Il détestait ça.
Quoi donc? Eh bien ça ! Le premier cours de maîtrise du leurre, contraint de le donner en plein dans un amphithéâtre.
Oui, vraiment, il détestait ça, voir ces inconscients confortablement installés dans leurs chaises, rire quand il annonce la couleur de son cours, mais il fallait passer par là, comme pour chaque cours d'ailleurs. Le professeur était contraint d'exprimer les modalités du cours sous forme de conférence.
Certes, c'est vrai, depuis cette année il avait décidé de tester une nouvelle méthode d'apprentissage : Celle de mixer à la fois du théorique et de la pratique, ainsi le cours de science onirique avait disparut des plages horaires des étudiants, mais par contre le cours de maitrise du leurre avait doublé. C'était le prix à payer pour n'avoir qu'un cours au lieu de deux.
C'était le matin, la première heure, il avait exigé que son cours soit placé là car il ne supportait pas devoir le faire en après midi avec des élèves relativement dissipés. Comme à son habitude il était debout de bonne heure et prêt pour offrir son tout premier cours de l'année avec les nouveaux arrivants. De quoi auraient-ils l'air? Qu'importe, ce qu'il espérait c'est qu'ils soient dignes de son enseignement et mieux que ceux de l'année précédente.
Il ouvre son armoire quel costume? Peut être un noir... Il hésitait, puis finalement, extirpant ce dernier des ses compères il le jeta avec négligence sur le lit, ça sera celui-là point final. Une chemise? Blanche? Non, il en avait assez du blanc, il voulait quelque chose de différent, ses mains parcouraient alors la petite étagère de chemise soigneusement pliées aux couleurs riches et variée et finalement c'est une mauve foncé qui attira son attention, d'une main il la sorti à son tour.
A peine sortit de la douche le voilà déjà fin prêt, quant à ses cheveux il avait bien du mal à les gardé rangés et ordonnés, ils étaient un peu son opposé. Mais c'était sans importance, serviette en main il prit la porte et se dirigea sans attendre vers son auditoire.
Il ne serait pas en retard, car Erwin ne l'a jamais été, ponctuel, voir très ponctuel il était toujours là un quart d'heure en avance mais n'intervenait pas avant l'heure impartie, ainsi il laissa les élèves entrés uns à uns, parfois même certains étaient déjà là, comme aujourd'hui, dans l'immense salle remplies de siège rouge et après dix minutes ferma violemment les portes pour faire cesser le silence.
Le brouhaha s'estompa pour finalement disparaître, armé d'un micro qu'il tenait en main, Erwin scrutait l'auditoire en silence sous le regard parfois médusés de certains étudiants. Puis finalement, le portant à sa bouche il commença a parler d'une voix monocorde.
"Bonjour" , fit-il alors, puis marquant à nouveau un silence malsain il reprit
" bienvenu au premier cours de maîtrise du leurre. J'espère que vous profitez tous du confort de l'auditoire, il ne sera que temporaire."Nul présentation, il s'en fichait, ceux qui étaient intelligents avaient sans doute déjà lu son nom dans le descriptif de cours, les autres n'étaient pas dignes de le connaître. Commençant alors à circuler dans les allées de l'auditoire il scruta chacun des étudiants y étant présent comme si il s'agissait de quantités négligeable, aucun pour lui, n'avaient le potentiel pour apprendre le leurre, du moins pour l'instant.
"Bien, pour commencer l'introduction, avez vous la moindre idée de ce que signifie la maîtrise du leurre?" grand silence après cette question, comme si nul n'osait ouvrir la bouche. C'est alors qu'il passa dans l'allée d'une jeune fille qui semblait bien fatiguée. Elle avait les ongles noirs et les cheveux bruns et il l'avait repérée tout à l'heure lorsque celle-ci avait bien fait remarqué qu'elle s'ennuyait, se penchant alors sur la tablette de la jeune fille il la regarda dans les yeux, d'un regard aussi glaciale que ne fut sa voix lorsqu'il l'interrogea.
"Vous par exemple, mademoiselle." marquant le silence il reprit alors
" vous me sembliez bien fatiguée tout à l'heure, peut être serait-ce parce que vous connaissez déjà mon cours? J'écoute votre savoir avec attention, et je suis certain que vos collègues en font tout autant" Ainsi, il attendait que la jeune fille lui réponde, sans un mot, mais un regard lourde de sévérité et d'antipathie.