Champagne & Rendez-vous secret [PV Gwen]

Invité

Il avait d’abord fallu trouver un smoking et ce ne fut pas une mince affaire. Christopher ayant toujours vécut dans un certain luxe il voulait avoir une tenue de qualité et à Chatam il y avait peu de boutiques de ce genre. Comme il s’y était pris à la dernière minute, comme toujours, il n’y avait plus aucun smoking. A la place il trouva un costume bleu nuit avec une chemise bleu nuit également. L’un dans l’autre il était satisfait de son apparence même si ce n’était primordial ? Ensuite Christopher avait essayé de se renseigner, sur le nom de celui qui accompagnerait Gwenaëlle au bal de Stanford. Il se renseigna discrètement auprès d’Helena qui avait discuté avec Rowan et Gwen juste après leur séance de shopping. C’est ainsi qu’il apprit pour son plus grand plaisir de la jeune femme y allait avec son frère Loïc et non avec un prétendant. Cette révélation avait permis à Chris de passer une semaine ensoleillée bien que l’ombre du frère protecteur n’ait quelque peu embrumée cela. Sans espoir de réponse il avait envoyé à la jeune femme une missive. Il avait dû faire appel à un spécialiste du langage pour pouvoir écrire en braille ce fameux message. Il lui demandait de le rejoindre à 22h00 près du promontoire sans éveiller les soupçons de Loïc.

Un coupe de champagne Mr? lui proposa une serveuse à la voix flûtée et au physique avantageux.

Avec plaisir. Merci pour ce rafraîchissement. Répondit-il avec un sourire aimable.

Je vous en prie tout le plaisir est pour moi. Lança la jeune femme avec une œillade appuyée.

Le jeune homme se détourna de l’appétissante brunette aux longues jambes. Après tout il n’y avait aucun mal à regarder les filles et à les trouver attirantes. Les filles regardaient les hommes de la même façon après tout. Après ce petit intermède Christopher se remit à la recherche de l’objet de ses désirs. Son regard rencontrait des hommes d’affaires sur leur 31 buvant et parlant business, des femmes mûres vantant les mérites de leur club de sports, de leurs crèmes miracles et lorgnant sur de jeunes étudiants, des jeunes femmes en beautés cherchant à être la plus belle pour aller danser et de jeunes hommes voulant se montrer à leur avantage auprès de leur futur conquête d’un soir. Mais nulle part l’être d’exception ne se trouvait en vue. Peut-être n’était-elle pas encore arrivée ? Peut-être était-elle retenue? Il était déjà plus de 22h30.

En attendant Christopher se rapprocha de la balustrade de la terrasse du promontoire où l’on pouvait voir la côte. Chris remarqua au loin un voilier qui s’éloignant doucement dans le soleil couchant. Avec son job de guide touristique il emmenait souvent des touristes faire le tour de l’île et pour son plaisir personnel il naviguait régulièrement. Le jeune marin sentait encore la sensation de l’air iodé dans ses cheveux, des longues heures passées sur le bastingage du bateau à regarder l’océan s’étendre à perte de vue. Lentement il but une gorgée de champagne, l’alcool laissa éclater la saveur de ses fines bulles sur sa langue. L’équipe de Stanford ne s’était pas moquée de ses invités à en croire la finesse et la qualité du breuvage qu’il buvait. Un serveur offrit de prendre le verre vide de Chris et lui en donner un autre. Le jeune homme refusa, il préférait attendre d'être en charmante compagnie pour renouveler l'expérience.

Les bruissements d’une robe le firent se retourner et alors il aperçut la jeune femme qu’il était venu retrouvée. Sa démarche était lente mais assurée, si je ne savais pas qu'elle était aveugle rien n'aurait pu à ce moment là me l'indiquer. Gwenaëlle avait cette espèce de faculté incroyable à vous faire oublier sa différence. D'ailleurs plusieurs personnes se retournèrent sur son passage pour l'admirer et pour la remarquer. Néanmoins quelque chose dérangea Chris. En observant le visage de son amie il n'y découvrit pas l'expression de la bonne humeur ou du bien être qu'elle affichait régulièrement mais plutôt celle de la colère. Chris se demanda immédiatement ce qui avait bien pu advenir pour que Gwenaëlle soit dans cet état. L’empathie du jeune homme ne lui fut d’aucune utilité tant il y avait de monde alentour. Dès qu’il essaya de faire appel à son don il fut submerger par la haine, l’animosité, la jalousie, la vengeance, le désir et la colère. Tous ces sentiments lui firent dresser les poils sur la nuque et les avants bras. Christopher aurait aimé surgir derrière elle et murmurer quelque chose à son oreille comme il le faisait souvent mais il préféra être prudent. Il s’avança vers elle en lui laissant le temps de s’habituer à sa présence. D’un œil appréciateur il détailla sa longue robe bleu ciel vaporeuse et allongeant encore sa silhouette gracieuse et séduisante.

Gwenaëlle, Je suis heureux que tu sois venue. Je n’étais pas sûr que tu ais reçu mon message.

Doucement il déposa un baiser sur la joue de la jeune femme. Chris regarda autour de lui, il n'avait pas envie de voir Loïc surgir à l'improviste derrière un bosquet. En même temps le simple fait que Gwen soit venue était un bon signe mais son humeur ne semblait pas être de bonne augure. Les sourires de façades, les cris de joies et autres démonstrations d'enthousiasme ne faisaient que le rendre un peu plus maussade et surtout de ne pas comprendre pourquoi sa compagne restait aussi murée dans sa colère froide. En voyant passer un serveur avec un plateau de coupes de champagnes il eut une idée. D'un signe de la main, il le fit venir et lui prit deux verres remplis de ce breuvage divin.

Je te propose une coupe de champagne pour détendre l’atmosphère et pour te rendre le sourire.

[j'espère que cette entrée en matière te plairas]

Invité

La soirée s'annonçait belle et douce, le soleil couchant lui chatouillait les épaules de ses rayons chaleureux et Gwen ne voyait aucun nuage à l'horizon pouvant gâcher tout cela. Sa longue chevelure brune flottant au vent, elle se dirigea d'un pas tranquille vers les pelouses de Stanford, où de nombreux invités discutaient de tout et de rien et se réjouissaient de la fête. L’effervescence des retrouvailles, des nouvelles rencontres se ressentaient tout autour d’elle et Gwen eut un pincement au cœur en se rappelant tous les bons moments qu’elle avait déjà vécu ici. Des camarades l'interpellèrent pour lui demander se qu’elle allait faire pour les grandes vacances. Elle leur répondit avec plaisir et leur retourna la question. Elle aimait le fait que de plus en plus d’élèves n'aient plus aucune crainte de venir lui parler. Ses parents seraient fiers d’elle, de la voir s’intégrer aussi bien à son nouvel univers. Une fois dans les jardins Gwen emprunta l’allée principale bordée d’arbustes taillées en boule. Des senteurs de chèvrefeuille, de fleurs d’orangers et de roses émanaient des jardins. Le cœur battant la jeune femme se rendait au plus vite sur le chemin menant au promontoire pour arriver à l’heure à on rendez-vous.

Gwenaëlle pensa très fort à Christopher avec l’espoir de le voir apparaître devant elle. Quand elle était petite on lui avait dit que lorsque l’on pensait très fort à quelque chose parfois cela se réalisait. Seule marchant doucement pour ne pas se cogner contre quelqu’un Gwen ressentit l’appréhension de toute la journée à l’idée de ce rendez-vous remonter à la surface. Contrairement à ce qu’ils avaient prévus initialement Loïc et Gwen ne partirent pas ensemble pour le bal, ils devaient se retrouver une fois là-bas. Toute à sa joie elle ne perçut l’aura de son frère qu’au dernier moment.

-"Gwenaëlle ! Gwenaëlle !"

-"Oui Loïc ! Il n’est pas nécessaire de crier. J’arrive tout de suite."

La jeune femme se dirigea vers l’endroit d’où la voix de son frère lui était parvenue. Une fois de plus son frère semblait contrarier et d’une humeur massacrante. Négligemment elle lissa une boucle de sa chevelure et attendit les conseils ou remontrances fraternels comme elles avaient l’habitude de pleuvoir ces derniers temps.

-"Comment as-tu pu mettre une robe pareil pour le bal de Stanford?"

-"Qu’est-ce que tu as contre cette robe ?"

-"Et bien on ne peut pas dire qu’elle ait beaucoup de tissu."

-"Pas beaucoup de tissu ? Non mais je rêve. Tu crois vraiment que Rowan m’aurait laissé m’acheter une robe de call-girl pour aller à cette soirée ! On a fait plus de six magasins pour la trouver…"

-"Six magasins ? Vous devez avoir des problèmes de vues les filles"

-"C’est petit ça Loïc, c’est vraiment mesquin. Et puis d’après ce j’ai entendu toi aussi tu as fait des folies."

-"Ne t’occupe pas de mes affaires."

-"Tu peux me dire ce qui t’arrives ? Pourquoi es-tu de si mauvaise humeur ?"

-"Arrêtes de jouer les victimes Gwen. Tu me fatigues à force.

-Je joue les victimes ? Première nouvelle ! Jusqu’à preuve du contraire je ne suis pas celle qui a planté l’autre pour le bal. Je ne suis pas non plus celle qui agresse l’autre sur son choix vestimentaire."

-"On ne peut jamais rien te dire. Ce que tu peux être enfant gâtée !"

-"Sur ces paroles charmantes et très fraternelles je vais aller profiter du bal."

-"Mais bon sang ! Qu’est-ce qu’il a de si particulier ce maudit bal ?"

-"Tout simplement le fait que normalement on s’y amuse, on y rencontre des gens sympathiques et l’on ne pense pas à ses problèmes."

-"Rien que des trucs débiles et futiles pour des bourgeois en manquent de sensations."

-"Je vois que tu as une haute opinion des gens ce soir. Pourtant Maureen et Anna, tes amies, semblent bien s’amusées elles."

-"Maureen et Anna ?"

-"Nous nous sommes saluées et souhaitées une bonne soirée."

-"Je vais essayer de les trouver… On se voit plus tard..."

-"Oui c’est bien ce que je me disais. Oh Loïc, la prochaine fois que tu as besoin d’un punching ball pour te détendre évite de venir me voir. Et en fait si tu pouvais m’éviter tout court ça m’arrangerais vraiment."

-"Gwen, s’il te plait ne soit pas si puérile et si gamine. Tu es…"

-"N’ajoute rien de plus. Je trouverais quelqu’un pour me ramener."

-"Gwen !"

La jeune femme quitta son frère sans lui laisser le temps de continuer. Le visage complètement ravagé par la colère et la peine Gwenaëlle essaya de marcher le plus vite qu’il lui était possible. La dispute qui venait d’avoir lieu se rembobinait et se déroulait inlassablement devant ses yeux. Comment avait-il pu lui dire tout cela ? De quel droit lui avait-il parlé sur ce ton ? Qu’était-il encore arrivé ? Depuis sa tentative de suicide, Loïc cachait de plus en plus de choses à sa sœur et manque de chance pour lui elle était très intuitive et elle se souciait énormément de lui. Pourtant à cet instant si elle en avait eu le courage elle l’aurait giflé ! Une colère froide s’insinua en elle comme un serpent. Gwen était estomaquée par les propos de son frère sur elle, sur le bal et sur sa tenue. Elle qui avait mis un soin tout particulier au choix de sa robe traînant la pauvre Rowan dans 6 magasins de Chatam. Essayant toutes les formes, les couleurs et demandant inlassablement à sa meilleure amie si elle était jolie et un rien séduisante. Et oui que voulez-vous-même lorsque l’on est aveugle on a envie de plaire aux garçons ! Gwen n’avait tous les jours l’occasion de porter une robe comme celle-là et le bal de Stanford était réputé pour son grandiose et ses surprises. Revenant un peu sur terre la jeune femme prit la peine de s’informer de l’heure qu’il était auprès d’un invité. « 22h35 » A cause de son frère voilà qu’elle était encore plus en retard qu’elle ne l’avait imaginé.

En arrivant à quelques mètres du promontoire, machinalement la jeune femme lissa sa longue robe bleu azur à fines bretelles et dos nu. Elle remit de l’ordre dans ses cheveux et appliqua un peu de baume à lèvres à la noix de coco. Son visage portait encore les stigmates de sa dispute avec Loïc. Gwenaëlle allait se remettre en marche lorsqu’elle perçut une aura qui lui était très familière. Elle aurait pu reconnaître l’aura de Christopher entre mille de par sa beauté, sa douceur et sa luminosité rougeoyante. A présent qu’elle marchait vers lui, Gwenaëlle eut un pincement au cœur, c’était tellement bon de savoir qu’il était là, qu’il l’attendait. Il s’avança vers elle et l’interpella avec cette voix qui lui était si chère.

Gwenaëlle, Je suis heureux que tu sois venue. Je n’étais pas sûr que tu ais reçu mon message.

Je suis désolée de mon retard. J’ai eu… un léger contretemps.

Le feu lui enflamma les joues lorsque Christopher y déposé un léger baiser. Discrètement elle prit une bouffée d’air et huma les senteurs de café, de fleurs de pommiers, de sel de mer et d’embruns qui émanait de son cavalier. La jeune femme essaya de se composer une certaine contenance et surtout elle essaya de se détendre et d’oublier cette malheureuse dispute.

Je te propose une coupe de champagne pour détendre l’atmosphère et pour te rendre le sourire.

Tiens-tu à me faire boire plus que de raison? Lui lança-t-elle avec ce sourire espiègle qui était une de ses armes secrètes.

Gwen prit la coupe qu’il lui tendait et en but une gorgée. C’est fou ce que le champagne pouvait être grisant. Elle avait besoin d’effacer la tension qui la maintenait encore un peu trop distante de la fête qui battait son plein autour d’eux. Profiter de cette belle soirée voilà ce que voulait Gwenaëlle.

Ta mission, si tu l’acceptes, sera de réussir à me faire oublier tous mes ennuis. J’en ai vraiment besoin !

[Très belle entrée en matière!!]

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