Retour au point de départ [PV Verity & Melany]

terre-neuve landseer

Disponible pour un topic? : Euh.. Date d'inscription : 31/10/2009

Saute, saute... Un pas, saute. Un pas, un pas, saute... un pas. Je trottinais sur le trottoir de la ville, en compagnie de maman qui tentait bien que mal de me suivre. J'avais des vers dans le derrière comme on dit. Je tentais d'éviter les craques du trottoir comme si elles avaient été pleines de lave bouillonnante. Si le jeu avait été réalité, je n'aurais plus de pied à l'heure qu'il est. Je chantonnais une chanson entendue à la radio. Je massacrais les paroles que je ne comprenais pas vraiment. De toute façon, maman n'aurait pas trop aimé que je répète certains mots de la mélodie. Il s'agissait de Poker Face de Lady Gaga. Pas tellement du texte pour les fillettes. Le ciel était bleu dans mon petite monde. Les rues se transformaient en forêts tropicales calcinées par le passage de la lave bouillonnante du volcan, situé juste au dessus de cette pente ardue à monter. En bonne exploratrice, je m'étais proposée pour aller arrêter l'erruption en calmant le volcan avec des incantations magiques d'un quelconque chaman. Sinon, la population serait totalement brûlée. Je devais les sauver. Maman était mon assistante et nous sauvions le monde pour une énième fois, sans qu'elle le sache. Le volcan était en réalité un parc où j'aimais me rendre avec maman, non loin de où nous habitions. C'était un grand parc vert avec beaucoup d'espace où courir. Les promeneurs de chiens aimaient les y emmener. Moi j'adorais la structure de jeu là-bas.

Une fois arrivés à destination, j'oubliai l'histoire du volcan pour me mettre à courir dans tous les sens. J'avais besoin de me dégourdir les jambes et de me défouler de toute cette énergie qui me rongeait. Comme une petit chien quoi. Je pouvait sentir le regard de maman, mais je l'ignorais, car l'air pur me faisait du bien. Lake Huro. Un petit souffle de coin vert entouré de ville. On pouvait y trouver un terrain de baseball, deux terrains de soccer, un lac où paressait des oies de toutes sortes et un espèce de complexe bien pratique où on pouvait aller aux toilettes. Je me fichais bien de tout cela moi, en virevlotant dans tous les sens. Des chiens vinrent se joindre à moi, aussitôt rappellés par leurs maîtres. Après un moment, maman se joingnit à moi et nous jouâmes à toutes sortes de jeu. Je ne voulais plus partir. Mais il le fallu bien. Avant de partir, maman me dit qu'elle devait aller quelque part, mais je ne l'écoutais pas, boudeuse. Elle du me dire de rester là, mais je n'en fis qu'à ma tête. Je me mis à marcher au hasard, rageuse et déçue de devoir quitter cet endroit. C'était vrai, le soleil commençait à se coucher. Mais je ne voyais pas la logique moi. Je ne comprenais pas pourquoi on ne pouvait pas rester et s'amuser un peu encore. Pour moi, les adultes avaient peur de s'amuser.

C'est alors que le destin me frappa de plein fouet. Même si ce moment s'est déroulé il y a longtemps, je m'en souviens comme si c'était hier. Quelle était la chance que ma vie change cette journée-là? Une sur des milliers probablement. J'aurais pu le croiser sans faire d'histoire et ne jamais savoir qui il était. Ç'aurait été dommage. Je le vis pour la première fois alors qu'il tentais de démêler les laisses de ses deux chiens un peu fous. Je regardai leurs gueules pleines de salive et leurs yeux enjoués. J'eus aussitôt envie d'aller les caresser. Le monsieur avait bien du mal et ça me fit rire un peu. C'est alors qu'il me vit et que je ressentis une drôle de sensation au creux de mon ventre. Cette impression que quelque chose venait de combler un vide en moi. L'homme me fit un petit sourire qui me remplit d'une joie inexpliquée. Je n'avais pas envie qu'il s'en aille, mais il le fit. Je décidai donc de le suivre. Je courus, mais pas aussi vite que l'homme aux chiens, car il était grand et fort, et moi frêle et lente. Malgré tout, j'avais une bonne vue de lui. Je regardai sa silhouette élancée, ses bras bien musclés au gym. J'aimais beaucoup les frisottis de ses cheveux sombres. Je ne pouvais pas voir la couleur de ses yeux d'ici, mais je les devinais bruns. Il semblait vraiment s'amuser avec ces bêtes. Puis, il me regarda encore. J'ignore pourquoi, mais il du sentir que le destin jouait en notre faveur ce jour-là. Il me fit signe d'approcher et je ne réfléchis même pas aux conséquences. J'en oubliai même ma timidité. Je dévalai la pente en sa direction, le pas léger.

Ses cheveux étaient tout dépeingnés et cela me fit rire encore. Il avait l'air vraiment gentil. Je me sentais en confiance avec lui. J'étais on ne peut plus certaine qu'il n'était pas un pédophile, comme maman me parlait souvent. Je ne me serais pas approchée si je n'avais pas eu cette curieuse sensation dans le ventre. En m'approchant, ses chiens virent à ma rencontre. Je caressai le plus gros, le blanc et noir qui me salua avec mille baisers. Je riai encore plus, les yeux brillants. J'avais toujours adoré les animaux. J'enfouis mes petites mains dans son pelage épais en lui murmurant des compliments. Il me répondait à coups de langue supplémentaire. Après un moment, mon attention revint sur l'homme.

-Vous avez de très gentils chiens, monsieur. C'est quoi votre nom?

Je ne me connaissais pas assez à l'époque pour me poser des questions sur mon étrange comportement. D'habitude, je n'aurais pas parlé à un étranger, bien trop timide pour cela. Mais cet homme était mon père. Quelque part au fond de moi, je le sentais, sans m'en rendre compte.

Lorsqu’elle avait la chance d’avoir sa fille à ses côtés, elle avait l’impression d’être aussi insouciante qu’elle. La voir sauter par-dessus les lignes du trottoir lui rappelait sa jeunesse, les moments de sa vie où elle n’avait pas à s’inquiéter de ses finances et de son futur. Les meilleurs moments de sa vie, des moments qu’elle n’avait pas profité au maximum. Alors elle essayait de toujours faire des choses qui plairont à sa fille pour qu’elle puisse s’amuser. Aller au Lake Huro était une chose qui plaisait beaucoup à la petite demoiselle. Pour Melany, il représentait plus un endroit mélancolique. Elle y était souvent allée avec Sawyer. Ils y avaient tant échangé.. Y retourner n’était pas facile pour elle car cela voulait dire repenser à une époque qu’elle tentait réellement d’oublier. Une époque qu’elle voulait reculer au plus profond de son esprit. Une époque qui ne devait plus rien signifier pour elle alors que dans le fond, elle était absolument toute sa vie. C’était sa dernière raison de vivre. C’était ce qu’elle se disait, le soir. Lorsqu’elle y repensait, c’était vrai. Car Verity faisait partie de cette période. C’était le résultat de sa relation amoureuse avec Sawyer. Sa fille avait vraiment besoin d’un père. Mais est-ce qu’il ferait un bon père? Est-ce qu’il serait capable de s’occuper d’une fille dont il ignorait l’existence? Est-ce qu’il serait capable d’oublier son travail pour penser à sa famille? Car qu’il le veuille ou non, ils formaient une famille. Ils étaient unis. Que Sawyer le veuille ou non, Verity l’unissait à Melany encore plus que le mariage. Même s’ils n’étaient pas mariés.

Tentant de chasser ces images de son esprit, elle prit la main de sa fille et éclata de rire en courant dans l’herbe fraîche pour aller jouer avec elle. Retombant dans l’enfance, elle joua à la tag avec Verity et la chatouillait lorsqu’elle la touchait. Elles semblaient complices et rien n’aurait pu les séparer. On aurait pu croire, en les voyants, que Melany était une jeune maman vraiment heureuse de la vie. On aurait pu penser qu’elles étaient toutes les deux parfaitement heureuses et qu’un père complétait le tableau. Tout ça était faux. Verity était heureuse, mais un père manquait à son épanouissement complet. Verity la rendait heureuse, elle. Mais sinon.. Oui, elle était malheureuse. Peut-être que sa fille en était consciente, peut-être pas. Car elle tentait de le cacher au mieux. Elle joua longtemps avec sa fille et fut même surprise en regardant l’heure. Il était grandement temps d’aller manger! Sauf qu’elle avait une petite surprise à faire à Verity avant. Elle le faisait vraiment rarement car son budget ne le lui permettait pas vraiment. Mais cette fois-ci, juste cette fois-ci, ça ne pourrait pas lui faire de mal. Puis, rendre Verity heureuse était sa seule motivation. Alors elle dit à sa fille qu’ils devraient bientôt rentrer mais qu’elle avait une surprise pour elle avant. Elle courra jusqu’au marchand de crème glacé le plus proche et en acheta une à la saveur préféré de sa petite chérie. Puis, souriante, elle revint au Lake Huro et chercha la demoiselle des yeux.

MELANY

« Ma chérie? Où es-tu? J’ai une belle surprise pour toi! »

Elle finit pas la retrouver en compagnie d’un homme et de ses deux chiens. Son rôle de mère prit le dessus avant même qu’elle puisse identifier l’homme en question. En même temps de parler, elle s’avançait d’un bon pas vers eux.

MELANY

« Verity.. Combien de fois t’ai-je dis de ne pas parler.. »

Et son regard se plongea dans celui de l’homme. Puis elle comprit. Non, c’était loin d’être un inconnu. C’était loin d’être un pédophile. C’était loin d’être un voleur. C’était loin d’être un manipulateur. Non, c’était bien pire. C’était Sawyer.

Disponible pour un topic? : Euh.. Date d'inscription : 31/10/2009

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