16 ans, seule, qui chante dans la rue avec un carton plein de CD, de tablature et de bibelots en tout genre dans les bras, blonde platine, vêtue d’un large pantalon noir et d’un t-shirt moulant rouge et décolleté, oui, j’avoue je suis bizarre. Mais il faut dire que je me fiche de ce qu’il pense ou dise, il n’y a que moi qui compte.

Ce n’est pas de l’égoïsme mais ce qu’ils pensent de moi en me voyant je m’en balance ! J’ai toujours adoré être moi et je ne vois pas pourquoi je devrais changé pour leurs regards, après tout moi je ne les juge pas, si ?

Me voilà devant la porte de mon appartement, je sourit en regardant la porte, mon chez moi. Ce que je l’aime, comme a chaque fois je passe ma main du haut vers le bas, dans la rainure du bois, je soupire, comme celle de mon ancienne chambre, les graffiti en moins. Je cherche ma clé dans ma poche, avant de me rappeler qu’elles sont a l’intérieur, avec mon gsm, donc je ne peux pas appeler un serrurier, j’ai toujours un petit couteau sur mon…porte-clés.

Je me déteste.

Je fixe la porte comme si j’avais l’espoir qu’elle s’ouvre ou qu’elle me vomisse les clées. Comme je suis restée une grande gamine la seule chose que je trouve a faire c’est de regarder la porte faire un signe cabalistique avant de dire a voix haute.

-Sésame, ouvres-toi !

Là, c’est officiel, je me déteste

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