Perfect Day ll Vaughan

Si Vaughan pouvait remercier le ciel de l’avoir rendu totalement insensible aux effets de l’alcool et par de là, à toute forme de gueule de bois. Mais malheureusement, il restait un fléau qui s’abattait sur lui dés qu’il se levait un peu trop tôt: la fatigue. Il fallait avouer que se coucher à 5heures du mat pour se lever vers 9h c’était pas le plus sain des trains de vie qu’il pouvait avoir. Et là il ignorait pourquoi il avait mis son réveil aussi tôt. En plus un abruti complètement saoul avait eu l’excellente idée de provoquer une bagarre, et pour cette raison, l’irlandais l’avait viré illico presto avec son meilleur ami et les avait sommé de ne plus jamais remettre les pieds dans le bar, malgré la moue que tirait sa sœur, la maison avait plusieurs règles en or, dont la principale: pas de bagarres. C’était donc la conscience totalement tranquille il l’avait expédié dans la rue. Mais ensuite il avait fallut calmer le jeu à l’intérieur, et tenter de retrouver l’ambiance sympathique qui faisait tout le charme du Rock’N’Drink. Ça avait un peu trop marché et résultat le bar à continué jusqu’à très tard dans la nuit, ou plutôt très tôt le matin. Et son réveil avait osé le réveiller alors qu’il était complètement exténué.
Malheureusement, il était totalement impossible de se rendormir, mais le rouquin n’avait pas dit son dernier mot, et il comptait bien prendre son temps pour se lever, et se rattraper par une mémorable sieste cette après midi. Mais le destin en décida autrement quand il entendit Estel hurler à s’en arracher une dent. Nom de Dieu! Ça lui revenait maintenant: il avait promis de l’accompagner à la plage et ça expliquait le fait qu’il eut mis son réveil si tôt. Même pas la peine d’espérer envisager de lui demander de repousser la tête, elle était encore plus têtue que lui et lui faire changer d’avis serait comme signer son arrêt de mort dans une belle écriture à la plume. Avec une motivation qui laissait à désirer, le roux se traîna hors du lit, moins rapide que sa sœur qui elle était rentrée beaucoup plus tôt et n’était pas aussi fatiguée que lui.

« Un coup de main? » Lui proposa-t-elle, en le voyant complètement HS se diriger vers la cafetière.
« Oui, tu pourrais aller lui ouvrir pour qu’elle se calme? Désolé là j’ai besoin urgent d’émerger. »

Elle acquiesça en souriant après l’avoir embrassé sur la joue et se dirigea vers la porte d’entrée. En écoutant d’une oreille distraite la discussion entre les deux jeunes filles, les réflexes encore endormit, il avait valut que sa tasse de café brulant se renverse et se casse, l’aspergeant au passage et commençant très mal la journée.

« Fait chier! »

D’autres jurons lui vinrent à l’esprit mais il n’eut pas le temps de les formuler qu’Estel hurlait à s’en arracher une dent qu’il devait descendre sur le champ. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il se traîna jusqu’à la fenêtre pour lancer à son tour:

« Du calme, jeune fille! Arrête de jurer sur mes ancêtres et donne moi dix minutes pour descendre! »

Il avait cru entendre un cadavre parler de l’autre monde tellement sa voix était endormie et rauque. Mais ça fera l’affaire. Renonçant à se refaire un café, il se dirigea la salle de bain histoire de se réveiller à coup d’eau froide pour ensuite enfiler des vêtements. Bon, par temps de grande chaleur, sa garde robe noire n’était pas la meilleure, mais ça irait bien pour aujourd’hui, d’autant plus qu’il finirait bientôt dans l’eau si il faisait confiance à Estel. Alors qu’il finissait de se coiffer, il entendit la voix de sa sœur raisonner dans la chambre.

« Vaughan? J’ai préparé des serviettes pour la plage, vu ton état tu les aurais oublié. » Fit-elle avec humour, connaissant bien son frere dans ce genre de situation qu’il savait à peine gérer.

Ah miracle! Quelque chose dont il n’aurait pas à s’occuper. Quittant la salle de bain, il embrassa sa jumelle sur le front.

« T’es un amour frangine! Jte laisse la maison et les chatons à t’occuper: je file recta avant que l’autre folle pète un câble. A tout à l’heure! »

Deux minutes plus tard, après avoir essuyé la colère de l’étudiante allemande qui lui avait juré qu’elle allait lui faire payer son attente au centuple, il réussit enfin à la faire monter dans la voiture, et à rouler vers la plage, se préparant à une journée peut être plus épuisante que la soirée qu’il venait de passer…

[Bon, j’ai rarement fait un post aussi nul. Je m’excuse et je vais me pendre. ]

Nom de dieu, décidément les filles n’étaient jamais au grand jamais contentes. Et ce qui vaut pour une fille normale le vaut triplement pour Estel. Vaughan se demandait parfois si Rowan était pas la perfection incarnée: gentille, toujours souriante, pas râleuse et serviable. Enfin, si Estel n’était pas aussi chiante, elle ne serrait sûrement pas sa meilleure amie. Cherchez l’erreur. En tout cas, le rouquin se retint de lui répondre quand elle râla tout le long du trajets, en le menaçant au moins une bonne vingtaine de fois de lui faire le même coup un de ses jours, et environ le triple de le défigurer, ou de lui couper les cheveux un soir dans son sommeil. Joli programme. Si seulement il avait su, il n’aurait jamais prit la liberté de l’inviter à venir à la mer. Ah, mais ça lui revenait: c’était elle qui avait exigé qu’il l’accompagne. Décidément faudrait qu’il songe à ne plus être aussi serviable à l’avenir, il pouvait toujours espérer qu’en vieillissant il devienne plus hargneux, mais c’était loin d’être acquit. Après tout, il avait choisit le métier où il fallait le plus exploiter sa partie chevaleresque, il aurait mieux fait d’être percepteur d’impôt tiens.

« Du caaaalme. » Finit-il par dire au bout d’une dizaine de minute, avec toute la fatigue qu’il pouvait avoir. « N’oblige pas à te noyer quand on arrivera sur place » phrase qu’il ponctua avec un rire bruyant en ébouriffant les cheveux de la jeune fille.

Il n’y avait pas des tonnes de plage en Irlande. La plupart des bords de mer étaient des falaises gigantesques. Quand aux rivières, soit elles étaient pour la plupart réservés à la navigation, avec quelques anciennes drakkars pour épater les touristes, soit on mourrait de froid à peine entré dedans. Seul quelques lacs étaient disponibles pour la baignades. Il fallait avouer qu’il pleuvait les trois/quart du temps en Irlande, c’était en grande parti pour ça que les jumeaux O’Lochlainn n’étaient pas habitués à la chaleur, préférant de loin quand les températures avoisinant les 10 degrés, plutôt que les 40 de Chatham. Même maintenant ils avaient du mal.

C’est pour ça que pour Vaughan, habitués au climat varié de son pays natal et à la verdure omniprésente, arrivé sur Chatham fut un véritable choc. Du soleil partout -le pauvre qui avait la peau si sensible- et des plages en veux-tu en voilà. Pour sûr: ça changeait du Connemara des forêts et des tourbières. Les habitants parfois s’étonnaient qu’après deux ans à vivre ici, il soit toujours aussi blanc qu’un linge, mais le pauvre irlandais avait beaucoup de mal avec le soleil, et sans une crème solaire de l’indice maximum, il pouvait être malade comme un chien et virer au rouge écrevisse avec une rapidité effrayante. Malheureusement pour lui, il avait rapidement adopté la mer, et il devait donc faire de son mieux pour pas ressembler à un cadavre desséché après un plongeon.

À peine arrivée, il eut tout juste le temps à trouver un coin à l’ombre qu’Estel était déjà à la flotte , complètement trempée, ayant visiblement déjà adopté la plage de Chatham, et lui hurlait quelque chose. Vaughan tendit une oreille distraite et relativement blasée pour capter au moins la dernière phrase:

« …mouillée ! Elle est délicieuse, viens ! »

« Deux minutes! »

Répondit-il sur le même temps en articulant avant de retirer son t-shirt. C’était tout l’avantage d’être un homme: pas besoin de passer cinq ans à se préparer pour aller dans l’eau, un pantalon suffisait largement. Si seulement l’irlandais ne devenait pas aussi rouge que ses cheveux dés qu‘Apollon avait l‘idée de lui taper dessus, il en aurait volontiers profiter pour narguer sa sœur, qui prenait toujours soin à se préparer avant de plonger. Malheureusement c’était pas possible quand on savait qu‘il mettait bien plus longtemps que les autres. Le temps de se passer la crème salvatrice dans le dos et pour enfin se décider à entrer dans l’eau. Après quelques brassées pour se mettre en condition, il releva brutalement la tête hors de l’eau pour éviter que ses cheveux ne lui bouche la vue, et il eut le loisir de s’apercevoir qu’Estel avait disparue.

Tournant la tête dans toute les directions possibles, il eut un instant la peur au ventre qu’elle se soit noyée, il pensa surtout que c’était impossible, elle était quand même pas aussi maladroite alors qu’elle était si proche du bord. Alors qu’il plissait les yeux pour tenter de reconnaître sa chère Estel dans les nageurs lointains, voilà qu’il senti quelque chose le pousser la tête la première dans l’eau. Décidement cette allemande était une véritable plaie! Mais c’était aussi la raison pour laquelle il adorait ce petit bout de femme, toujours à faire des conneries. Elle était deux mètres plus loin, en train de rire comme une folle, c’était sans compter sur Vaughan qui aimait avoir sa revanche à ce genre de petits jeux. Il fit craquer ses poings alors qu’à travers de ses cheveux rouges emmêlés qui lui collait au visage, on pouvait apercevoir un sourire on ne peut plus sadique.

« La chasse au requin est ouverte. »

Lâcha-t-il avant de se précipiter sous l'eau pour lui attraper un pied et la faire glisser sans peine dans la mer. Maigrichon mais coriace.