I Shall Remember
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 La honte. (PV Vaughan)

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Casiopée K. Menethil
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Casiopée K. Menethil


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MessageSujet: La honte. (PV Vaughan)   La honte. (PV Vaughan) EmptyJeu 27 Aoû - 22:08

« La honte. Mieux vaut ne pas y penser. Elle nous détruit sournoisement, petit à petit. »

1h55
    Elle devrait avoir finit son chiffre depuis longtemps. Elle devrait être retournée chez-elle depuis longtemps. Elle avait cours demain. Mais non! Il fallait que monsieur ait plusieurs danseuses toute la nuit et puisque une de ses collègues ne s'était pas montrée, il fallait qu'elle la remplace. Ainsi, elle a passée encore deux heures à se dandiner bêtement devant des vieux fous incapables d'être heureux autrement. Entre les extras et les enterrements de vie de garçon, il y avait de quoi en vouloir à la terre entière. Sourire en faisant croire qu'on est heureuse et faire semblant qu'on a du plaisir pendant qu'un homme en complet complètement soûl vient visiblement mettre la honte à sa femme. Ça la dégoûtait. D'un côté, elle se trouvait tellement idiote de continuer à faire ça. Mais d'un autre, elle se laissait manipuler par les extras et sa paye chaque jeudi. Elle n'avait pas trouvée d'autre travail car elle n'avait ni d'expérience dans la vente ni d'expérience avec les enfants. De plus, ses horaires de cours lui faisaient refuser certains jobs. Elle s'encourageait en se disant ce ça ne serait que temporaire. Il ne lui restait que 1 an et demi à l'école avant de pouvoir pratiquer enfin un vrai métier. Que quelques mois encore à endurer cette humiliation. Devoir se frotter à la clientèle pour un peu d'argent… Elle chassa ces pensées noires et dégoûtantes de son esprit. Il était temps qu'elle parte. Il ne fallait pas qu'elle reste plus longtemps dans ce bar si elle voulait rester saine d'esprit. Elle se mit à ranger ses costumes de scène. Infirmière, princesse, écossaise… Puis elle passa aux perruques. Car oui, elle en portait très régulièrement. Andreas trouvait que ses cheveux étaient trop cours alors elle doit porter des perruques miteuses que les clients soûl se font un plaisir à enlever en riant de plus belle. La honte. Mieux vaut ne pas y penser. Elle nous détruit sournoisement, petit à petit. C'était ce qui la menaçait le plus en ce moment. Même si elle tentait de se faire gober qu'elle faisait ça pour se payer un appartement et ainsi donner un peu de liberté à Alone qui travaillait déjà beaucoup, il n'y avait rien à faire. Son goût envers elle grandissait chaque jour, dès qu'elle franchissait la porte du bar ou qu'un idiot la reconnaissait dans la rue, lui faisant des clins d'oeils complices quand il n'était pas avec sa femme ou ses enfants.

    Ses accoutrements ridicules rangés, Casiopée prit son sac de sport qui traînait sous une pile de dessous affriolants au fond des "loges". Elle se changea rapidement mais garda ses bas en résille et sa jupe en jean. Elle n'habitait pas loin et elle se douchait toujours en arrivant. À quoi bon? De toute façon, les enfants dans son bloc appartement dorment tous et personne ne la verra. La jeune femme haussa les épaules et reprit son sac avant de quitter les "loges". Elle croisa quelques unes de ses collègues qui fumaient dans le couloir. Il n'y avait pas qu'elles qui fumaient. Il y avait aussi des étudiants et même des hommes en veston cravate. La seule différence c'était ce ces gens-là fumaient autre chose. De toute façon, ce n'était pas de ses affaires. Elle avait tellement vu de drogués que cela ne l'affectait plus. Par contre, elle avait toujours refusée d'y toucher. Andreas a bien essayé, mais il ne faisait que perdre son temps avec elle. Casiopée refusait toujours catégoriquement. Enfin, toujours, sauf une fois. Ce soir là, elle avait fait Andreas saigné du nez. Elle y avait goûté, puis avait rapidement reprit ses esprits et elle avait frappée son patron. Elle écopa d'une semaine sans paye. C'était la première (mais certainement pas la dernière) fois qu'elle défia l'autorité du patron. Elle est ce qu'on peut appeler une danseuse "à problème". Pourtant, il la garde. Il sait que les clients l'aiment et c'est pour cette raison qu'il la garde. Donc, il n'a jamais réellement eu l'intention de la mettre à la porte. Juste des paroles en l'air pour qu'elle obéisse. Et ça marchait très bien.

    La musique jouait juste assez fort pour mettre de l'ambiance, mais pas assez pour couvrir les sifflements incessants des imbéciles près des danseuses. Puisqu'elle venait de voir que l'entrée des danseuses était verrouillée, elle se décida à traverser le bar et sortir par la porte principale. Elle détestait faire ça. Andreas devait vouloir lui parler ou juste l'énerver si il avait inutilement verrouillé la porte. Casiopée décida de ne même pas aller le voir. Si il voulait la voir, qu'il vienne. Il était tard et elle en avait assez. Elle mit son capuchon sur sa tête et commença à passer à travers la foule pour déguerpir d'ici au plus vite. Puis, quelqu'un lui attrapa le bras avec force. Sans lever la tête, elle résista. Son capuchon cachait complètement son visage.

    « Hey, Candy! J'ai quelqu'un à te présentrer.
    - J'en ai vraiment pas envie, laisse tomber Andreas.
    - C'est un ordre de ton patron. Allez! »

    Elle ne bougea pas. Casiopée voyait bien qu'Andreas était totalement ivre. Il l'était régulièrement, mais cette fois, il avait dépassé les bornes. Normalement, il ne l'appelait pas par son nom de danseuse. Il se montrait plutôt manipulateur d'habitude. Il la tira brusquement vers lui et la fit traverser toute la boîte. Elle résistait mais l'alcool le rendait agressif et il serrait son bras de plus en plus fort. Ils arrivèrent finalement devant cette fameuse personne. Puisque son patron semblait impossible à arrêter, il continua et parla à son ami.

    « Je t'avais dit qu'il te fallais une danseuse. Celle-là elle fait un malheur. Les clients l'adorent! Ils prennent tous des extras. Hep Candy, montres-y ta face. »

    Casiopée resta muette. Elle n'osait même pas lever les yeux pour voir à qui il parlait. C'était sûrement un de ces imbéciles qui lui demandait pourquoi son bar était si populaire. Cela faisait toujours plaisir à Andreas de leur dire à quel point son bar lui rapportait. Et puis, si il pensait qu'elle allait montrer une once de son visage, il se gourait complètement. Il ne voulait même pas qu'elle le montre au client. Tout pour le cacher. Le maquillage qu'elle n'avait pas encore enlevé, ses cheveux qu'elle avait fait coupé l'année dernière et qu'elle devait toujours recouvrir d'une perruque... Vraiment, il fallait qu'il soit soûl mort pour s'imaginer qu'elle…

    À cet instant précis, Andreas empoigna son capuchon et ses cheveux et lui releva la tête. Elle figea. C'était lui. La honte. Mieux vaut ne pas y penser. Elle nous détruit sournoisement, petit à petit.



Ne regarde qu'après avoir lu petit coquin!
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Vaughan O'Lochlainn
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MessageSujet: Re: La honte. (PV Vaughan)   La honte. (PV Vaughan) EmptyDim 30 Aoû - 22:40

Plus il poussait la porte de cet endroit sordide et répugnant, plus il avait l’impression de pousser les portes des Enfers. La dernière fois qu’il avait pénétré ici, il s’était juré que c’était pour la dernière fois. Vaughan avait connu cette fausse joie de se noyer dans l’ivresse, dans les substances pas recommandables, il reconnaissait d’ailleurs l’odeur si particulière des joints roulés qui empestaient dans toute la boite de Pandore. Toute la misère du monde semblait s’être abattus sur ses brebis galeuses qui se lovaient entre eux, semblant parfois à deux doigts d’avoir des rapports sexuels sur les tables tellement qu’ils semblaient en manque de chaleur et près à tout pour, même pour une seule soirée, avoir l’impression de quelqu’un les aime. Il détestait ce cagibis géant et monstrueux, où à peine avait-il fait quelques pas qu’une paire de danseuses s’approchèrent de lui, lesquelles il ignora dédaigneusement. Il n’était pas là pour prendre du bon temps, et c’était sûrement ce qui le différentié de toute cette foules d’âmes perdues en recherche de sensation forte pour la nuit. Vaughan recherchait quelque chose lui aussi, ou plutôt quelqu’un.
D’abord Estel qui, dans le feuilleton interminable de sa recherche d’un appartement, lui avait dit qu’elle avait élu domicile avec une nouvelle colocataire absolument charmante, cette dite colocataire n’était pas étrangère à Vaughan et ce n’était qu’une question de temps avant qu’il ne se décide à passer chez sa meilleure amie pour rediscuter à nouveau avec Casiopée. Il avait quitté Stanford tellement rapidement qu’il n’avait même pas pris la peine de lui dire au revoir. Et leur rapport d’amitié avait fini comme ça. Tellement absorbé par son bar qu’il avait dû installer et gérer tout seul, qu’il n’avait rien vu d’autre depuis ses deux dernières années. Et puis finalement, c’était Rowan qui avait débarqué après sa journée de cours, et l’avait pris à part pour lui dire qu’une rumeur circulait maintenant sur le fait que son amie fréquentait la boite mal famée et y travaillait d’une façon que l’église condamnerait bien volontiers. Bien que pas spécialement croyant, Vaughan avait refusé de croire à une telle histoire. De telles rumeurs avaient toujours couru dans toute bâtiment éducatif, du primaire à la faculté, la mentalité humaine évoluait rarement. Pourtant cette fois-ci, le doute et la colère prirent le pas sur le reste, et finalement l’irlandais confia pour la première fois la fermeture du Rock’N’Drink à Helena, avant de se rendre à la boite de Pandore.

Au bout de quelques pas, c’était le patron de la boite qui venait carrément le saluer. Quelle gentillesse. À peine commençait-il à lui envoyer claque dans le dos visiblement ivre jusqu’au oreille que Vaughan lui lança un regard méprisant qu‘Andreas ne remarqua même pas. Il tenait toujours une bouteille de bière à la main. Vaughan, par réflexe qu’il avait attrapé dans son bar, aurait voulu lui prendre et la jeter plus loin pour lui éviter de s’enfoncer un peu plus dans la boisson, mais se ravisa en se disant qu’un petit coma éthylique lui ferrait le plus grand bien. 


« Alors Vaughan! Ça fait plaisir de te revoir! Depuis le temps que je me demandais quand est-ce que tu allais te décider à sortir de ton trou. On s’amuse bien plus ici de toute façon. »

Ne relevant même pas les sarcasmes de cette éponge sur patte, Vaughan ne voulait pas faire dans la dentelle, il avait besoin de savoir si elle était bien là. Si cette sordide rumeur était vraie. Si son amie était effectivement strip-teaseuse dans un endroit pareil. Avec un homme aussi repoussant et méprisable en guise de patron. Et il voulait le savoir tout de suite.


« Je veux Casiopée. »
Dit-il avec une sécheresse que personne n’aurait reconnu chez lui.

L’intéressé leva légèrement les yeux, semblait réfléchir quelques secondes, des secondes interminables pour Vaughan qui eut toute l’occasion de sentir qu’il puait la dope à plein nez. Finalement il adopta l’expression de celui qui venait de résoudre une devinette après une heure de recherche intensives.


« Aah. Candy? Ouais elle a prit des heures sup ce soir, bouges pas je reviens. »

Lui dire de pas bouger alors que l’irlandais avait l’impression d’être au plus profond du tartare relevait de la torture. Il se demandait qui était cette Candy, c’était un prénom tellement ridicule et lourd de sous entendu qu’il semblait être d’une vulgarité voulue. C’était d’ailleurs peut être le cas. En tout cas il n’eut même pas le temps de dire que ce n’était pas celle qu’il recherchait. Il devait être tellement camé ce soir qu’il avait cru comprendre qu’il voulait une danseuse et qu’il avait réclamé cette dite ‘Candy’. Quel pauvre type vraiment. Il revint plus rapidement que le roux l’aurait cru, ramenant avec lui une fille. Cachée derrière sa capuche, il ne pu même pas voir son visage, elle semblait à la fois lessivée et frustrée, et n’avait pas l’air de vouloir obéir à son chef et monter sa tête. Vaughan ne la blâmait pas, il était sur le point de partir en se disant qu’il avait eu tord de venir quand finalement le patron empoigna sa capuche pour la tirer violemment en arrière. Et le barman sentit son sang quitter son visage, et ses pupilles bleus se rapetisser instantanément. C’était Casiopée. Cette pauvre fillette qui croulait sous la fatigue, avec des cernes sous les yeux, les cheveux coupés courts, ce maquillage vulgaire qui l’enlaidissait au maximum. C’était elle? Sa Casiopée? Elle était loin, très loin du souvenir qu’il avait d’elle. Et sur le coup, il oublia tout, de cette boite immonde à ce connard d’Andreas, il se surprit à saisir soigneusement Casiopée par les épaules avant de l’entraîner dehors sans un mot, les deux préfèrent ignorer ce que disait le patron derrière eux, et quittant cet endroit tellement dégoûtant qu’en étant enfin à l’air libre, Vaughan eut du mal à se refaire à l’oxygène sain de la nuit, et qu’il se sentait effroyablement sale.

Dans la rue, il lâcha Casiopée, s’attendant presque à se qu’elle parte en courant, tellement qu’il était simple de lire la honte sur son visage de poupée. Vaughan essaya de parler, mais finalement ouvrir la bouche que pour la fermer et détourna le regard en faisant quelques pas dans la rue, les yeux rivés sur ses lourdes bottes que seul un gothique pouvait porter, il ne savait vraiment pas quoi dire. C’était donc vrai, son amie travaillait dans cette sordide boite. Strip-teaseuse . Il n’arrivait qu’a peine à y croire même si il ne l’avait pas vu danser de ses propres yeux, les faits étaient là, ce n’était on-ne-peut-plus convaincant. Et très franchement, à la vue de son amie en train de se déhancher lascivement devant des veux dégueulasses aux regards lubriques, il serait sûrement reparti avec une furieuse envie de tuer quelqu’un.


« Je ne voulais pas le croire avant de l’avoir vu de mes propres yeux. »

Finit-il par murmurer pour lui-même, bien qu’elle put aisément l’entendre, en mordant l’ongle de son pouce pour réfléchir à cette situation. Non, il n’y avait même pas à réfléchir, la situation était totalement illogique. Il ne savait même pas à quoi penser. Il finit par s’approcher d’elle.


« Mais comment as-tu pu faire une chose pareille? Tomber aussi bas? »

S’entendit-il dire malgré lui, avec un ton qu’il n’avait jamais entendu de sa part, à mis chemin entre la déception, la colère, la tristesse, et le petit espoir d’entendre que tout ceci n’était qu’un immense malentendu. Mais Vaughan n’était pas un gamin qui croyait aux belles histoires, tout ceci n’était que la réalité. Triste réalité ou ce n’était ni sa musique, ni son franc parler qui pourrait le sauver.
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Casiopée K. Menethil
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MessageSujet: Re: La honte. (PV Vaughan)   La honte. (PV Vaughan) EmptyLun 31 Aoû - 3:12

    La jeune femme n'avait pas eu la lucidité de bouger. Elle ne pouvait arrêter de regarder le jeune homme aux cheveux flamboyants, comme si elle refusait de croire qu'il était bien là. Son regard la rendait folle. La martelant d'un regard où elle lisait la déception, il semblait penser à autre chose. Enfin, une femme qui fût différente des années auparavant. Elle se mordit les lèvres. Comment cela a-t-il pu arriver? D'où venait-il? Pourquoi arrivait-il maintenant? Après toutes ces années d'absences, il revenait maintenant, pour la revoir dans cet état. Elle ne réussissait pas à bouger. C'était loin d'être important. Vanghan le fit à sa place. Elle se laissa mollement faire quand il la prit par les épaules et la sortit dehors. Dès qu'il la lâcha, elle resta sans bouger. Ses genoux pointaient vers l'intérieur, signe de manque d'équilibre. Elle regardait timidement ses pieds. Elle n'osait pas le regarder en face. Elle savait très bien ce qu'il pensait d'elle. Une danseuse nue. Une vulgaire strip-teaseuse qui va se droguer dès qu'elle en a l'occasion. Même si elle ne se droguait pas, elle savait très bien qu'elle avait la tête de l'emploi. Des cernes interminables se cachaient sous son épais maquillage qui ressemblait plus à un clown qu'à une femme fatale selon elle. Elle ne semblait pas plus jeune que les habitués n'ayant pas pu se sortir de là avant d'atteindre la trentaine. Casiopée était sûre que ce n'était que passager, mais qu'est-ce qui pouvait le lui confirmer? Elle travaillait de plus en plus pour ne pas crouler sous les factures. Allait-elle finir par abandonner des cours? Allait-elle finir par abandonner les études, se mettre à la drogue et à la boisson? Dans le fond, même si elle se croyait invincible, personne ne pouvait lui promettre qu'elle ne finirait pas comme les autres. Ils se croyaient super héros avant qu'ils passent à rêveurs sans logis. L'espoir fait vivre. Pourtant, que pouvait-on espérer? Qu'elle puisse quitter enfin cet endroit sordide. Dans quoi c'était-elle embarquée? Un simple emploi ou un cercle vicieux qui allait avoir raison d'elle?

    « Je ne voulais pas le croire avant de l’avoir vu de mes propres yeux. »

    Casiopée sursauta. Elle tenta de le camoufler au maximum, mais cette simple phrase lui fit l'effet d'une gifle. C'était bien lui. De simples paroles murmurées qui expliquaient sa déception. C'était bien ça. Il était venu pour voir si les rumeurs étaient vraies. La jeune femme se croyait paranoïaque quand à celles-ci, mais elle avait bien raison. Cela c'était su. Il fallait bien s'y attendre. Et puis, qu'est-ce que ça pouvait lui faire? Ce n'était pas de leurs oignions et si ça les occupaient, tant mieux! Pff. Si il croyait que ça la dérangeait. Si il croyait qu'elle était encore la petite fille qui demandait à son papa Alone de la garder chez lui. À cette pensée, elle se mordit de nouveau les lèvres. Elle était grande maintenant. Elle était indépendante et elle n'avait pas besoin que son petit papa lui ouvre la porte le soir. Elle n'avait pas besoin de son père pour lui éviter de vivre dans un petit appartement minuscule et miteux. Elle n'avait surtout pas besoin de lui pour lui enlever la responsabilité de faire ses devoirs, d'aller travailler et de s'occuper d'elle même.

    « Quoi? Que je ne sois devenue qu'une vulgaire strip-teaseuse? »

    Elle l'a dit d'un air simple, presque amusé. Elle s'étonna elle même de la fausse confiance qu'elle dégageait. Elle avait eu le temps d'analyser la situation. Était-ce mieux qu'il s'inquiète? Il venait sûrement juste pour voir si elle avait pu se débrouiller sans lui? Sûrement pour se satisfaire en se disant qu'il avait bien finit comparé à elle. Casiopée ne voulait pas lui donner cette satisfaction. Celle de pouvoir lui sourire au visage, l'abandonnant dans la ruelle. Un sentiment de déjà vu l'envahi. Il était partit tellement d'années, ce n'était certainement pas pour s'excuser qu'il voulait la voir. Peut-être même en faire sa fierté si il la sortait du trou. Elle pouvait très bien s'en sortir toute seule. Ce n'était que passager. Elle n'était qu'un peu fatiguée. Il ne fallait pas en faire tout un plat.

    « Mais comment as-tu pu faire une chose pareille? Tomber aussi bas? »

    Encore une fois. Une autre gifle. Oui, comment? Et bien, c'est loin d'être instantané. Au début, on commence parce qu'on a rien d'autre. Les temps sont durs, on se révolte. On se demande comment les autres peuvent endurer cela depuis plusieurs années. Puis, on finit par comprendre. Les jours passent, on en voit de toutes les couleurs, jusqu'à s'y... Habituer. En fait, on ne s'habitue jamais. On apprend à endurer. Qu'est-ce que sa petite dignité par apport au soulagement que son indépendance peut apporter à ses proches? Rien. Qu'une petite chose impertinente. En fait, Casiopée est franche envers les autres. Quand il est question de sa détresse, elle se ment constamment. Donc, si elle vous le dit, elle le croit. C'est parfois loin d'être la vérité, mais elle se croit dans ses mensonges. Donc, comment a-t-elle pu tomber aussi bas?

    « Oh, tu sais, on s'oublie un peu et… »

    Elle tentait de montrer une bonne assurance et même une attitude décontracté. Elle commençait à ne plus croire ses mensonges intérieurs. Mais son inconscient résistait. Il avait marché ainsi si longtemps. C'était au bonheur de tous. Personne ne se doutait de rien. Il a même fallu que certains clients parlent pour qu'on commence à parler de son cas de danseuse. Alors, pourquoi commencer à changer? Casiopée hausse légèrement les épaules en signe de petite indifférence. Comme si elle n'en avait rien à faire et qu'il en faisait tout un plat. Pourtant, avec tout ce temps, son inconscient commençait à baisser sa garde. La fatigue et la colère poussaient sur la barrière du "endurable". La jeune femme était sur le point de craquer. Elle ne le savait pas, mais quelques petites remarques de Vaughan pouvaient lui coûter sa barrière de protection. Comme si son inconscient avait deviné le danger imminent, Casiopée ajouta une petite phrase dite assez simplement.

    « Bon, il se fait tard, ça m'a fait plaisir de te revoir, j'imagine que tu as pleins de choses à faire… »

    La jeune femme se retourna et commença à marcher vers son appartement. Elle croyait s'en être tirée jusqu'à ce qu'il attrape son bras.
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Vaughan O'Lochlainn
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MessageSujet: Re: La honte. (PV Vaughan)   La honte. (PV Vaughan) EmptyLun 7 Sep - 0:23

Au final, pourquoi avait-il réagit comme ça? Après tout, c’était sa vie, elle avait bien le droit de faire ce qu’elle souhaitait. Si en presque deux ans, sur cette petite île de Chatham, ils ne s’étaient jamais revus, il n’avait aucun droit sur elle, et ce qu’elle faisait. Que ce soit peindre, faire des études, ou bien danser nue dans la boite la plus mal famée du coin. Vaughan ignorait pourquoi il avait réagit au quart de tour quand il avait appris cette sordide rumeur, ni pourquoi il avait voulu voir tout ça par lui-même, et encore moins pourquoi il avait eut ce besoin soudain de la tirer au dehors, pour pouvoir discuter avec elle. En fait, il n’arrivait même pas à parler, sans pour autant comprendre pourquoi il était à la fois si en colère, désespéré et choqué à la fois. Après tout, elle avait le droit de lui en vouloir, venir sur son lieu de travail et l’engueuler de cette manière, sans aucune gêne. Si il avait eu la décence de lui demander des nouvelles durant tout ce temps, si il avait garder le contact, continuer à discuter, au lieu de partir comme un voleur et de débarquer comme un chien au milieu d’un jeu de quille, ç’aurait été beaucoup plus intelligent. Mais ses yeux se trahissaient pas: elle s’en voulait elle aussi. Et si Vaughan était plus doué pour parlé que pour deviner ce que pense les gens, il avait néanmoins l’espoir de cette lueur au fond des yeux de Casiopée soit le signe qu’elle était pas tombé SI bas que ça, et qu’elle pouvait se tirer vers le haut et laisser tomber ce métier ingrat et honteux, et arrêterait de travailler pour cet enfoiré dopé et alcoolique.

La suite de l’entretien lui plu tout à coup beaucoup moins. Cette assurance, presque arrogante, lui aurait donné envie de la laisser dans la rue et de quitter cet endroit si une pensée ne l’avait pas retenu. Vaughan avait horreur qu’on marche à contre sens de ses pensées, c’était nouveau pour personne. Mais ici ça prenait une tournure qui lui déplaisait au plus haut point. Non, on ne pouvait pas être fier d’un truc pareil. Ce n’était pas le genre de Casiopée. Cette même étudiante qu’il avait observé peindre durant des heures, avec qui il avait pu discuter durant des heures. À cette époque, il avait ressenti une alchimie entre eux, certes, pas aussi impressionnante que celle qu’il connaissait entre lui et Rowan, mais une relation non négligeable néanmoins. Certes, il l’avait négligé, et si elle acceptait de l’écouter, il ferrait de son mieux pour assembler les pots cassés. Durant tout ce temps, il fallait avouer que l’irlandais n’avait pas vraiment arrangé sa vie sociale, préférant passer sa vie dans son bar, et même si il était devenu la coqueluche de toute une partie de l’île, ses amis se faisaient rares, les aventures d’un soir se multipliaient, mais ses relations étaient toujours un véritable désastre. Et encore une fois, elle tenta de faire passer ce qu’elle faisait comme la chose la plus banale qui existait. Et il y avait rien de pire pour Vaughan, rien n’était naturel dans cette situation, et il comptait bien lui faire comprendre:


« Oh, tu sais, on s'oublie un peu et… »


« Oublier quoi? Ta tête dans tes pots de peintures, et il en résulte ton maquillage horrible digne d’une drag-queen? »

Les mots lui avaient échappé, et tout à coup il s’en voulu horriblement d’avoir été si odieux. Il s’était attendu à un regard furieux et à une bonne gifle en prime, mais ce qui se passa ne le rassura pas du tout: elle haussa les épaules avant de tourner les talons. Non, c’était pas possible, Miss Menethil ne pouvait pas réagir comme ça. Si encore elle avait était un peu plus rude, il aurait cru qu’un temps soit peu de son caractère d’antan. Mais là, c’était juste une parodie cynique de ce qu’il avait connu quand il avait fréquentait ce petit bout de femme qui maintenant voulait marcher dans la cours des grands. Et elle tenta finalement de se défiler avec une phrase anodine:


« Bon, il se fait tard, ça m'a fait plaisir de te revoir, j'imagine que tu as pleins de choses à faire… »

Elle aussi, elle semblait oublié à qui elle parlait. Le rouquin était tout sauf quelqu’un qui accepte ce genre de chose. Après tout, même si lui il l’ignorait, il était la réincarnation d’un chevalier. C’était dans sa nature de tendre la main à ceux qui en ont besoin, et ce, même si ils ne veulent pas d’aide. L’irlandais la rattrapa donc tout naturellement par le bras, peut être un peu plus rudement qu’il ne l’aurait voulu, mais à ce stade, il ne se contrôlait même plus. Casiopée devait sortir de là, et qu’importe le reste.

« Pas si vite. »

A deux heures du mat, il avait tout le temps souhaité pour lui parler. Et puis Vaughan était du genre déterminé, si bien qu’il avait été capable de faire trois nuits blanches pour faire tourner le bar. Il commença donc à faire quelques pas avec elle, avant de la fixer dans les yeux, indiquant qu’il avait prit une décision et que tout refus ne serait pas considéré.

« Je vois bien que tu es crevée. Mais je dois encore te parler, je te raccompagne chez toi. » Elle semblait vouloir protester, mais se ravisa et se laissa suivre. C’était déjà un début, mais Vaughan n’en avait pas encore fini.

« Écoutes Casy… » ce petit nom qui lui donnait auparavant lui était revenu aux lèvres sans vraiment qu’il y fasse attention, et d’ailleurs il ne semblait même pas se rendre compte ce détail, et continua comme si de rien était. Sa gêne étant pour une tout autre chose, alors qu’il parlait en tirant sa longue chevelure en arrière « J’ai pas vraiment d’excuses pour me pointer comme ça et te faire la leçon. C’est juste que je ne comprend pas. Je sais que tu n’es pas le genre de fille à aimer faire ce genre de chose. C’est quoi le problème? L’argent? »
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Casiopée K. Menethil
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MessageSujet: Re: La honte. (PV Vaughan)   La honte. (PV Vaughan) EmptyLun 7 Sep - 3:15

    « Oublier quoi? Ta tête dans tes pots de peintures, et il en résulte ton maquillage horrible digne d’une drag-queen? »

    Oui. Ça fait mal. Très mal. Comme elle avait pu le constater dans une pauvre flaque d'eau, son maquillage exagéré ne l'améliorait pas. Elle mettait parfois du crayon noir pour donner un air de "smokey-eye", mais jamais comme ça. De toute façon, elle mettait très rarement du maquillage. Elle voyait bien que ce nouveau visage dessiné sur l'ancien n'était pas le sien. Ce rouge à lèvre trop rouge, ce bleu trop bleu sur ses yeux… Horreur. Était-elle vraiment tombée si bas? Il faut bien le croire. Dans son esprit se dessinaient une perruque miteuse blonde et les dessous affriolants qu'elle avait portés ce soir. Sur le coup, elle pila sur la flaque d'eau pour effacer son reflet. Elle devrait reprendre ses esprits. Après tant d'efforts et de retenue, il ne fallait pas tout balancer non? Son subconscient surchauffait. Elle pourrait craquer une fois, juste une. Non, non. Jamais. Tout allait bien. Elle pouvait payer son loyer et avoir trois repas par jour. Elle ne faisait rien d'illégal. Rien de bien mal. Elle ne faisait que gagner de l'argent non? Et puis…

    « Pas si vite. »

    Non, il ne voulait pas la lâcher. Elle ne s'en était pas rendue compte, mais elle semblait tellement vouloir fuir qu'elle était en angle par apport au sol puisqu'elle mettait presque tout son poids sur la poigne de Vaughan. Elle se redressa doucement, essayant de trouver refuge pour son regard qui fuyait son ami. Non, il n'y avait pas un coin noir où pouvait se cacher son regard. Rien. Juste une chevelure flamboyant qui l'aveuglait. Elle avait beau essayer de trouver autre chose pour dissuader Vaughan mais elle savait très bien que ça n'allait rien y faire. Ses plus proches souvenirs du rouquin montraient sa détermination. Pourtant, son cerveau continuait se chercher d'autres solutions. Un système de défense rudement mit à l'épreuve.

    « Je vois bien que tu es crevée. Mais je dois encore te parler, je te raccompagne chez toi. »

    Non, elle n'était pas crevée. Juste tombante de fatigue. Elle démontra ses pensées avec un geste léger de déséquilibre. Elle se reprit rapidement et tenta de le camoufler au maximum. Seigneur, il allait l'accompagner. Son subconscient pensait aux moyens de tenir le coup. Plus il essayait plus il s'épuisait, tout comme Casiopée. Mais il continuait d'essayer. Jusqu'à ce qu'il tombe.

    « Écoutes Casy… »

    Casy… Ce petit nom que lui seul avait le droit d'utiliser. Ce simple diminutif qu'elle interdisait aux autres car elle le trouvait ridicule sonnait si bien venant de sa bouche. Elle eu un léger et tendre sourire en entendant ces deux petits mots. Elle allait soudain s'attendrir et se ravisa quand il continua de parler.

    « J’ai pas vraiment d’excuses pour me pointer comme ça et te faire la leçon. C’est juste que je ne comprends pas. Je sais que tu n’es pas le genre de fille à aimer faire ce genre de chose. C’est quoi le problème? L’argent? »

    Non, il n'avait pas d'excuse. Comment osait-il dire qu'il connaissait ses goûts? Et puis, qu'est-ce qu'il ne comprenait pas? Qu'elle le repousse? Elle avait bien le droit, après tout ce qu'il avait fait. Son subconscient, fier de lui, avait reprit le dessus. Étrangement, Casiopée ne semblait pas s'en plaindre. À ce moment là, la colère lui semblait bien plus supportable que la tristesse. D'une voix colérique mais mal assuré, elle s'exprima:

    « C'est sûr que tu ne comprends pas. Comment peux-tu comprendre ce que c'est? Et comment oses-tu dire que tu sais quel genre de fille je suis? Tu m'as… »

    Elle s'arrêta. Ce n'était pas fini. Casy… Avait-il dit un peu plus tôt. Casy. Qui était Casy? Sûrement pas elle. Pas cette fille forte qui se tenait bravement devant le grand rouquin. Peut-être parce que ce n'était pas non plus Casiopée Menethil qui gueulait après Vaughan. La vérité fait mal. Très mal. Elle avait mal.

    « Et puis, pourquoi ça te dérange autant? QU'EST-CE QUE ÇA PEUT TE FAIRE? Et...» lui cracha-t-elle avec rage et sauvagerie.

    La vérité était sortie. À quoi jouait-elle? À la grande fille qui n'a besoin de personne? À celle qui préfère offrir plus aux hommes quand arrive la fin de mois et qu'elle n'avait presque rien pour payer le loyer à la place de demander à la colocataire de repousser le paiement? À celle qui aime raser les murs des lieux publics pour ne pas se faire reconnaître par ses clients? À celle qui mange peu et qui s'entraîne continuellement parce qu'elle n'a pas faim et qu'elle ne peut passer une journée sans aller se défouler? Oui. Elle jouait à cette femme. Cette femme qui n'est pas elle. La vérité fait mal. Elle avait mal.

    Elle était dos à Vaughan. Il n'avait pas vraiment réagit à sa dernière engueulade. Qu'est-ce qu'il attendait? Qu'est-ce que ça lui faisait? Il était partit et maintenant il n'avait plus aucun contrôle sur elle. Elle ne s'en rendit pas compte tout de suite, mais l'eau bénite coulait sur ses joues. Casiopée regardait avidement la rue déserte en face d'elle. Des images lui vinrent. Un rouquin, une grande femme mince aux longs cheveux bruns. Ils riaient, couraient et lâchaient des cris d'excitations quand ils traversaient des galeries par de vieux escaliers de fer. Un tendre sourire s'afficha sur son visage pendant que les larmes perlaient ses yeux. Quand les images disparurent, les larmes se multipliaient et elle se retourna brutalement pour aller se blottir contre Vaughan, lui donnant de petits coups faibles sur le torse. Dans un geste désespéré, elle continua de parler.

    « Et puis tu es partis. Tu sais pas ce que j'ai essayé. J'ai tout fais. J'en pouvais plus. Ils m'en demandaient plus. Je savais pas comment. Alors, je lai fait. J'me rappelle plus pourquoi et… »

    Elle hurlait. Pas très clairement, mais honnêtement, elle lui criait ses soirées, ses matins et ses nuits. Elle essayait de lui dire le plus fort qu'elle pouvait mais ses pleurs cassaient sa voix rauque par la fatigue. Casiopée arrêta de le frapper et s'agrippa férocement au manteau du rouquin. Maintenant que sa voix ne ressemblait à rien, complètement affaiblie par ses pleurs, elle tenta de lui poser une toute petite question. Sa voix faible se prononça.

    « Pourquoi est-ce que t'es revenu? »
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MessageSujet: Re: La honte. (PV Vaughan)   La honte. (PV Vaughan) EmptyLun 21 Sep - 15:14

Si ça pouvait tout arranger, Vaughan accepterait volontiers toute la rancœur de Casiopée qui se déversait sur lui. Le rouquin ne répliqua pas, ne chercha même pas à se justifier, il savait qu’à l’époque ils étaient proche, et qu’il aurait au moins dû lui donner des nouvelles, il ignorait pourquoi, mais il sentait qu’il lui avait fait du mal. Pourtant ce n’était pas comme si il avait jamais pensé à elle durant tout ce temps, bien au contraire, souvent il demandait des nouvelles à Rowan, mais jamais il n’avait repris contact, même si ça le démangeait. Quelque chose en lui, lui avait dit que ce n’était pas une bonne idée.

Vaughan était une personne qui savait ce qu’il voulait, et qui était déterminé à l’avoir, mais au niveau relationnel, c’était une autre histoire. Que ce soit avec les gens qui traînait autour de lui, ou des filles avec qui il passait de temps en temps des nuits, il n’avait jamais sût ce qu’il désirait vraiment. Il se contentait d’être tel qu’il avait toujours été avec les autres, mais de savoir si il voulait en savoir plus sur une personne, c’était toujours un véritable point d’interrogation. Il n’avait strictement aucune idée de la place qu’il avait dans le cœur des autres, et celle que les autres avaient dans son cœur. Bien sûr il y avait sa jumelle, mais avec Estel, leur amitié avait grandit tout d’un coup et il en revenait toujours à peine d’avoir pût considéré aussi rapidement quelqu’un.

Ça avait été pareil pour Casiopée à l’époque, deux étudiants qui connaissaient personne, qui discutent quelques temps, et qui finalement deviennent aussi liés que les doigts de la main. Ensuite, plus rien, et il savait que c’était de sa faute. Et si il ne l’avait pas abandonné comme ça, est-ce que ça l’aurait empêcher de tomber si bas? L’irlandais ne savait pas si il devait se rendre responsable de la déchéance de son amie, mais il ne pouvait s’en tenir blanc comme neige.


« C'est sûr que tu ne comprends pas. Comment peux-tu comprendre ce que c'est? Et comment oses-tu dire que tu sais quel genre de fille je suis? Tu m'as… »

Elle était sur le point de lui faire la leçon, mais elle s’arrêta en plein milieu. Vaughan ignorait pourquoi, il était prêt à passer toute la nuit à crouler sous les injures, mais voilà qu’elle stoppait soudainement, mais il savait que trop bien ce qu’elle avait voulu dire. Il la regardait, maintenant elle était de dos, et ne semblait pas vouloir en dire plus. Il la regarda quelques instants, ne sachant pas quoi dire, et encore moins quoi faire. Il devrait faire comme tout le monde, partir, savoir qu’il avait perdu et qu’il avait eu tord de revenir. Mais Vaughan était pas comme tout le monde. Et même dans un moment pareil, il restait déterminé à rester avec elle, à comprendre ce qui n’allait pas, à l’aider à s’en sortir. Qui pourrait le blâmer? Est-ce que ça serait pareil si c’était quelqu’un d’autre? Sa sœur, sa meilleure amie ou même Helena? Il n’en savait rien, il ne voyait même pas l’intérêt d’y réfléchir. Il aimait énormément Casiopée, et il ne supportait pas de la voir dans un endroit pareil, dans cet état de fatigue extrême et il s’en voulait presque de la pousser à bout comme ça.

Il finit par tendre une main incertaine vers son épaule, simple contact physique exprimant pourtant son attachement envers elle, mais avant qu’il puisse la toucher, elle se jeta contre lui, comme si elle aurait voulu lui écraser la poitrine, et elle commença à parler, à hurler au milieu d’une volée de sanglots, en lui frappant rageusement le torse.


« Et puis tu es partis. Tu sais pas ce que j'ai essayé. J'ai tout fais. J'en pouvais plus. Ils m'en demandaient plus. Je savais pas comment. Alors, je lai fait. J'me rappelle plus pourquoi et… »

Essayer, faire, demander… ça ne voulait pas dire grand-chose pour Vaughan, mais une seule était certaine: elle avait bien plus souffert qu’il ne l’avait imaginer. Mais quel homme avait pu en demandait plus à quelqu’un comme Casiopée? C’était comme si des tas de sentiments se mélangeait dans la tête du rouquin, de la colère, de la frustration, de l’incompréhension et surtout cette immense compassion qu’il avait toujours eu, mais qui ici prenait un tout nouveau sens. Il se laissa faire, ne songea même pas à calmer ses ardeurs, jusqu’à ce qu’elle arrête de frapper et qu’elle ressert sa poigne sur sa veste, elle pleurait toujours, et c’était avec une voix brisée, détruite, qui semblait finir sa phrase avec un effort surhumain, qu’elle demanda avec peine:
« Pourquoi est-ce que t'es revenu? »

Il secoua lentement la tête, lui offrant un regard désespéré, désolé. Il voulait faire quelque chose pour elle, pour calmer ses pleurs, pour ne plus la voir dans cet état. Il avait vu juste: elle mentait depuis le début, elle s’était auto persuadé que tout ceci n’était qu’une routine, elle avait fait celle qui ne ressent rien, et maintenant elle pleurait comme une enfant dans ses bras. Mais en la voyant comme ça, il aurait de loin préféré avoir tord.

« J’en sais rien, et je crois que j’aurais pas dû. Je suis la pire personne qui existe, et tu as le droit de m’en vouloir. »

L’une de ses mains se posa dans la chevelure coupée court, l’une sur le dos, et il attira un peu plus contre lui le corps trop maigre, presque décharné, de Casiopée, pour la laisser pleurer dans sa veste autant qu’elle le voudra. Il l’avait toujours connu mince, mais là c’était presque effrayant.

« Je vais te sortir de là. » Lui murmura-t-il après quelques minutes. « Très bientôt ça sera plus qu’un mauvais souvenir. »

Rien n’était terminé, pas quand on était un « O’Lochlainn »; « fils du viking » en celte. Peut-être pas aujourd’hui, peut-être pas demain, mais rapidement, il arracherait Casiopée des griffes d’Andreas. Elle ne deviendrait peut être plus jamais Casy pour lui, elle ne lui pardonnerait peut-être jamais, et tout ces moments qu’ils avaient vécus ne signifiait peut-être plus rien, mais il lui devait au moins ça pour avoir agit comme un lâche. Jamais, jamais plus il n’abandonnerait quelqu’un comme ça.
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MessageSujet: Re: La honte. (PV Vaughan)   La honte. (PV Vaughan) EmptyVen 25 Sep - 1:59

    Blottit contre le torse du jeune rouquin, elle ne pouvait s'empêcher de se demander comment ils avaient pu en arriver là. Deux jeunes étudiants qui s'entendaient parfaitement bien. Je ne suis pas en train de dire qu'ils étaient toujours d'accord. Je dis simplement qu'ils étaient incapables de s'en vouloir pendant plus de quelques minutes. Ils avaient plusieurs points en commun et n'hésitaient pas à les partager. Ils aimaient les mêmes groupes de musique et les mêmes films. Casiopée croyait qu'ils seraient amis pour toujours. Pourtant, elle ne croyait pas à ce qu'elle désirait. Parce qu'elle croyait être la seule à le désirer.

    Ses paroles résonnaient dans sa tête en écho. « C'est sûr que tu ne comprends pas. Comment peux-tu comprendre ce que c'est? Et comment oses-tu dire que tu sais quel genre de fille je suis? Tu m'as… » Quelle idiote! Oui, il osait et il avait bien raison. Parfois, ils s'amusaient à se disputer pour savoir qui avait raison. Cette fois, il avait raison. Elle avait tord. Même si elle n'était pas de nature orgueilleuse, il lui était très dur de l'avouer. Elle avait eu tord. Tord de se cacher derrière son arrogance. Tord de se laisser marcher sur les pieds et de se laisser détruire par la colère. Avant aujourd'hui, elle ne se doutait pas de ce qu'elle pouvait devenir. La rue, les hommes, les femmes, tous ceux qui avaient assez d'argent pour s'offrir ses services. Peut-être qu'elle aurait finit par s'en sortir sans lui. Des animateurs de rue, un meilleur travail et des spécialistes auraient sûrement pu lui offrir une vie meilleure. Elle aurait peut-être trouvé un mari aimant pour la remplir de romantisme. Ils auraient eu des enfants et elle aurait finit dans un foyer pour personnes âgées financièrement aisés. Pourtant, plus elle y pensait, plus ça la dégoûtait. Cette vie, elle n'en voulait pas. Elle ne voulait ni de cet homme ni de ces enfants. Ils représentaient trop ce qu'elle fuyait depuis toujours. Métro-boulot-dodo. Et surtout, ils montraient ce à quoi elle devait se résigner. Être comme les autres, avec un autre. Puis, encore perdue dans sa déception, il sortit la phrase choc.

    « J’en sais rien, et je crois que j’aurais pas dû. Je suis la pire personne qui existe, et tu as le droit de m’en vouloir. »

    QUOI? Non, non. Il est malade? Il regrettait son geste? Il allait donc repartir? Son cerveau surchauffait. Pour montrer son indignation, elle resserra son emprise sur lui, se raidit et secoua vivement la tête. Il DEVAIT rester. Quelle que soit sa raison, il ne pouvait PAS faire marche arrière. Il avait réveillé trop de souvenirs en elle pour qu'elle puisse reconstruire sa barrière. La barrière qu'il avait fracassée à coup de Casy. Il lui avait déjà fallu plusieurs semaines pour se "remettre en route". Ou plutôt, "trouver un moyen pour entrer dans n'importe quelle route". Elle s'était fait à l'idée. Il n'allait pas revenir. Et puis, pourquoi reviendrait-il? Elle ne pouvait pas s'empêcher de vivre à cause d'un ami, non? Puis, il est revenu pour tout chambouler ce qui lui permettait de fonctionner. Il ne pouvait pas repartir ainsi. Cela dépassait la cruauté humaine.

    Il posa sa main dans ses cheveux et l'autre alla se nicher sans son dos. Elle frissonna. Ensuite, il l'attira un peu plus vers lui. Une vague de soulagement l'envahi. Elle cru que son geste signifiait qu'il n'allait pas partir. Enfin, pas tout de suite. Elle se détendit, se qui la fit légèrement tanguer avant de reprendre son équilibre en tirant sur le manteau de Vaughan. Il semblait songeur. Ce qui la ramena à sa première interrogation dès qu'elle l'a vu. " Pourquoi revenir maintenant?" Malheureusement, c'était loin d'être la réponse qu'elle espérait. Sûrement un " Bof, je m'ennuyais du coin", " Je me sentais d'humeur à revenir. " Ce qu'elle souhaitait, c'était qu'il réponde à la question restée sans réponse. Oui, qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire? Encore et encore, des mots loin d'être particulièrement appréciés. Pourtant, ils restaient satisfaisants. " Parce que tu es son amie et qu'il n'aime pas te voir comme ça. " Donc, non, elle n'avait pas le droit de lui en vouloir. Il était le seul à être venu la chercher dans ce bar. Elle aimerait lui en vouloir. Elle était en colère, en quelque sorte. Pourtant, impossible. La rage la rongeait, mais elle ne pouvait affirmer que cette rage s'adressait à lui. Il n'était pas la pire personne qui existe. Loin de là. Elle refusait qu'il pense ainsi.

    « Je vais te sortir de là. »

    Elle sentit comme une chaleur l'envelopper. Cette bête qui refusait la moindre aide se laissa faire. Elle était comme dans un état second.

    « Très bientôt ça sera plus qu’un mauvais souvenir. »

    Un mauvais souvenir. Comme les semaines où elle s'inquiétait pour lui. Celles où il avait subitement disparu décor sans avertir personne. Sa chaise vide en cours, ces coups de téléphones qui aboutissaient toujours sur le répondeur jusqu'à ce qu'on réponde et qu'on lui dise qu'il avait déménagé. Toutes ces questions l'avaient torturées. Elle c'était même demandée si c'était de sa faute. Puis, une pensée étrange quoique humoristique lui traversa l'esprit. Elle ria faiblement.

    « Tu sais, j'te pardonne le gant du veau. »

    Elle riait d'elle-même qui l'appelait auparavant ainsi pour la taquiner. Une blague pas très drôle ni bien méchante, juste l'idée d'une ricaneuse de première classe pour se moquer du nom particulier du rouquin. Drôle de tableau. Un grand rouquin aux cheveux longs vêtu de longues bottes presque effrayantes et d'un grand manteau noir serrant dans ses bras une jeune femme avec des collants résilles, une minijupe et un grand kangourou noir. Même si Casiopée restait assez grande, l'écart de taille était impressionnant. Ils semblaient si seuls dans la rue vide. Pourtant, ils n'étaient qu'à quelques pas de la boîte de nuit qui faisait un bouquant incroyable. Elle n'aimait habituellement pas ce genre d'ambiance. Tristesse et silence ne se mélangeaient pas très bien avec la jeune femme. Elle pouvait bien profiter de quelques secondes de plus, mais elle commençait déjà à être mal alaise. Les grandes représentations d'affection n'étaient pas trop son truc. Elle se demandait si leur relation allait vraiment changer. Allaient-ils ne devenir que de vulgaires connaissances dès qu'il l'aurait remit sur le droit chemin ou allaient-ils devenir de plus en plus proches?
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MessageSujet: Re: La honte. (PV Vaughan)   La honte. (PV Vaughan) EmptyVen 2 Oct - 22:25

C’était dans ce genre de moment où Vaughan sentait qu’il n’avait plus qu’à se taire et laisser filer. Après tout, les mots étaient déjà dit, et que fallait-il faire? S’excuser encore et encore jusqu’à ce que ça n’ait plus aucun sens? Non, ce qui devait être dit, avait été dit. Maintenant ça ne dépendait plus que de lui, ce qu’il allait faire pour être à nouveau un ami digne de ce nom, ou rester incapable de garder contact car trop lâche ou pas assez engagé. Et ça dépendait d’elle, si elle acceptait de faire preuve de magnanimité ou bien refuserait de se laisser approcher comme avant. En tout cas, lui qui ne faisait jamais de choix sur rien, il allait devoir se décider de comment il pouvait considérer désormais Casiopée. Il ne pouvait pas venir la déranger comme ça, lui promettre de la sortir de cet enfer, pour faire comme si ce n’était qu’une connaissance comme il en avait des centaines rien d’en ville. C’était une amie, une très grande amie. Voilà la conclusion à laquelle il arriva. Mais il faudrait peut être qu’il en parle à une personne plus douée que lui pour tout ce qui était relation humaine, Estel par exemple. Parce qu’il était doué pour le contact, mais pour la suite, il était totalement incapable de classer correctement tout ses connaissances. Pour lui, le sens des relations venait avec le temps, et il était inutile d’aller chercher ce qui venait naturellement, mais malheureusement, ça ne marchait pas toujours comme ça. Voir même très rarement. Il fallait parfois pousser un peu les choses, ou bien réfléchir un peu plus par soi-même, et pour Vaughan qui n’aimait pas s’embobiner l’esprit avec ce genre d’interrogation, ce n’était pas spécialement très aisé.

Casiopée resserra sa prise sur lui, ce qui encouragea l’irlandais à faire de même. Il se demandait juste comment ça se fait qu’il était l’unique personne à l’avoir tiré de la de cette façon? Son père, Alone lui semblait-il, n’était-il pas au courant? Estel, sa toute nouvelle colocataire, non plus? Pourtant c’était Rowan, qui pourtant n’était jamais au courant des rumeurs qui le lui avait annoncé? Ça faisait combien de temps que ça durait? Et qu’est-ce qu’elle avait pu vivre enfermée là-dedans toute les nuits? Connaissant Anderas, il fallait toujours s’attendre au pire. De toute façon, la grecque ne mettrait plus jamais les pieds dans cet endroit, Vaughan y veillerait de près, c’était tout simplement hors de question.


« Tu sais, j'te pardonne le gant du veau. »

Ah, elle allait déjà mieux si elle l’appelait pas ce surnom si moche et ridicule. Comparé aux ¾ de la population mondial, Vaughan faisait parti d’une de ces rares personnes qui aiment leur prénom, et il ne comptait plus les gens qui s’amusaient à le déformer ou à le prononcer d’une manière bizarre. Enfin, ça le faisait plus rire qu’autre chose, et concernant Casiopée, ça le rassurait, et même lui arracha un bref rire le temps d‘une demi seconde. Bien sur qu’elle ne lui pardonnerait peut-être jamais, mais il y avait un espoir pour qu’elle se laisse faire pour cette fois-ci, et qu’elle puisse quitter ce monde de l’enfer, au lieu de s’y enfoncer juste pour faire la forte tête et prouver qu’elle n’était pas du genre à recevoir des ordres. C’était d’ailleurs sûrement pour cette raison qu’elle ne vivait plus avec son père, elle lui avait parfois parler de son envie de voler par ses propres ailes, mais si c‘était pour finir dans une pareille situation, Vaughan aurait préféré la voir encore accrochée à monsieur Menethil. En tout cas, il n’avait pas besoin d’avoir vent de cette situation si il n’était pas au courant. Mieux valait-il se taire plutôt que de faire une connerie. Rester à savoir si il en parlerait à quelqu’un, Rowan devait être mise au parfum certes, c’était normal après tout, vu que c’était elle lui l’avait mise au courant, mais le reste, Vaughan le laissait à Casiopée, qui n’avais sûrement pas envie que sa vie soit une télé réalité.

Il sentait que la prise de Casiopée s’était relâchée, et se souvenant tout à coup qu’elle avait parfois du mal avec les gestes d’affection, le rouquin finit par retiré son étreinte. Il émit un raclement de gorge gêné quand il se souvient à quel point elle était vêtue d’une façon que la décence, et surtout Vaughan ne tolérait pas. L’irlandais avait toujours eu un faible pour la retenue, le médiéval et les traditions, et l’accouplement collant résille et minijupe n’était pas signe d’élégance pour lui, bien au contraire. Et puis, elle devait être gelée en pleine nuit, dans une tenue pareille. Retirant sans un mot son long manteau, il le plaça avec soin sur les épaules de son amie, ne voyant pas quel problème cela pourrait causer, parce que ce n’était ni la première fois, ni la dernière fois qu’il faisait un tel geste. Elle avait juste intérêt à lui rendre le lendemain: ce genre de manteau était toujours commandé en import, et il lui avait coûté une somme astronomique. Il finit par sourire gauchement et à poser une main amicale sur l’épaule de la jeune fille.


« Allez jte raccompagne. Tu as besoin de dormir. À moins que tu préfère que j’appelle un taxi? »

Il était tard, très tard et en plus la musique tonitruante de l’horrible boite de nuit commençait à avoir raison de sa patience. Et puis ils avaient beau être seuls dans la ruelle, n’importe qui pourrait sortir à tout moment, et il suffirait juste que le ‘n’importe qui’, ne soit pas trop saoul, et il verrait tout, et mettrait un peu plus mal à l’aise Casiopée. Et à force d’appeler un taxi plusieurs tout les soirs à cause de pochetrons incapables de prendre leur voiture, il avait finit par connaître le numéro par cœur, certains même le reconnaissait sans qu‘il ait à dire quoique ce soit. En revanche, il ignorait si il arriverait bien à la raccompagner à bon port sans son aide pour les indications. Il avait bien eu une indication géographique quand Estel avait aménagé toute contente et lui avait dit qu’elle tenait absolument à ce qu’il vienne souvent. Elle s’invitait tellement souvent chez lui et Rowan qu’il n’avait jamais trouvé le besoin d’aller jusqu’à son appartement. Si il la cherchait, elle venait toujours qu’elle-même, ou téléphonait dés qu’il y avait un événement nouveau dans sa vie.

Attendant patiemment la réponse, Vaughan se lissa une mèche rousse entre ses longs doigts. La nuit était plutôt fraîche mais quand on était né et qu’on avait grandit dans une des régions les plus pluvieuses d’Europe, on pouvait parfaitement vivre dans cette environnement sans manteau, sans craindre de souffrir du froid. C’était bien au contraire la chaleur qui lui posait problème.
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MessageSujet: Re: La honte. (PV Vaughan)   La honte. (PV Vaughan) EmptyDim 4 Oct - 19:32

    Elle se sentit frémir quand il resserra son emprise sur elle. Lui. Celui qu'elle attendait. Il était enfin là. C'était-elle laissée dépérir inconsciemment pour l'inviter à venir la secourir. Jamais au grand jamais elle ne l'avouerait. Pourtant, cela reste une réponse envisageable. Elle savait que son père savait. Grâce à cette sale Lilith. Sa seule pensée la dégoûtait. Comment une fille facile comme elle pouvait aller dénoncer innocemment une connaissance de travailler du mieux qu'elle peut? Sûrement pour embêter -pour ne pas dire d'autre chose- les autres encore plus qu'elle ne le fait maintenant. Elle avait juste envie de l'humilier. Ses pensées noires réveillaient son esprit parfois violent et impulsif. Non, finalement, elle n'avait pas envie de l'humilier. Elle voulait simplement lui flanquer une bonne raclée. Mieux vaut ne pas y penser. Cette traînée ne méritait pas qu'on perde un si beau moment pour elle. Elle n'en valait tout simplement pas la peine. Vaughan ne méritait pas une Casiopée de mauvais poil. Il méritait bien plus. Lui qui était venu la chercher dans l'antre du diable. Pourtant, une question persistait. Pourquoi était-il le seul à avoir réussit à la sortir de là. Grande question qui restera sûrement sans réponse. La jeune femme n'était pas folle des grandes marques d'affections. Elle était encore moins habile pour chercher au fin fond d'elle-même les réponses. Étrangement, celle-ci était loin d'être difficile à trouver. Casiopée l'avait même déjà trouvée. Elle savait ce qu'elle faisait. Elle profitait simplement de ce moment. Pour le reste, on verra.

    Il sourit. Bon signe, il ne semblait plus aussi triste et en colère qu'auparavant. Il finit même par lui envoyer un bref rire. Ce surnom particulièrement débile n'était pas bien méchant, juste très amusant à 1h du matin après une soirée bien arrosée. Le surnom était resté après. Il ne semblait pas bien dérangé par ça. Il trouvait même ça drôle. Alors, tant mieux, Casiopée l'aimait bien aussi. Ça détendait toujours l'ambiance. Elle avait une fois de plus réussit à sortir ce surnom stupide dans un moment plutôt inapproprié. Malheureusement, cela ne dura pas longtemps. Vaughan retourna dans ses pensées. Elle étaient sûrement centrées sur le comment du pourquoi elle ne était venu là. Ils en avaient déjà bien parlés et les réponses étaient satisfaisantes. Affreusement faux, mais puisqu'elle ne voulait pas retomber dans les détails, elles allaient lui suffire pour l'instant. En ce moment, ce qui était insufisant, c'était la chaleur. En début d'automne, à 2h30 du matin, il faisait plus que frisquet quand on ne portait qu'une minijupe. Elle commençait à frissonner quand un large morceau de tissu se déposa sur ses épaules. Elle réalisa alors que le rouquin n'avait plus de manteau. Celui-ci cachait maintenant le corps légèrement habillé de Casiopée.

    « Allez jte raccompagne. Tu as besoin de dormir. À moins que tu préfères que j’appelle un taxi? »

    Non, pas les taxis. Ils n'étaient jamais bien méchants, mais ils lâchaient parfois des blagues de mauvais goût. Elle les avaient appelés quelques fois pour retourner chez elle les jours de pluie, mais elle ne le faisait plus depuis longtemps. Ils pouvaient être de vraies commères parfois. Ils savaient ce qu'elle faisait, d'où elle revenait et qu'est-ce qu'elle avait été faire. Elle refusait maintenant de se faire surnommer Candy par les chauffeurs. Peut-être que Vaughan acceptait gentiment son surnom stupide, mais Casy rejetait violemment le sien. Elle montra son désaccord. Il fallait qu'ils marchent jusqu'à chez-elle. De toute façon, elle n'habitait pas très loin.
    « Non, je préfère marcher. On y va? Je te guide. »

    Un ton simple et assez décontracté. Elle avait bien reprit ses habitudes. Elle se sentait déjà mieux ainsi. Être vulnérable ne figurait pas vraiment dans ses activités préférées. Elle riait des princesses dans leurs tours attendant leur prince charmant et faisait tout pour ne pas leur ressembler. Malheureusement, elle avait bien succombée à L'envie de se blottir contre quelqu'un. C'est pour cette raison qu'elle était si contente de retrouver son calme. Retrouver son chez-soi allait sûrement l'aider aussi. Avant d'ouvrir la marche, elle se rappela qu'elle avait laissée son vélo dans la petite ruelle à côté de la Boîte de Pandore. Elle se retourna vers le rouquin et lui fit signe de l'attendre.

    « Attend-moi, j'reviens dans une minute. »

    Elle se précipita alors dans une minuscule ruelle. Il y avait une petite porte de avec un écriteau fait à la main. On pouvait y lire « Entrez des danseuses ». Visiblement, celui qui avait fait la pancarte n'avait guère plus de cerveau que ceux qui fréquentaient la boîte de nuit. Ce n'était certainement pas Andreas. Il ne faisait jamais les petits boulots. Il était bien trop occupé à donner des ordres. Une femme retira Casiopée de ses pensées. Emma. Une habituée. Pourtant, elle n'avait toujours pas comprit le principe de ce travail.

    « J'croyais que t'avais finis ton quart de travail…
    - Ouais, je venais juste chercher mon vélo. Et toi? Tu m'as dit que tu finissais à 2h.
    - Bah, oui, mais Andreas m'a demandé de…
    - Et tu écoutes ce crétin?
    - Parle pas de lui comme ça, il me permet de payer mon loyer tu sais… »

    Dégoûtée. Simplement dégoûtée. Elle n'osa même pas lui répondre. Elle se reconnaissait tant dans ses paroles. C'en était déconcertant. Elle allait revenir. C'était loin d'être la dernière fois qu'elle allait le voir. Elle entra dans une colère noire quand elle le vit.

    « Héééée, Candy, je savais que je te manquerais… »

    Ce grand dégoûtant qui lui avait fait vivre un calvaire ce soir. Elle tenta de se contrôler. Puis, quand il lui tapota le derrière, elle explosa. Casiopée l'attrapa par le collet et le plaqua au mur. Ce fut loin d'être silencieux. Toutes les danseuses dans les coulisses se retournèrent et celles qui faisaient leur numéro tentaient de se concentrer. Elle se mit à lui hurler des vulgarités avec toute la rage qu'elle tentait de contrôler en allant au complexe sportif. Impossible de l'arrêter.

    « LA FERME CONNARD! »

    Elle commença à le ruer de coups. Une rage animale l'habitait. Une sauvagerie inconnue. Des danseuses tentèrent de la contrôler. Peine perdue. Pour bien arranger les choses, Andreas, alerté par le bruit, se pointa. Il essaya de séparer les deux furies. Aidé par les autres danseuses, il réussit à la calmer. En fait, après avoir encaissé quelques coups de pieds, Andreas sépara les deux enragés et Casiopée fût soudainement arrêtée par des mains sur ses épaules. Elle stoppa toute agressivité physique. Se limitant aux regards noirs et aux respirations bruyantes…
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Vaughan O'Lochlainn
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MessageSujet: Re: La honte. (PV Vaughan)   La honte. (PV Vaughan) EmptyMar 13 Oct - 23:25

Être la réincarnation vivante d’un chevalier irlandais, même quand on l’ignore, n’est pas toujours chose aisée quand on a la fâcheuse manie de s’entourer de personnages qui refusent de se laisser aider. Entre Casiopée qui ne supportait pas de se retrouver couvée, et Estel qui préférait de loin être dominant que dominé, le rouquin n’avait pas de peine à comprendre pourquoi et comment les deux jeunes filles s’étaient trouvées, ça coulait presque déjà de source. Seul Rowan, qui était sa jumelle et sa colocataire, était adorable et malgré tout les efforts de son grand petit frère, elle se laissait même très facilement marcher sur les pieds, c’était désopilant, le jour et la nuit. Quoiqu’il en soit, son désir naturel de protéger autrui se voyait souvent entravée quand Casy et Estel avaient visiblement des ennuis et le lui dissimulait. L’irlandais ne supportait pas ce genre de cachotteries, mais supportait en silence, comprenant bien qu’il y avait certaines choses qui ne se disaient pas, lui-même quand avait des interrogations ou des ennuis, il les cachait à tout le monde, souhaitant s’en sortir par lui-même.
Très sincèrement, Casiopée avait réagit beaucoup, vraiment beaucoup, beaucoup mieux que ce qu’il avait cru. Qu’elle tente de lui casser la cheville avec un coup de pied avant de détaler en courant dans la ruelle en le traitant de tout les noms ne l’aurait pas vraiment étonné. Mais mis à part quelques cris et des pleurs, elle avait choisit de se laisser venir en aide pour une fois. C’était que, comme il l’avait deviné, la vie derrière ses murs avait du être très difficile, et il craignait le pire il devait l’avouer. Surtout quand elle avait sous entendu qu’on lui demandait parfois plus que ce qu’elle devait faire. Il défendit pour l’heure de pousser son imagination plus loin. De toute façon elle ne reviendrait plus ici, il lui avait juré.

Casy préférait marcher. Vaughan en ignorait la raison, mais il trouvait l’idée loin d’être mauvaise: l’air légèrement frais était agréable pour se remettre de ses émotions, et la pauvre jeune fille avait encore les yeux rouges et bouffis d’avoir pleurer, peut être qu’elle ne voulait pas que quelqu’un d’autre la voit dans cet état. Et puis pour Vaughan ça serrait l’occasion de voir où logeait Estel par la même occasion, même si il se souvenait qu’elle lui avait dit qu’elle n’était pas chez elle ce soir. Et la jeune allemande ne devait pas être au courant des activités nocturnes de sa colocataires, sinon elle serait sûrement allé voir son meilleur ami pour lui faire un discours scandalisées. Non pas qu’elle avait quelque chose contre les strip-teaseuse mais la jeune fille était féministe à en crever, et ça n’aurait pas été la première ou la dernière fois qu’elle se serait insurgé de cette façon, même si la plupart du temps, le barman ne faisait qu’écouter d’un air absent, se contrefichant la plupart du temps, royalement du sujet de conversation, mais faisait mine de s’y intéressé par politesse.


« Ouais pas de soucis. Je t’attends ici. » Fit simplement le rouquin en haussant les épaules quand elle lui dit qu’elle revenait.

La nuit, aussi bien au bar qu’ici, avait été longue pour lui et l’irlandais commençait à ressentir les effets de la fatigue, comme un très sévère mal de tête. Mais le devoir l’avait appelé, et au final, ce n’était pas cher payé si il avait rendu service à son amie en venant dans ce taudis défoncé. Se massant le crâne avec ses longs doigts couverts de bagues, le jeune homme se soupçonnait d’avoir des cernes immenses, et de se réveiller le lendemain complètement à l’envers. Il pensa aussi que la chaleur avait décidément un très très mauvais impact sur lui, vu que durant sa vie de lycéen, il enchaînait les nuits blanches sans grand mal. Enfin, il se questionna sur la suite de sa relation avec Casiopée. Par quoi pouvait-il commencer? Lui expliquer grosso modo ce qu’il devenait depuis tout ce temps, c’est-à-dire pas grand-chose? L’inviter au bar pour lui montrer sa seule et unique réussite de toute sa vie? C’était peut-être à elle de choisir, mais elle n’avait visiblement pas envie que les deux jeunes gens redeviennent des inconnus aux yeux de l’autre, et à vrai dire, si il y avait une chose dont Vaughan était certain, c’était que c’était réciproque.

Mais sa réflexion fut stoppée par un cri de rage venant de la dite ruelle où son amie s’était engouffré une minute plus tôt. Inquiet pour ce qu’il pourrait arriver à nouveau à sa protégé, et vu le taré qui lui servait de patron, il la rejoignit en courant comme un dément pour la trouver en train d’être maîtrisée par Andreas et quelques filles, qui étaient, vu leurs vêtements d’un goût douteux,ses collègues de travail. L’irlandais n’accorda même pas un regard à celui à qui Casiopée, tremblante encore de rage, avait passé un savon, ni même aux autres personnes présentes, pour tenter de calmer son amie en lui posant d’abord les mains sur ses épaules. Ce qui sembla fonctionner, vu qu’elle arrêta de se débattre, mais ne se calma pas vraiment vu la respiration rauque qui remuait ses petites épaules. Vaughan la força avec douceur à se tourner vers lui, et à le regarder dans les yeux, baissant la tête pour se mettre à sa hauteur.


« Tu m’entends Casiopée? Calmes-toi. Je suis là. »

Il ignorait ce qui lui avait poussé à dire une phrase aussi stupide que « je suis là. » vu qu’il n’était visiblement pas ailleurs, et il ne savait pas en quoi ça changerait grand-chose, mais elle sembla changer légèrement d’attitude. Il lui avait bien promis il y avait quelques minutes qu’elle n’aurait plus jamais à faire ça et à subir tout ces vices et ces humiliations constantes. Vaughan ne savait pas ce qu’il se passait dans la tête de son amie, mais il était très doué pour faire basculer les uns et les autres de son côté en quelques mots.

« On se casse d’ici. Et tu ne reviendras plus.»

Il fit la sourde oreille à une remarque de la part du directeur, qui était de toute façon bien trop saoul pour réagir tout de suite, et le rouquin prit avec force mais sans agressivité ou impatience l’épaule de l’étudiante pour la ramener chez elle.
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MessageSujet: Re: La honte. (PV Vaughan)   La honte. (PV Vaughan) EmptyVen 16 Oct - 2:09

Une sensation étouffante s'installa dans le long couloir étroit et délabré. Les regards s'étaient tous posés sur la seule personne qui persévérait à refuser qu'un lourd silence les entoure. Il y avait bien la musique d'ambiance de la boîte qui continuait de jouer, mais les spectateurs s'étaient presque tous tus. Ce qui donnait une toute autre allure au bar. Tout le monde avait entendu hurler Casiopée. Ils avaient vu le patron accourir et entendu quelques coups dans les murs. Rien de très discrêt. Maintenant, seul la respiration bruyante et saccadée de la jeune femme réussissait à trancher finement chaque silence qui osait la défier. Son regard meurtrier en disait long sur ses intentions face à la belle petite foule constituée de collègues, d'un client et d'un abject supérieur. Elle serrait les dents comme si elle était prête à sortir les crocs. Elle serrait les poings tel une redoutable boxeuse. Ils étaient tous surpris qu'elle ne leur ait déjà pas sauté à la gorge. Tant de haine et de frustration renfermé dans une seule personne ne pouvaient simplement pas se retenir aussi longtemps. Puis, les regards se tournèrent vers la raison de la retenue de l'étudiante. Ils se mirent à regarder le rouquin excentrique qui lui tenait les épaules. Pour certains, il représentait le propriétaire du bar juste à côté, pour d'autres, il n'était qu'un simple inconnu. Pour celle qu'il calmait, il devait être bien plus. Sinon, elle continuée à massacrer l'imbécile qui lui servait de patron. En ce moment, elle était un peu dans un état second. Elle pouvait endurer beaucoup de choses, mais quand on franchissait la limite, elle atteignait un point de non-retour. Une rage incontrôlable l'envahissait. On ne parlait plus de petites gifles et de gentilles insultes. Maintenant, quand elle s'apprêtait à continuer d'évacuer fougueusement toute sa frustration refoulée, il arriva pour l'arrêter. Elle n'était pas encore sortie de sa transe, mais faisait de son mieux pour contrôler ses idées meurtrières. La rage était trop forte, s'arrêter ainsi lui semblait impossible. Il fallait lui régler son compte. Ce petit crétin insigni…

« Tu m’entends Casiopée? Calmes-toi. Je suis là. »

En un instant, il resserra son emprise sur elle et la fit pivoter pour être face à elle. Il baissa même la tête pour la regarder droit dans les yeux. Casiopée eu l'impression d'être libérée de toute envie qui pourrait être douloureuse pour le groupe de collègues et d'imbéciles. La colère ne pouvait pas s'évaporer subitement, mais elle n'avait plus à se battre contre elle-même pour se retenir. Sa respiration devint de plus en plus douce jusqu'à être complètement silencieuse et régulière. Elle plongea ses yeux foncés dans les siens. Puis, elle baissa son regard. Elle n'avait pas le cœur à le défier. Il a avait raison. C'était stupide. Elle ne ferait rien comprendre à ces idiots. Andreas continuerait d'exploiter ces pauvres femmes et ce crétin de client ne s'abstiendrait pas de payer pour ces danseuses. Ils n'en valaient tout simplement pas la peine. Pourquoi se bornait-elle alors à vouloir leur arracher la tête? Pour se venger. La vengeance, un plat qui se mange froid. Rien de bien jolie, mais toujours aussi réel. Elle connaissait la rancune et tentait de s'en débarrasser. C'était toujours aussi impossible. Peut-être que le temps allait arranger les choses, mais puisque, visiblement, elle n'avait pas encore eu assez de temps, elle devait fuir. Changer d'air et se calmer un peu.

« On se casse d’ici. Et tu ne reviendras plus.»

Elle fut alors prise de nouveau par son ami et celui-ci la fit pivoter. Il la ramena face au mur de brique créait la minuscule ruelle où était l'entrée des danseuses. Si elle n'avait pas été du même avis et qu'elle n'avait pas été aussi fatiguée, elle se serait demandée: « De quel droit il me donne des ordres celui-là? ». En ce moment, son refus d'être dominé était loin dans ses priorités. Elle n'avait pas envie de perdre patience avec la seule personne qui la soutenait. Quant aux autres, ils n'étaient pas encore retournés à leurs occupations. Les regards restaient fixés sur le drôle duo. Personne n'osait encore s'exprimer. Enfin, tous sauf un.

« Hééé… c'est quoi ton problème Vau'… »

Il devait trouver ça drôle à cette heure de le surnommer « Vau' ». Pourtant, la jeune femme ne le trouva pas si amusant que ça. Pendant quelques secondes, elle fut de nouveau habitée de sa sauvagerie passagère. Pourtant, elle tenta de mieux se contrôler.

« Toi. »

Elle s'était contentée de lui lancer des flèches à travers son regard et de lui rugir cette dernière réplique. Ses envies allaient beaucoup plus loin, mais elle ne désirait pas aller plus loin. Elle s'avança vers son vélo et attrapa le guidon. Sa démarche était ferme et raide. Elle tentait de ne pas laisser paraître sa rage. Sans regarder en arrière d'elle pour voir sir Vaughan la suivait, elle commença sa route vers son appartement. Elle savait qu'il la suivait. Elle n'avait pas à s'en inquiéter. Elle essayait de marcher un peu en avant de lui pour cacher ses réactions. La tête légèrement baissée, ses cheveux cachaient son visage rouge de colère. Elle avait aussi un peu les épaules voûtées. L'adrénaline commençait à descendre lentement et la fatigue la rattrapait. De plus, l'échec d'être incapable de se contrôler était un poids sur ses épaules. Qu'est-ce qui pouvait bien s'être passé? Allait-elle recommencer? Elle était complètement perdue dans ses réflexions. Le calme s'était installé et lui laissait le loisir de penser à sa réaction excessive. Puis, elle remarqua que Vaughan traînait à l'arrière. Il devait avoir compris le message. La laisser seule. Maintenant qu'elle s'était calmée, elle se sentait prête à le revoir de nouveau. Il ne fallait tout de même pas le rejeter trop longtemps. Elle s'arrêta et se retourna pour voir Vaughan qui était à environs trois mètres d'elle. Il marchait tranquillement, lui laissant le champ libre. Casiopée lui envoya un maigre sourire et lui fit un signe de tête pour l'inviter à la rejoindre. Elle replaça une de ses mèches de cheveux pour montrer un peu plus son visage.

« Allez, j'vais pas te manger »

Il y a quelques instants, cette remarque aurait même pu éveiller certains doutes. À présent, elle avait retrouvée une certaine sérénité et ne faisait plus bien peur. Elle avait prononcée ces mots d'un ton complètement à l'opposé de celui utilisé pour sa réplique précédente. Celui-ci était plus décontracté.
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